Occitanie, Castelnau-le-Lez. Une petite route encore en terre, des maisons, de la végétation et un chêne bicentenaire, l’équilibre d’un quartier à dimension humaine risque fortement d’être bouleversé.

Barbarie de l’urbanisation à la parcelle

Adossés à une maison isolée, le Clos des Oliviers : 32 logements vont pousser dans quelques mois face à 15 mètres de terre, avec des racines de pins encore saillantes. Des murs de pierres sèches, grillagés tentent de retenir le tout et de laisser la place à une voirie qui permettra les va-et-vient des futurs habitants. Un gros épisode cévenol aura peut-être facilement raison de cet étrange montage sans réflexion sur l’harmonie à créer avec la Nature.

Qui voudrait savoir que ses eaux grises et noires passent par une pompe de relevage sur une hauteur de 15 mètres, nécessitant une consommation d’énergie constante et l’amputation probable d’une partie des racines d’un chêne pour faire passer ces eaux usées rue de Salaison ? Qui voudrait voir mourir lentement un chêne bicentenaire en passant tous les jours en voiture devant la maison de Mr Christian Bedos, en situation de handicap ? Le tout, sans lui laisser un trottoir suffisamment large pour son fauteuil roulant, ou même une place de parking adaptée à son handicap.

Qui voudra se mentir, en se disant que si un expert de l’ONF (Office national des forêts) a décidé qu’une zone de 3,5 à 12 mètres était nécessaire pour préserver la vie d’un arbre et que si la mairie de Castelnau-le-Lez retient le chiffre de 3,5 cela est suffisant ? Si les choses restent en l’état, propriétaires comme locataires de ce Clos vont vivre dans le trou de cette ancienne carrière avec un quotidien miné par une réalité que certains auront réussi à masquer.

Une solution alternative à ce projet de voirie

Samedi 10 octobre, associations de lutte pour l’environnement, élus locaux, Thomas Brail fondateur du GNSA (Groupe National de Surveillance des Arbres), le botaniste Francis Hallé, et certains riverains se sont réunis pour demander à la Mairie de Castelnau et à la Métropole de Montpellier de « trouver une solution alternative à ce projet de voirie« .

Un chêne vert bicentenaire, en sursis ? Une mort lente annoncée ? Le maire de Castenau-le-Lez Frédéric Lafforgue avait décidé de suspendre les travaux et de commander une expertise de l’arbre auprès de l’ONF. Expertise qui a permis le classement de cet arbre remarquable, auquel il faut laisser son espace de vie. Respecter ce chêne veut-il aussi dire : organiser les moyens pour le sauver ? Alors quid des engins de chantier qui viendront rue de Salaison ? Du goudronnage de la voie ? Des installations au réseau d’assainissement collectif ? Le choc des images à venir risque de révéler toute la légèreté du poids des mots en politique.

Des réponses plus précises devraient être données par le vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole, Président délégué de la commission Voiries et espace public qui n’est autre que Frédéric Lafforgue, et son Président Michaël Delafosse.

Article L350-3 du code de l’environnement

Pour l’heure la détermination des acteurs opposés à cette politique immobilière d’une autre époque est forte, et tenace. Une époque castelnauvienne, souhaitons-le révolue, où certains « grands » responsables osaient cette condescendance : « une fois que c’est fait, ils ne pourront plus rien faire. Et ensuite quand c’est fait, ils oublient. » Mais les citoyens n’oublient plus, et s’impliquent dans la vie de leur cité : ils s’engagent en politique à leur façon.

L’article L350-3 du code de l’environnement interdit l’abattage des arbres en allée : « le fait d’abattre, de porter atteinte à l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit. » Thomas Brail fondateur du GNSA est pleinement dans une démarche de reconquête de la biodiversité et de la nature. Il est prêt à venir grimper sur l’arbre, s’y attacher pour protester contre toute action qui porterait atteinte à son intégrité : « on essaie par tous les moyens possibles de faire comprendre aux promoteurs, aux élus, pas tous les élus, parfois il y en a de respectueux, hé bien qu’il faut sauver les arbres, c’est pour nos enfants quoi ! C’est tout ! »

Interview de Thomas Brail fondateur du GNSA (Groupe National de Surveillance des Arbres) :

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