Après cette journée présidentielle, Michaël Delafosse s’est prêté à l’exercice d’une conférence de presse. Conférence annoncée en mairie, mais finalement faite en visio pour des raisons sanitaires.
Un courriel précisait : « en raison du nombre important de journalistes inscrits, la conférence de presse est basculée en visioconférence pour respecter les précautions sanitaires. Merci de votre compréhension. » Une réduction des risques bien compréhensible, après le bain de foule l’après-midi dans le quartier de la Mosson.
Retour sur les séquences du quartier de la Mosson
Bain de foule où, durant le trajet vers la CAF, on pouvait entendre de façon assez présente, et avec de nombreuses huées : « Macron démission ! » Le chef de l’État a demandé : « ça, c’est qui ? » Dans une réponse courte, le Maire de Montpellier a répondu : « islamophobie, tout ça… Pour certains. » Emmanuel Macron a envoyé quelques petits signes de la main, avant de lâcher : « c’est bien de permettre de s’exprimer quand… » Mais il est vite interrompu pour enchaîner sur la suite de la visite. Vidéo :
Dans la séquence précédente déjà, quelqu’un avait lancé aux visiteurs du jour : « M. Macron, le quartier il est tout dégueulasse, comme par hasard vous êtes venu, c’est tout nettoyé ! »
En revanche, la rencontre sur le point de deal démantelé s’est formidablement bien passée. Les interlocuteurs choisis étaient introduits par Michaël Delafosse, avant de s’adresser au Président. Messieurs Macron et Darmanin ont même reçu le blason en tissu de la police municipale de Montpellier, un imprévu fait dans l’émotion.
Autre belle séquence présidentielle, la table ronde à la CAF, bloc-notes en main le chef de l’État est resté très attentif aux propos des intervenants. On pouvait noter entre autres, la présence de Kleber Mesquida, avec qui Emmanuel Macron a échangé quelques mots.
Conférence de presse en distanciel avec Michaël Delafosse et Sébastien Cote
« Il a passé du temps avec nous, sur un certain nombre de dossiers » annonce en introduction le maire de Montpellier, en parlant du Président de la République. « J’ai déjeuné avec le chef de l’État à midi […] il a confirmé les effectifs de police que nous avions demandés. »
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Michaël Delafosse se félicite aussi d’avoir pu échanger sur le travail de relation entre les polices municipale et nationale qui est mis en oeuvre sur son territoire. Et n’a pas manqué de rappeler cette phrase de son prédécesseur : « la sécurité ce n’est pas moi c’est l’État. » Aujourd’hui ce temps-là est terminé. À l’occasion de la visite des Hauts de Massane, « on a pu voir ce travail […] On travaille avec M. le Procureur de la République pour améliorer, et répondre au grand défi qui est la sécurité des Montpelliérains. On sait que le travail est immense sur notre territoire, tant la situation est dégradée. »
« On ne va pas avoir une école de guerre »
Recentrage : « on ne va pas avoir une école de guerre » comme indiqué dans le Figaro « mais une académie de police, qui va accompagner la formation continue. » Très rapidement, avec le préfet sera envisagé le lieu de son implantation.
Autre bonne nouvelle l’ANRU, comprendre Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine : avec des projets emblématiques : destruction de la Tour d’Assas, construction du commissariat de police mixte, nationale et municipale, reconstruction d’écoles avec des objectifs de mixité sociale, « et là, je lui ai demandé que le périmètre de l’ANRU soit étendu. Il ne prenait pas en compte le centre commercial privé Saint-Paul » Accepté, ce quartier sera éligible « aux nouveaux crédits déployés par l’ANRU, » Michaël Delafosse pourra mener à bien son projet des grandes halles de la méditerranée. Sur la Tour d’Assas, le Maire a été précis, ce sera pour « juin 2024 dernier délai ! Sinon il y a des gens ici, qui seront remerciés. »
« Il faut que notre territoire avance »
« Quand on fait réussir Montpellier, ça aide à faire réussir la France » phrase fétiche relancée ce jour, le maire a évoqué aussi les dossiers du musée de la France et de l’Algérie, du prochain sommet Afrique-France. Et il a affirmé : « je suis républicain, et je tiens à le dire, c’est un honneur pour Montpellier que le Président de la République ait passé du temps dans la ville. »
« Pour moi, Maire et Président de la Métropole, c’est extrêmement important que Montpellier entretienne de bonnes relations avec l’ensemble des partenaires de notre territoire, et en l’occurrence l’État, et en l’occurrence le chef de l’État. » Michaël Delafosse reste fidèle à ses engagements, et il termine, en précisant : « il a pris du temps, et c’était important auprès de nos viticulteurs. » Emmanuel Macron a eu un entretien avec Jérôme Despey, Président de la Chambre d’Agriculture de l’Hérault et Secrétaire Général de la FNSEA. Anecdote : « et comme cadeau protocolaire, je n’ai pas manqué de lui offrir un Château de l’Engarran. »
Autres points de vue
Une tout autre appréciation, du côté du groupe Communiste et Républicain de la majorité municipale où l’on goûte peu la visite présidentielle, avec la crainte que « Montpellier devienne le territoire d’expérimentation des promesses de campagne d’un Emmanuel Macron toujours plus libéral et réactionnaire. » Même son de cloche du côté du collectif citoyen Nous Sommes, pour qui Michaël Delafosse « se fait le relais de la macronie à Montpellier ». Et on s’interroge, « notre Maire-Président a-t-il affirmé son désaccord avec la loi Sécurité Globale que revendiquent les Montpelliérains dans la rue chaque samedi ? A-t-il soutenu le secteur de la Culture et les plus précaires en rejetant la réforme chômage qui va les anéantir ? »