Charlyne Péculier, référente des Jeunes Avec Macron Hérault s’était exprimée auprès de nos confrères du Midi-Libre contre le blocage de l’université Paul Valéry jeudi 15 février dernier, choquée « par la désinformation lors de cette AG » d’une « minorité qui bloque l’ensemble de l’université ».

En parallèle, la mobilisation continue à Montpellier contre la réforme du Baccalauréat et le Plan Étudiants. Une Réunion intersyndicale d’information sur le Plan Étudiants se tiendra jeudi 22 février, à la Faculté de droit et de Sciences Politiques de Montpellier.

C’est dans ce contexte, qu’il nous a paru opportun de revenir avec Charlyne Péculier, étudiante en 3ème année de licence Information Communication, et référente des Jeunes Avec Macron Hérault, sur le Plan Étudiants, Parcoursup, la réforme du Baccalauréat et son action avec les Jeunes Avec Macron.

Une première question : quelle université désire La République en Marche ? La référente des Jeunes Avec Macron nous a répondu avec franchise : « L’université doit être un lieu d’excellence pour reprendre Gabriel Attal [porte-parole de La République en marche !], parce que tout le monde peut y accéder, c’est pour ça que nous faisons cette réforme ».

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« Le but [du Plan Étudiants] c’est une meilleure réussite des étudiants à l’Université »

Sur Parcoursup, et notamment les prérequis aujourd’hui pris en compte pour accéder à l’Université, elle explique : « Les prérequis, ce ne sont pas des obligations », ils sont juste « des indications pour accéder à la faculté et pour les dossiers ». Pour Charlyne Péculier, il ne faut pas oublier que l’on crée en parallèle « 22.000 places pour les filières en tension », alors même qu’il y a plus de « 130.000 places vacantes dans les universités » : « Le but c’est une meilleure réussite des étudiants à l’Université », « dans ce cadre la passerelle sera une année zéro, adaptée à chaque étudiant pour lui permettre de réussir ses études ».

« Il y a un milliard de budget distribué aux universités pour le Plan Étudiants, afin de créer des places et pour accompagner des étudiants, notamment ceux en difficultés. Le problème c’est l’échec massif. » Sur ceux qui s’interrogent sur l’utilisation de ce « magot », elle précise : «On parle d’autonomie des universités, c’est faux, sur le milliard d’euros qui va être donnés aux universités, le contrôle va être très strict». «La ministre [de l’Enseignement supérieur] est venue dans ce sens à l’université de Montpellier».

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Sans parler du fond, on peut s’interroger. Présenté le 30 octobre en conseil des ministres et appliqué progressivement depuis le 15 janvier, le Plan Étudiants n’est-il pas mis en place trop rapidement ?

Charlyne Péculier, balaie la question sans l’esquiver : « Il y a un effort considérable des universités, là-dessus, il y a un budget alloué. Ce budget d’un milliard distribué aux universités ne couvre que le Plan étudiant, 450 millions pour la réforme, le reste sur les cinq ans ». « À mon avis, le travail sur l’accompagnement est obligatoire, je pense que les Universités en sont capables, il y a énormément de bonnes idées ». « Le but c’est que les filières sous tension ne le soient plus, avec notamment des créations de places ».

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Aujourd’hui avec les 10 vœux, si vous en avez cinq qui sont bons, vous choisissez celui que vous voulez.

« Pour ce qui concerne Parcoursup, il a vraiment été mis en place, toute une communication. Que ce soit sur le site internet, par le biais des ministres et même avec des vidéos YouTube. Il y a un effort de communication qui a été fait là-dessus, pour éviter que les professeurs soient perdus, que les élèves soient perdus, et pour l’instant, je n’ai pas entendu de gros soucis sur cette plateforme, qui est bien plus claire qu’APB [Admission Post-Bac]. »

« Face au tirage au sort qui était complètement fou », et « face à la hiérarchisation des vœux, où les vœux disparaissaient, quand on obtenait un oui pour un vœu au-dessus », « le progrès est énorme». « Aujourd’hui avec les 10 vœux, si vous en avez cinq qui sont bons, vous choisissez celui que vous voulez » et en parallèle, vont être « développés BTS, IUT, pour que l’Université ne soit plus un choix par défaut ». Mais « il y a eu de la désinformation là-dessus notamment à l’AG [de l’université Paul Valéry, jeudi 15 février], on y affirmait que c’est l’université qui choisirait à la place de l’étudiant en présence de plusieurs vœux, c’est faux ».

Pour les lycéens qui ne sauront pas à quelles formations candidater, que se passera-t-il ?

« En classe de terminale, ce n’est pas forcément facile, de savoir où l’on va. », acquiesce-t-elle, avant d’expliquer une partie du dispositif du Plan Étudiants : « il va y avoir deux professeurs principaux en terminale, pour vraiment aider les lycéens », « et deux semaines pour l’orientation, avec des heures d’accompagnement personnalisés sur l’orientation », « il y aura aussi les étudiants ambassadeurs, les étudiants iront dans les classes pour parler de ce qu’ils font, pour essayer d’intéresser, si le travail est bien fait sur l’orientation, je pense que ça peut aider ces lycéens ».

Que pensez-vous de l’opposition à ces réformes, notamment l’occupation de l’Université Paul Valéry ?

« Le point positif de ce mouvement, c’est que ça intéresse les étudiants », explique Charlyne Péculier, « le côté manif ne me dérange pas, l’expression des étudiants c’est normal, les blocus en revanche non, parce que ça pénalise les étudiants, notamment ceux qui payent leurs études ». Elle précise : « ce qui m’a énormément dérangé c’est la désinformation », « il y a eu 8 arguments, tout est faux ».

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On vous a reproché vous aussi de désinformer, qu’en pensez-vous ?

« À partir du moment où je mets des sources, les sources du gouvernement, la loi. On ne peut pas être dans la théorie du complot et dire que le gouvernement nous ment … » « Sur les tracts, notamment ceux de La France insoumise, ou de Solidaire, ils ont dit par exemple : la licence est à 3.000 euros, c’est faux, c’est complètement faux et le master à 10.000 euros, mais jamais, pourquoi on ferait ça ? Ce n’est pas parce qu’un conseiller de campagne d’Emmanuel Macron aurait écrit dans un livre – c’est peut-être vrai, je n’en sais rien – que le coût idéal serait 3.000 euros en licence et 10.000 euros en master, qu’Emmanuel Macron le ferait. Il n’y a aucune logique là-dedans et ça fait peur aux gens. Si je voyais ça aujourd’hui, étudiante, 3.000 euros en licence, je ne pourrais pas me le payer ».

Elle revient sur les licences à la carte et la fin de la « compensation » entre les matières de ces licences d’un nouveau genre : « ça va être sur le long terme : comment les mettre en place ? Que vont-elles valoir ? Est-ce que ça va être pertinent ? Il faut que ce soit pertinent, ça doit être un choix d’orientation et pas un choix par défaut et déconnecté ». « Ce sont les universités, avec le gouvernement qui vont les mettre en place, ce n’est pas pour tout de suite ». Elle présente aussi la prime de mobilité, aide financière prévue pour les étudiants, en cas de changement d’université en cours de parcours universitaire.

La réforme est passée, il n’y aura pas de recul, c’est sûr

Sur le blocus prévu lundi 26 février à Paul Valéry, elle explique : « moi, j’irai en cours, je trouverai un moyen de passer », « si c’est bloqué, on tire les chaises, c’est pas grave, ça ce n’est pas un problème, je trouve ça dommage, ça n’aide pas la cause, pour se faire entendre et en plus pour désinformer et faire peur aux gens, c’est complètement idiot ». « On est pas en mai 68, ce n’est pas les mêmes revendications, on a fait du chemin depuis… » « il y a 20.000 étudiants à Paul Valéry, au bout d’un moment, on ne peut pas faire ça durant des semaines et des semaines. Pour des raisons de sécurité la présidence arrête les cours, c’est dommage. Il y a des étudiants qui veulent bosser, je ne dis pas que ceux qui sont à l’AG ne veulent pas bosser, loin de là, mais il y a d’autres moyens de se faire entendre ». « La réforme est passée, il n’y aura pas de recul, c’est sûr ».

Sur La France insoumise, la référente des Jeunes Avec Macron Hérault « trouve dommage qu’ils ne soient pas dans le dialogue. Il pourrait y avoir un dialogue constructif, il y en a qui ont des idées », « ils sont dans l’opposition systématique ». Elle compare, « chez nous, il y a des consultations. On ne prétend pas avoir la science infuse et il y a une volonté  pour que les citoyens dialoguent avec le gouvernement, grâce à ces consultations citoyennes ».

Sur la réforme du lycée : est-ce que le Baccalauréat ne va pas devenir le Brevet des collèges, un diplôme sans réelle valeur ?

« Il faut rester pragmatique, il y a un gros changement, mais le Bac compte à 60% dans la note finale, avec quatre épreuves, plus le français en première, la philosophie, deux épreuves d’option et un grand oral ». « Avec 60% de la note finale, le Bac reste un enjeu », « l’idée c’est de ne pas jouer sa vie sur une semaine », « c’est plus juste d’avoir un contrôle continu, cela permet d’apprendre au fur et à mesure ». « Le Bac à mon avis ne sera pas dévalorisé », conclut-elle.

Que font les Jeunes Avec Macron dans l’Hérault ?

Sur le nombre d’adhérents, Charlyne Péculier explique : « en nombre d’adhérents, on est 200. En actifs, on est une vingtaine et ça augmente petit à petit ». « On organise des cafés-débats, le dernier que nous avons fait, c’était sur le Plan Climat, mais on parlait un peu du Plan Étudiants, c’était la semaine dernière, cet après-midi, on va tracter à la Faculté de Droit de Montpellier », « d’autres événements sont en perspective ». Elle nous confirme qu’à l’avenir, on risque de croiser beaucoup plus souvent des Marcheurs, dans les rues de Montpellier.

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