Illustration - Mobilisation devant le rectorat (© AM)

Une grève qui veut défendre le statut précaire, voire « mal-traitant » des AESH au sein de l’Éducation nationale. Le 3e confinement ne doit pas faire oublier des conditions de travail impensables, d’un personnel essentiel au bon fonctionnement de tous, au sein des écoles.

Forces vives au coeur de nombreux établissements, les accompagnants d’élèves en situation de handicap revendiquent la titularisation dans un corps de fonctionnaires de tous les AESH, et la création d’un métier d’éducateur scolaire spécialisé.

Ambiance : établissements scolaires fermés pour quatre semaines, déplacements limités à 10 kilomètres, la grève du 8 avril prévue par les AESH réussira-t-elle à porter leur message, et à alerter sur leur situation ? « Pour une grande majorité, nous vivons sous le seuil de pauvreté avec moins de 800 euros par mois » rapporte le syndicat SUD éducation régulièrement interpellé par des AESH qui ne voient aucune perspective d’amélioration, et songent souvent à quitter cette profession.

Assistants d’éducation à bout de souffle

Déjà en décembre dernier à Montpellier, ces assistants d’éducation se disaient à bout de souffle et souhaitaient plus de reconnaissance. Ils dénonçaient le fait de ne pas être écoutés par leur institution, et encore moins par leur ministre, Jean Michel Blanquer.

En ce printemps, en période de pandémie, pour grand nombre d’entre eux, il s’agit de faire connaître et de signaler aussi une inégalité de traitement entre personnels de l’éducation nationale travaillant dans les Réseaux d’Éducation Prioritaire REP et REP+. Constat :  les AED, AP et AESH sont les seuls à ne pas bénéficier de la prime REP ou REP+, alors qu’ils sont majoritairement précaires, peu formés et sous-payés.

Le 8 avril : faire face à « l’obstination du ministre »

Les syndicats  CGT Éduc’action, FNEC-FP-FO, FSU, SNALC, SUD éducation, SNCL-FAEN appellent les personnels à la grève le 8 avril pour faire face à « l’obstination du ministre qui refuse de s’engager vers une amélioration des conditions d’emploi des AESH. » Autre point de rupture : le constat de la dégradation de leur mission depuis la création des PIAL. Un paradoxe puisque les pôles inclusifs d’accompagnement localisés dits PIAL sont une nouvelle forme d’organisation. Ils devaient favoriser la coordination des ressources au plus près des élèves, en situation de handicap. Les AESH en demandent l’abandon.

« Grève maintenue, » confirme la co-secrétaire fédérale de SUD Éducation Nara Cladera. En effet le confinement n’empêchant pas la continuité pédagogique en télétravail : « il est important de garder le contact avec les élèves » confie la responsable syndicale. Ce préavis de grève s’adresse à tout le corps enseignant. « On appelle l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale à soutenir les AESH. Pour que ceux avec un statut de fonctionnaire viennent soutenir les précaires. » Le 8 avril, dans le respect des mesures sanitaires, certains rassemblements devraient pouvoir se maintenir.

Partager l'article :