Mobilités actives, le temps de l’action en concertation avec les citoyens est-il venu ? Le REV peut-il commencer à devenir réalité ? « On n’a pas besoin d’attendre 5 ans pour mettre en route une politique cyclable, » explique Nicolas Le Moigne, président de Vélocité Grand Montpellier.
Un évènement symbolique a eu lieu sur l’avenue Charles Flahault, ce mardi 16 février, pour simuler le lancement du premier axe du Réseau Express Vélo (REV) de la métropole. C’est une zone identifiée comme une piste cyclable transitoire, depuis près d’un an déjà. Et, elle a fait ses preuves. « On a vu depuis quelques mois que ça fonctionnait. Donc, on peut enclencher la consolidation, » précise Nicolas Le Moigne, avant d’affirmer que « Vélocité a une expertise, et on est disponible pour travailler avec la collectivité. »
1.700 vélos par jour
Selon l’association montpelliéraine, l’avenue Charles Flahault est devenue l’axe le plus fréquenté par les vélos à Montpellier en 2020 avec près de 1.700 vélos qui l’empruntent quotidiennement. Côté compétences et expertises, Vélocité est affutée. Côté mémoire aussi, et ses adhérents rappellent volontiers que le Réseau Express Vélo, est l’une des « principales promesses de campagne en faveur du vélo » de la nouvelle équipe municipale, à échéance 2022.
Ambiance, le sentiment reste qu’il n’existerait ni réelle programmation et ni concertation entre la majorité municipale aux commandes, et ces usagers. Pourtant, dans le cadre des cafés-débats ou des balades urbaines, Michaël Delafosse proposait de co-construire et d’élaborer le projet pour « penser le Montpellier de demain ».
[VIDEO Flash-back] Interview de Michaël Delafosse candidat : « le temps n’est pas aux hommages à Georges Pompidou qui était pour le tout voiture. Le temps est au 21e siècle. Et une ville qui donne la place au vélo est une ville à la hauteur des défis écologiques » juin 2019
[VIDEO] Interview de Nicolas Le Moigne, président de Vélocité Grand Montpellier : « On n’a pas besoin d’attendre 5 ans pour mettre en route une politique cyclable » février 2021
« Une infrastructure n’est pas un coup de peinture »
« Une infrastructure n’est pas un coup de peinture, » le message a le mérite d’être clair et direct. Et pour que le vélo puisse être un transport sans incertitude et avec un temps maîtrisé, il faut que les infrastructures offrent de véritables garanties de sécurité. « Si on ne peut pas utiliser les voies cyclables sans craindre pour ses enfants, ce ne sont pas des voies cyclables, » confie l’une des usagers. Certes, le marquage au sol n’est pas toujours très rassurant, comme le partage de cet espace urbain avec les bus. Pour Nicolas Le Moigne, « un Réseau Express Vélo peut se mettre en place par étapes : tactique, transitoire, consolidé, et définitif. »
Ainsi, Vélocité a matérialise ce 1er axe du REV en ce mois de février, et rappelle que « le succès d’une politique vélo se fait dans la co-construction. » Une association qui se sent exclue de toute collaboration avec la métropole et qui « passe à l’action faute d’une véritable concertation. »
« Une infrastructure n’est pas un coup de peinture » @VelociteMtp Le REV (réseau express vélo) doit répondre aux mêmes exigences qu’un réseau de transport en commun. #Montpellier action pour le REV pic.twitter.com/IQWGlxOZEH
— Le Mouvement (@lemouvementinfo) February 16, 2021
L’arrogance du tout automobile
L’arrogance du tout automobile dans l’espace urbain, a pour conséquences que piétons et cyclistes « font ce qu’ils peuvent avec ce qu’on leur laisse. L’objectif maintenant est de faire comprendre […] que l’espace est à tout le monde, et qu’il doit être partagé, » explique Christine Rouot.
[VIDEO] Interview Christine Rouot, vice-présidente Vélocité :
Le REV doit avoir une continuité réelle et sécurisée
Le REV doit avoir une continuité réelle et sécurisée, avec des carrefours protégés. Mais il doit aussi être identifiable rapidement. Indispensable : une identité visuelle qui facilite son usage, à l’image d’un Réseau de transport en commun. Ambition : Les axes du REV intercommunaux peuvent être mis en place dès à présent, via des aménagements de transition, afin de fournir très vite de nouvelles fonctionnalités de desserte.
[VIDEO] Interview Aurore Chesnay, membre de Vélocité Grand Montpellier :
Grands chantiers de la mobilité : la participation de tous
Manu Reynaud, 2e adjoint au maire de Montpellier, avait annoncé en septembre 2020 : « nous allons lancer les États Généraux de la mobilité, très rapidement, pour faire le point avec tout le monde. » Une politique cyclable, à suivre… Ce mardi 16 février, le Président du groupe « Choisir l’écologie à Montpellier » précise : « Nous travaillons à rassembler tous les acteurs et actrices de la mobilité, les usagers de l’espace public pour mieux le partager. Et réaffirmer nos priorités : d’abord le piéton, les personnes à mobilité réduite, les poussettes puis les vélos, les transports en commun, et enfin la voiture thermique individuelle. Le maire fera bientôt des propositions pour réunir toutes celles et ceux qui partagent l’espace public, et annoncer sous quelle forme, au vu des circonstances sanitaires, la ville va permettre à tous et toutes de participer à ces grands chantiers de la mobilité. »
