Du 11 juin au 30 octobre, la Ville de Lunel accueille une exposition éphémère de Cracking Art.
Ce sont ainsi 150 œuvres colorées et de différentes tailles, créées à partir de plastique recyclé par le Collectif d’artistes Cracking Art qui ont été installées dans des sites emblématiques de la cité pescalune pour créer une exposition à ciel ouvert. Ce vendredi soir, élus et curieux étaient invités à venir découvrir ces nouvelles venues.
« Le Cracking Art investit nos rues avec ses animaux colorés et joyeux », explique le Maire de Lunel, Pierre Soujol, « l’art est un langage universel qui émerveiller qui émeut… Une simple observation vous interpelle, un regard prolongé vous invite à en saisir le sens ou laisse la porte ouverte à votre imagination ».
Même enthousiasme, du côté de Corinne Poleri, adjointe au maire chargée de la culture, « merci M. le Maire d’avoir abordé l’art sous un angle que nous ne pouvons qu’apprécier […], cette exposition présage déjà d’un été haut en couleur ! »
Les œuvres envahissent gaiement l’espace urbain à #Lunel. pic.twitter.com/p031dfDFi5
— Le Mouvement (@lemouvementinfo) June 11, 2021
Pour faire durer le plaisir jusqu’à la maison, le collectif Carcking Art propose à la vente, dans le cadre de l’initiative « Art Régénère Art », 50 hirondelles (au prix de 35€) au profit de l’association des Amis du Canal de Lunel, qui agit pour la préservation du canal. Ceux-ci peuvent être commandés directement auprès du Musée Médard.
« Qu’est-ce qui représente vraiment la modernité, c’est le polyéthylène, ce sont les matières plastiques qui ont envahi le monde » – Alex Angi, artiste du collectif Cracking Art
Contacté par téléphone, Alex Angi explique comment la capitale de la Petite Camargue s’est retrouvée à accueillir des animaux colorés dans son centre-ville et ce que cela peut bien signifier : « on ne regarde pas que ce soit une grande ville ou une petite ville, en France, on a déjà exposé à Chartres, à Calais, à Orange, à Paris, à Montélimar […], le premier impact que l’on veut, c’est la sympathie, avec des enfants qui montent sur les sculptures, créer des fables urbaines pour amener de la joie de vivre, une fois que l’on a tout ça, on peut faire passer d’autres messages […], on expose des œuvres accessibles, mais avec un sens, à titre d’exemple les sculptures, devant la Mairie, ce sont deux éléphants, symboles reconnus de la mémoire, qui s’habillent de rouge et de bleu, avec le fond blanc de la Mairie, ils reproduisent les couleurs nationales de la France, et laissent la place à une personne au milieu, qui en devient le centre, c’est un souhait que chacun de nous participe à la création de la mémoire collective du Pays.
Plus fondamentalement, le collectif est un enfant du siècle dernier, « on est nés en 93, et pour nous l’art moderne, ça doit représenter ou anticiper le moment historique dans lequel on vit, pour nous s’est posé le problème, on s’est dit qu’est-ce qui représente le moment historique ? C’est le rapport entre naturel et artificiel […], et qu’est-ce qui représente vraiment la modernité, c’est le polyéthylène, ce sont les matières plastiques qui ont envahi le monde. […] Chaque technologie a son bon et son mauvais côté […] le problème c’est l’usage que l’on fait du plastique, ce n’est pas la matière, en soi, qui pose problème ».
En pratique, les sculptures sont produites en Italie et réalisées en polyéthylène, « pour vous donner une idée, ce sont des bouchons, les jouets des enfants, mais aussi des sculptures recyclées directement […] nous avons de gros moules, les animaux naissent comme ça, d’abord, il y a un premier moule qui est fait en polyester, de ce moule sortiront les animaux fabriqués avec des copeaux de matière plastique portés à haute température, et quand ça s’ouvre, toc*, on sort l’animal », explique Alex Angi. « Sur tous les animaux exposés, peut-être certains seront cassés, écrit – ça fait partie du jeu, ce sont des sculptures que l’on peut toucher, dont les passants peuvent s’emparer, si les gens en détruisent, c’est un indicateur sociétal – , ainsi il y a beaucoup de recyclage interne, et si on a besoin de matériel neuf, on prend toujours, du matériel […] dans une logique d’économie circulaire, d’économie bleue ».