De l’envie de débattre, chez le candidat EELV qui souhaite prendre la présidence de la Région, il y en a. Antoine Maurice tête de liste de l’Occitanie Naturellement présentait mardi 11 mai, son projet de programme économique, pour le territoire.
« Le temps du premier tour, c’est le temps de l’affirmation des projets. Et j’ai hâte d’entendre quels seront les autres projets proposés, » note dans un sourire Antoine Maurice. En soulignant que du côté des listes de droite, « j’entends encore peu de propositions, même si ça commence. » Quant au Rassemblement National : « l’extrême droite visiblement n’a toujours pas un projet pour cette région, » et chez les socialistes le candidat EELV constate qu’ils sont « essentiellement dans un casting. »
« Un autre modèle est possible »
Débats de fond, les projecteurs médiatiques n’en ont-ils rien à faire ? « Le monde d’après » restera-t-il un fantasme post-covid né d’une frayeur sanitaire ? Non ! Pour Antoine Maurice, « un autre modèle est possible. » Loin des éléments de com’ à servir sur les plateaux TV, pour des affrontements en quête d’audience, les écologistes d’Occitanie Naturellement affirment être aujourd’hui en capacité de mener « une politique qui anticipe et s’adapte aux changements actuels, pour créer les emplois et les activités de demain. »
« Ne pas faire bégayer l’Histoire avec le secteur aéronautique qui est en grand danger »
En s’appuyant sur l’exemple de la fermeture des mines en France et dans la région, une rupture industrielle et sociale brutale, Antoine Maurice prévient « notre responsabilité aujourd’hui, c’est de ne pas faire bégayer l’Histoire avec le secteur aéronautique qui est en grand danger. » Un secteur imposant : « l’aéronautique c’est 125.000 emplois dans le grand Sud-Ouest, dont 60% en sous-traitance, et de nombreux emplois indirects. » Le doublement du trafic aérien dans prochaines années ne serait pas viable, et pour respecter les accords de Paris sur le climat, « il faut agir dès maintenant […] La réduction de l’impact environnemental de l’aviation passera principalement par la maîtrise des usages et la limitation du trafic aérien. »
Le candidat est cash. En exposant la situation de Bosch en Aveyron, pour lui, « les industriels sont incapables d’anticiper les mutations liées à la transition écologique » et son constat c’est « qu’il appartient à la puissance publique de le faire, au titre de sa vocation qui est : l’intérêt général. » Antoine Maurice considère qu’il faut utiliser les crédits du CPER 2021-2027 (Contrat de plan État-Région) pour la transition aéronautique. Un contrat fait pour soutenir de grands projets qu’il faudra modifier, pour « en faire un outil puissant d’accompagnement, vers la transition de ce secteur. » Il est essentiel pour l’élu toulousain de pouvoir : « anticiper la casse sociale et économique […] Nous ne resterons pas spectateurs du drame. » Autre mesure, Antoine Maurice affirme que « la Région écologiste s’y engage : remettre clairement en cause tout soutien financier aux entreprises qui licencient. »
Nouvelle filière, les emplois en génie écologique
Il est donc question pour les écologistes de faire face à ces enjeux avec « les outils de la transition » dont une nouvelle filière à structurer : « les emplois en génie écologique vont se multiplier dans les années à venir, nous devons être prêts. » Autre axe pour le patron des Verts dans ces élections régionales : « l’économie sociale et solidaire » qui doit être pleinement accompagnée par la politique de la Région Occitanie. Des chiffres qui parlent « seulement 2,4% du budget économie de proximité de la Région est consacré à l’économie sociale et solidaire, nous voulons lui donner une beaucoup plus grande ambition, » assure Antoine Maurice.
Revenu universel, le temps de l’expérience
Revenu universel : le temps de l’expérience. Pour le candidat EELV : « pour savoir si le revenu universel a une action positive sur l’ensemble de la société, nous voulons l’expérimenter. Et nous nous engageons à mettre en place cette expérimentation en Région Occitanie. »
La durée de l’expérimentation sera limitée à 2 ans, sur trois publics cibles. Les 18-25 ans : 500 jeunes tirés au sort sur tout le territoire d’Occitanie à partir d’un appel à candidatures. Un territoire ciblé en zone rurale, c’est à dire une commune ou un canton avec ici aussi, 500 habitants tirés au sort à partir d’un appel à candidatures. Et enfin, un quartier urbain de forte mixité sociale pour encore 500 habitants, tirés au sort. L’objectif est d’évaluer les effets de ce revenu sur ces populations à des niveaux différents : santé, logement, culture, emploi, et cohésion sociale.