Michaël Delafosse, conseil de métropole 29 mars 2021
Michaël Delafosse, Conseil de métropole 29 mars 2021 Montpellier Méditerranée Métropole

En visioconférence, pandémie oblige, le conseil de la métropole de Montpellier avait une importance particulière : 107 affaires, et il y était question du vote du « premier budget » de la mandature Delafosse à la métropole de Montpellier, avec en grandes lignes, la transition écologique et les mobilités. 29 mars 2021, l’eau et l’assainissement étaient aussi au coeur de cette séance : « nous travaillons pour installer une tarification solidaire […] il est indispensable que tout le monde ait accès à l’eau » souligne René Revol.

Budget primitif 2021 de Montpellier Méditerranée Métropole, une présentation à plusieurs voix pour un exercice qui se veut « le plus transparent et lisible pour l’ensemble de nos administrés, » précise Michaël Delafosse. Renaud Calvat 1er vice-président marque le début de cette séquence en soulignant qu’il s’agit du vote du « premier budget de la mandature Delafosse à la métropole de Montpellier, avec en grandes lignes, la transition écologique et les mobilités. » Certes le précédent était celui de la transition Saurel, Delafosse. Celui-ci est le premier qui soit véritablement élaboré par le nouvel exécutif métropolitain.

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« Un grand fil rouge, la transition écologique » Renaud Calvat

Toujours fastidieux, mais passionnant la présentation du budget de la métropole, est faite en équipe à plusieurs voix. C’est en donnant la parole à Isabelle Touzard Maire de Murviel-lès-Montpellier, que Renaud Calvat a fait remarquer que ce budget possède « un grand fil rouge, la transition écologique. » Grâce à une présentation analytique et pas uniquement comptable, la volonté était de faire comprendre : « ce budget, il vise à protéger » insistera le Président de la métropole, « et il nous engage dans la transition écologique et solidaire. » Relance économique : « c’est un budget qui prépare l’avenir du territoire […] car oui la crise est là. » Action et refus de l’impuissance en politique : « nous faisons le choix que l’urbanisme, ce ne soit plus le Far West, » indique Michaël Delafosse.

Le budget primitif a été adopté. C’est un budget réel de 975 millions d’euros dédiés à l’exercice 2021 de la Métropole, avec une hausse de 36 % pour les dépenses d’équipements en comparaison à 2019. Transition écologique, moderniser les réseaux d’eau et d’assainissement, rééquilibrer les espaces publics, agir pour une réduction de 40 % des déchets, aménagement durable et attractif, construire l’économie de demain, bâtir un territoire équilibré et solidaire, favoriser le sport et l’émergence des champions de demain, soutenir le rayonnement culturel, les ambitions de grands projets d’investissements sont désormais affichées et pratiquement chiffrées. Cela malgré « les lourds déséquilibres hérités de la gestion précédente. » Une notion qui a été plusieurs fois répétée, durant les 8 heures et 27 minutes de conseil métropolitain.

[VIDEO] intervention de Michaël Delafosse, président de Montpellier Méditerranée Métropole à propos « d’un budget qui porte la marque du nouvel exécutif » :

Dans le temps de débat ouvert sur ce budget, Clothilde Ollier a dénoncé « les constructions sur la zone naturelle de Cambacérès, la validation de l’usage des pesticides, l’agrandissement d’un hôtel 5 étoiles sur des terres agricoles [Domaine de Verchant], la destruction de la friche Mimi, aucune position claire sur le chêne de Castelnau et la bétonisation de la ville. »

L’introduction très dithyrambique de Max Levita, sur le travail de la majorité concernant ce budget, laissait supposer une critique acide à suivre : « vous ne tenez aucun compte de la crise sanitaire et économique actuelle, vous faites comme si on en était totalement sortis […] aucune précaution n’est prise […] votre budget ne correspond pas à la situation actuelle. » Le Monsieur finances du mandat précédent a vite été recadré sur ce sujet comme d’autres, par Renaud Calvat qui rectifie : « lorsque vous dites que nous n’avons pas intégré la question du Covid, au contraire, presque 13M€ sont budgétés cette année. »

Si pour Cyril Meunier le maire de Lattes « c’est un budget raisonné, bien présenté […] c’est le budget le mieux présenté que l’on ait jamais eu. » Pour Alenka Doulain : « je ne pense pas que ce budget soit à la hauteur des crises que connait notre territoire. Mais pire ce budget souffre d’un mal trop commun dans notre pays, il est malhonnête. Je dis malhonnête parce que malgré les grands mots, sur un budget affiché comme étant celui de la transition écologique, on nous ressort encore les mêmes recettes pour financer le monde d’avant. »

La Régie des Eaux de Montpellier Méditerranée Métropole, « je vous invite tous à vous engager dans cette bataille commune. » René Revol.

Il existe sur Twitter, des sortes de gardes prétoriennes. Si Philippe Saurel avait son Luc Albernhe, aujourd’hui, Michaël Delafosse peut compter sur son Sébastien Cote. Dès que la mesure de l’extension de la régie publique de l’eau à l’assainissement a été partagée par René Revol sur le réseau social américain, et saluée par Jean-Luc Mélenchon, le soldat d’élite @CoteMontpel a réagi pour rendre à Delafosse tous les lauriers de cette affaire.

Jean-Luc Mélenchon écrit « René Revol, maire insoumis de Grabels, a accompli sa mission : la propriété et la distribution publique de l’eau. » Sébastien Cote répond : « oui Jean-Luc Mélenchon ! Le tout sous la présidence de Michaël Delafosse président socialiste de la métropole de Montpellier ! »

Cette ambiance clanique, et presque sympathique laisse tout de même naître une décision importante de la métropole concernant une ressource indispensable à chacun : l’eau, un bien commun. En votant l’extension de la régie publique de l’eau à l’assainissement, la majorité fait le choix d’une gestion cohérente des cycles de l’eau, pour réussir la transition écologique.

Côté opposition, le maire de Beaulieu Arnaud Moynier explique : « je dois voter contre cette délibération, car elle va contre ce que je pense […] je me permettrais juste de vous dire les choses suivantes, heureusement qu’il existe encore une large majorité de collectivités qui font confiance aux industriels français. Parce que ce sont ces entreprises françaises qui investissent dans la R&D. Et je ne cesserai de le répéter, si nous avons aujourd’hui des outils de production qui sont à la hauteur, c’est parce que ces entreprises ont investi dans la recherche et le développement. Et c’est parce que l’on continue à les faire travailler qu’elles peuvent continuer. Elles ne versent pas que des dividendes, elles produisent également de la richesse […] de l’innovation. » Véritable débat politique, Serge Desseigne, conseiller municipal de Villeneuve-Lès-Maguelone expose son point de vue : « on est à Montpellier ! Sanofi privé, dividendes énormes, recherche zéro. »

Réné Revol citera Danièle Mitterrand qui combattait pour défendre une régie publique dans le monde. « Ce qu’il faut c’est une rupture […] il faut aller vers une autre façon de produire, une autre façon de consommer ! Et ce sont des décisions importantes à prendre. »

Changement climatique, commerce de l’eau, l’enjeu est d’ordre moral. Le maire de Grabels insiste : « je vous invite tous à vous engager dans cette bataille commune, pour être exemplaires sur notre territoire […] Tout l’arc méditerranéen est confronté à cet enjeu. Ce n’est pas un enjeu secondaire. C’est l’enjeu principal ! Est-ce que notre territoire sera encore habitable dans un siècle ? Nous avons une responsabilité, il faut que l’on se donne les outils de cette action. »

VOIR AUSSI : Le Rendez-Vous avec René Revol : « faire de l’eau, un bien public contrôlé par les citoyens »

#RLPi, Adoption du Règlement Local de la Publicité intercommunal. « Il faut arrêter de prendre les maires pour des ploucs. » Frédéric Lafforgue.

Paternot or not Paternot, telle est  la question. Sans le tacle sur les Verts porté par Guy Lauret le maire de Vendargues, l’absence oratoire du conseiller métropolitain délégué à la qualité de l’environnement visuel et au RLPi serait largement passée inaperçue. Mais les mots sont là : « j’étais surpris de voir que ce n’était pas monsieur Paternot qui présentait cette délibération, et j’ai compris ! Je trouve que depuis le début de cette mandature, il se passe des choses très spéciales […] Je crois qu’on n’est pas là pour appliquer le programme des Verts […] Je crois que la démocratie, ça ne se passe pas que derrière des banderoles. » Reste que Bruno Paternot comme Manu Raynaud a voté contre.

En résumé, cette affaire se traduit par une réduction de 25% des dispositifs publicitaires sur la métropole, ainsi qu’une limitation à 4m2 des panneaux numériques, contre 8 actuellement. Mais c’est un sujet qui a soulevé des échanges animés au point de pousser Frédéric Lafforgue, maire de Castelnau-le-Lez à lâcher :  « il faut arrêter de prendre les maires pour des ploucs. » Ainsi, rassurant M. Lafforgue l’assure : « on ne va pas faire Times Square. » De quoi faire comprendre aussi que ce RLPi est avant tout un outil pour les communes, afin de lutter contre la publicité anarchique.

Pour Jean-Pierre Rico, maire de Pérols qui a dû se bagarrer sur sa commune contre des panneaux illégaux qui défiguraient, et le paysage, et la ville : « ce règlement est audacieux et bien ciselé. Je salue le travail qui a été accompli. » Concernant le mobilier urbain d’écrans lumineux, il précise en cette période de crise : « sur mon territoire j’ai trois panneaux lumineux. Je souhaite installer cinq panneaux numériques, pour une bonne raison ! C’est que ces panneaux permettront d’informer la population. »

Chez les Nous Sommes, dont on accepte encore mal dans cette assemblée, d’avoir usé de Mohed Altrad comme d’un simple cheval de Troie : « la majorité PS n’apporte absolument aucun encadrement ambitieux de la publicité. » Alenka Doulain est directe : « ne faisons pas voter un RLPi moins exigeant que l’ancienne mandature ! » Même son de cloche du côté de Mathilde Borne, conseillère municipale dans l’opposition à Castelnau-le-Lez : « Le RLPi est une réelle opportunité pour améliorer la préservation de l’environnement et du cadre de vie, normalement ! […] Ces panneaux peuvent consommer autant d’électricité qu’un ménage de trois personnes […] ils ne favorisent généralement pas les commerces locaux. Ils favorisent les grandes surfaces, les grandes enseignes […] poussent à la surconsommation et dégradent notre environnement. »

C’est René Revol qui remettra l’objectif de la transition écologique au centre du débat, avec un changement de paradigme qui semble incontournable pour sa réussite : « on est face à un enjeu pour nos territoires qui est réel. La publicité est consommatrice d’énergie, et par ailleurs, elle norme les comportements. Elle entraine des consommations contraintes. Et si on veut effectivement faire une transition écologique, il faut à la fois rompre avec certains modes de production et rompre avec certains modes de consommation. »

Voir ou revoir les 8 heures et 27 minutes du conseil métropolitain de ce lundi 29 mars 2021 :

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