Initialement prévue en présence d’un nombre précis de journalistes sur les bords du Canal de Midi au coeur de l’Aude, le candidat écologiste avait dû se résoudre en fin de journée, ce jeudi 25 mars « en raison de la dégradation de la situation sanitaire », « à maintenir cette conférence de presse mais exclusivement en distanciel avec toute la presse régionale ».
Les journalistes ont répondu présent, des quatre coins de l’Occitanie. C’est justement l’avenir de ce vaste territoire qui était au cœur des propos du candidat et de ses colistiers présents, eux, dans l’Aude. Compte-rendu.
Un paysan du Tarn-et-Garonne souriant, juste à côté d’une prolixe ancienne présidente d’université à Toulouse, elle-même assise à côté d’un apiculteur, militant associatif. Une chose est sûre : les colistiers d’Antoine Maurice viennent d’horizons très divers. Cela tombe à pic. « C‘était un de mes souhaits, d’avoir des colistiers qui viennent du terrain, qui agissent dans leur vie quotidienne en faveur de l’écologie », dixit le candidat.
« La démocratie ne doit pas être confinée ».
Dès les premières secondes de son point presse 2.0, le candidat donne le ton. Il ne veut pas d’un report des élections. Lui est vent debout contre cette idée. Quoi qu’il en soit, le candidat haut-garonnais sait d’où il vient (du mouvement « Archipel Citoyens à Toulouse) et sait où il veut aller : « nous souhaitons arriver en tête des forces de gauche, au soir du 1er tour ». Un objectif ambitieux auquel lui et ses colistiers croient dur comme fer.
Justement, soucieux de ne pas monopoliser la parole et de ne pas laisser ses amis et colistiers, voisins de pupitre, à des rôles de simples pots de fleurs, le candidat lâche sans difficulté le micro. Et chacun d’entre eux prend le temps de se présenter et de donner les raisons de sa présence sur la liste « L’Occitanie Naturellement ».
Le Rassemblement de tous les écolos comme mot d’ordre !
Parmi les premiers à prendre la parole, Justine Torrecillas, dynamique membre d’EELV, soutient pleinement la démarche du candidat toulousain. « Ce rassemblement aux côtés d’Antoine Maurice est pleinement assumé, co-construit avec nous et soutenu par Europe Écologie Les Verts (EELV) que je représente ce matin », affirme la colistière, qui ajoute que « nous sommes, avec Antoine (Maurice, NDLR) la seule vraie liste écologiste en capacité de réussir le changement de monde que nous nous devrons de réaliser dès les prochaines années ».
Ancien juriste devenu apiculteur, Olivier Fernandes répète à l’envi sa « grande fierté » de faire partie de cette « belle liste de rassemblement avec pour seul objectif commun, l’écologie ». Le trentenaire, ex-salarié des cinémas Utopia à Toulouse puis Tournefeuille en Haute-Garonne, est devenu apiculteur par passion pour le monde animal. Désormais, il souhaite travailler, s’il est élu conseiller régional avant l’été prochain, sur la survie des abeilles, dont « l’existence même est mise en danger par le recours excessif aux pesticides ces derniers temps ».
Représentant pour sa part le mouvement Génération.s. dont le patron est l’ancien ministre Benoît Hamon, François Cazes, lui, est convaincu qu’avec « Antoine (Maurice, NDLR) à la tête de notre belle région, nos idées écologistes, vertes, pourront concrètement améliorer la situation sur l’ensemble du territoire ». Rebondissant sur les propos de l’apiculteur, « sa (celle d’Antoine Maurice, NDLR) candidature puis son travail permettront une urgente et véritable prise de conscience sur la situation du monde agricole en Occitanie, en France, en 2021 ! »
Écologie, emploi et intermodalité.
Au lendemain de la fin des discussions avec ses ex-amis de la France Insoumise, le candidat s’est fendu d’une mise au point aussi courte que tranchante à l’égard de ces derniers. « Nous avons été témoins d’un véritable jeu de dupes dans cette histoire. Nous en prenons acte. Aujourd’hui, clairement, les Insoumis sont dans une temporalité assez différente de la nôtre. Nous avons une très forte détermination à porter notre projet jusqu’au bout. Lors du premier tour, les gens choisissent le projet qu’ils veulent soutenir. Nous espérons qu’ils seront nombreux à vouloir du seul véritable projet pour leur territoire, donc notre projet. Au second tour, tout est différent. De larges rassemblements sont possibles. Nous prendrons à ce moment-là, nos responsabilités. Mais, nous espérons arriver en tête des forces de gauche au soir du 13 juin prochain ». Fermez le ban.
Le chef de file quadragénaire développe ensuite ses idées sur certains thèmes qui devraient animer les prochaines semaines de campagne. Il « soutient clairement », le projet de ligne TGV entre Montpellier, Perpignan et l’Espagne. Mais, il ne veut pas du projet tel qu’il est aujourd’hui présenté par la mandature sortante et le fait savoir sans ambiguïté. « Il ne faut pas d’une simple ligne de transports ferroviaire. Il faut que la future ligne soit mixte entre le Fret de marchandises et le transport de personnes« , entame le candidat avant de poursuivre « nous sommes également opposés à la construction, pour ce projet ferroviaire, de nouvelles gares comme notamment, celle qui est prévue à Béziers ».
Décidément très prolixe sur le thème de la mobilité, le candidat haut-garonnais poursuit sa réflexion à voix haute. « Aujourd’hui, la région, telle qu’on la connaît tous, souffre d’un problème majeur de mobilité », affirme le chef de file de « L’Occitanie Naturellement ». L’équipe sortante appréciera la pique. « Quand on vit dans des territoires ruraux, comme notre région en a beaucoup, les transports alternatifs à la voiture individuelle sont bien trop souvent absents. Nous nous devrons d’y travailler. On doit vraiment accélérer l’intermodalité. Cela ne doit pas rester que des mots. Il faut aussi développer le co-voiturage avec, si nécessaire, des aides financières incitatives. Enfin, il faut arrêter de ne s’en tenir qu’à des mots creux et des voeux pieux. Nous avons l’ambition d’un vrai schéma régional vélo-route. Nous ferons tout pour le mettre en place pour aider ceux qui n’ont pas de voiture, à pouvoir se déplacer malgré tout. » Un nombre pléthorique d’idées pour faciliter les déplacements. Les habitants d’Occitanie y seront-ils sensibles ? Réponse au soir des 13 et 20 juin prochains.
D’ici là, soucieux de conclure son point presse bucolique sur les bords du Canal du Midi à Carcassonne sur ce thème central de la mobilité. Mobile, le candidat le sera lui-même beaucoup dans les prochaines semaines. « Je me rendrai dès le début du mois d’avril à Montpellier et dans l’Hérault. Mais dans les prochaines semaines, j’irai dans tous les territoires pour présenter notre projet à tous les habitants, comme nous le faisons déjà depuis quelques semaines. » Une volonté d’être présent partout et très vite pour remédier à un possible manque de notoriété dans l’ex région Languedoc Roussillon ? La question est posée. La réponse sera, elle, très probablement, dans les résultats chiffrés diffusés par département au soir du 1er tour.