Si le projet de nouveau de stade est presque devenu une arlésienne, les grands perdants sont déjà les Montpelliérains qui devraient encore attendre un peu pour démêler réalité et effets d’annonce.
Il est des rendez-vous manqué, qu’on ne serait caché, alors que la construction du nouveau stade devait débuter à l’occasion du coup d’envoi de la Coupe du monde féminine, le 7 juin prochain, le projet devrait être profondément modifié dans les prochains jours.
Un projet qui court depuis mai 2016 et qui tardait ces derniers mois à se concrétiser.
Le nouveau stade, précocement baptisé « Louis-Nicollin » en hommage à l’ancien président du MHSC, devait initialement être construit plein cœur du nouveau quartier Cambacérès, quartier qu’il devait aider à dynamiser face une nouvelle gare qui peine à trouver son public. Avec ses 180 millions et sa « coopération inédite entre public et privé », le stade devait entrer en service pour la saison 2022-2023.
Un projet qui ne faisait pas l’unanimité auprès des Montpelliérains. Des associations montpelliéraines appelant même à organiser un référendum local afin « d’avoir un débat démocratique sur l’opportunité d’un nouveau stade à Montpellier. »
Alors que 400 000€ d’études ont déjà été investis, le projet change encore de physionomie.
L’information est tombée à quelques jours de la pose de la première pierre, l’emplacement ne conviendrait plus, en raison de son exposition au bruit de l’aéroport, et le projet doit être revu de fond en comble.
Pour autant le Maire-Président ne semble pas abandonner le projet, Philippe Saurel ayant même lancé le hashtag #jeVeuxLeStade, mardi soir sans grand succès.
— Saurel Philippe (@Saurel_P) June 3, 2019
Il l’a encore affirmé hier à nos confrères de la Gazette de Montpellier, expliquant tout de même que « on fait pas un stade en 5 minutes, on fait rien en 5 minutes si on veut bien faire. »
Sans que l’on puisse être, pour le moment, précis sur l’emplacement de ce nouveau projet, l’infrastructure pourrait déménager du côté d’Odysseum, en face du lycée des métiers Pierre Mendès-France. Des changements pourraient aussi avoir lieu sur le versant financier, avec la possibilité d’un financement totalement privé du nouvel équipement. Affaire à suivre…
Le nouveau stade, enjeu des municipales de 2020 ?
Pour les écologistes, deuxième force politique à Montpellier depuis les Européennes, et par le biais de Jean-Louis Roumegas et Manu Reynaud, ce changement permet de mesurer « l’impréparation des annonces qui se multiplient à la veille des municipales ». « Comment imaginer une seconde que dans les premières annonces, personne n’ait pris le temps de s’attarder sur les contraintes cadastrales, les obligations légales, les plans d’exposition au bruit, et celui des inondations ? ». Les deux écologistes réaffirment que pour leur mouvement, ce « projet de nouveau stade nous paraît inutile, coûteux et pas écologique. »
Même son de cloche du côté du socialiste, Michaël Delafosse, Président du groupe d’opposition municipale « La Gauche pour Montpellier » et Président de Destins Montpelliérains, « il aura donc fallu trois ans, depuis que le Maire actuel a annoncé le projet de nouveau stade, pour que celui se rende compte que le lieu retenu n’est pas conforme à la législation du Plan d’exposition au bruit (PEB) de l’aéroport ». « Rappelons que les élus et les citoyens ont maintes fois réclamé de connaître le résultat des études cachées, lancées en décembre 2016 pour un coût de 400 000 euros, que le Maire et Président de la Métropole a fait voter des crédits de 20 millions d’euros pour les budgets 2019 ». Mais, une chose est surtout à retenir pour l’élu montpelliérain, « aujourd’hui, il existe un stade. Si un nouveau doit se construire comme le demande le club, il faut soutenir un projet financé par les acteurs privés comme dans d’autres villes. »
Alors qu’une conférence de presse sur le nouvel équipement est déjà prévue le 11 juin prochain, le conseil municipal de la Ville de Montpellier devrait aussi s’emparer de la question lors de sa séance du lendemain…