Ce soir le rendez-vous incontournable des bavards en tous genres, revient à partir de 19 heures. Les deux organisateurs se sont entretenus avec nous, pour tous ceux qui n’osent pas franchir le pas.
C’est une rencontre qui est partie de deux endroits différents, et surtout de deux personnages. William Vidal qui organisait des cafés-poésie dans divers lieux, et de l’autre côté Jean François Homo qui s’est occupé de théâtre durant toute sa carrière, et en particulier de théâtre citoyen. C’est-à-dire le travail sur la ville, les habitants, et les quartiers. À un moment donné, ils ont commencé à faire des scènes dans les cafés.
Brèves de comptoir
La rencontre était faite. Les premières soirées étaient les brèves de comptoir. C’était des saynètes très courtes, mais à l’époque ce n’était que les membres de la compagnie des beaux parleurs qui participaient. Par la suite, ils sont passés au : « gueuloir au comptoir.» là, tout le monde pouvait intervenir. Le problème résidait dans l’heure trop tardive. Le nom a été changé pour devenir « l’apéro bavard, » donc à l’heure de l’apéritif à 19 heures.
Ce n’est pas un spectacle et c’est spontané
« Nous avions une jeune comédienne Laure Brasselle qui était très dynamique et qui voulait que ce soit un peu bordélique, nous ne voulions pas de cafés, ou de veillées poésies, pour que cela reste très spontané ». Donc nous avons tenu à ce que ce soit dans des environnements compliqués. Souvent, pour dire des textes, il faut que ce soit un peu silencieux, nous au contraire, on préfère être dans un bar, où il y a du bruit, de l’animation. Ce n’est pas un spectacle et c’est spontané.
« Tu causes, et tu peux boire »
La spécificité à laquelle tiennent les organisateurs est que chaque personne qui prend la parole puisse bénéficier d’une boisson offerte. Pourquoi demanderez-vous ? Parce qu’il y a des gens, des artistes qui tirent le diable par la queue ; ils ne le montrent pas forcément parce que les poètes, les artistes ont l’habitude de vivre avec peu, mais on ne veut pas que ce soit un frein.
Un joyeux bazar assumé
Malgré ce joyeux bazar assumé, il existe néanmoins une organisation rigoureuse.
Dix minutes avant le début de l’apéro, Jean-François, demande aux gens de venir s’inscrire, il réitère sa demande trois minutes avant le début. Par la suite, tous les noms sont déposés dans un chapeau, et les passages sont tirés au sort.
Cela se passe en deux parties, premier passage au tirage au chapeau ; un entracte ; la seconde partie se fait dans l’ordre inverse des inscriptions.
Un texte peut en cacher un autre
Les gens peuvent passer deux textes. Autre particularité de cet apéro bavard, selon Jean-François Homo, « il y a des gens qui prennent la parole, et qui n’ont pas l’habitude. Qui vont mal s’exprimer, ou bafouiller, mais on ne veut pas réduire, c’est un peu compliqué, car notre principe est que tout le monde puisse prendre la parole »
Ils souhaitent pour autant ne pas être trop présents dans les prises de paroles, car ils ne sont pas ici pour se faire mousser. Bien au contraire, ils souhaitent avec leurs yeux de professionnels, trouver des personnes qui hésitent à se lancer. Et les motiver…
Le charme de la création
Enfin autre particularité qui fait le charme de cet apéro bavard est que les organisateurs acceptent que les personnes lisent des textes de leurs choix, mais ils aiment tout particulièrement que les gens apportent leurs propres écrits, leurs propres poèmes.
Le choix du bistrot est volontaire
Il y a des gens qui viennent boire un coup, et qui la première fois se demandent ce qu’il se passe. La fois d’après, ils viennent avec leur texte. « C’est la raison pour laquelle nous ne voulions pas rester dans un théâtre, qui pour le coup était réducteur. »
Alors ce soir, tous au Prolé, venez déclamer, n’hésitez plus.
Bar le Prolé : 20 Rue Jean Reboul, 30900 Nîmes. Téléphone : 04 66 21 67 23
Nous serons aussi présents, et peut-être que nous aussi allons passer de l’autre côté du miroir.