Mis à jour, lun. 2 mars 2020 à 11h30
Un coup de tonnerre dans un ciel d’orage. Le 49.3 était attendu. Sa simple mention vient de réveiller le mouvement social, qui sommeillait, quelque peu, à l’approche des élections municipales.
Alors que les mobilisations se sont poursuivies durant les vacances scolaires, malgré une surdité certaine du gouvernement, le Premier ministre a décidé, ce samedi, pour accélérer le processus parlementaire et mettre fin à une « stratégie d’obstruction délibérée de la part de minorités », de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution sur le projet de loi « instituant un système de retraite universel », un choix qui pourrait lancer le printemps social.
« Le #49al3 est un instrument prévu par la Constitution pour permettre à l’@AssembleeNat d’avancer. Le texte intègre les points de convergence avec les partenaires sociaux et des amendements parlementaires. Ce n’est pas une fin mais une étape. » @EPhilippePM #reformesdesretraites pic.twitter.com/jjoaKXGkKF
— En Marche (@enmarchefr) February 29, 2020
Samedi soir, les Montpelliérains étaient dans la rue
Pour les syndicats de l’intersyndicale du 34, l’utilisation du 49.3 est un « signal supplémentaire d’un abus de faiblesse et d’une poursuite de la dérive autoritaire de l’exécutif ». Même constat pour Véronique Mauroy, secrétaire générale de la CGT des HBT, « ce 49.3 est une façon de continuer à se moquer des Français et de l’opinion publique qui est depuis des mois et des mois contre cette réforme des retraites, à presque 70%. »
Ils étaient environ 200 personnes rassemblées devant la préfecture pour dénoncer l’utilisation du 49.3. La mobilisation qui devrait se poursuivre, avec des manifestations qui sont déjà prévues, lundi 2 mars à 18h, à Montpellier, devant les locaux de la CPAM, 29 Cours Gambetta, à Béziers, devant la sous-préfecture et à Sète, devant la mairie.
À Nîmes, les organisations syndicales départementales CGT FO Solidaires FSU CFTC FA et UNL appellent les travailleurs à se rassembler massivement devant la Préfecture du Gard le lundi 2 mars à 18h00, devant la sous-préfecture d’Alès et devant la Mairie de Bagnols sur Cèze le lundi 2 mars à 18h00.
Un rejet épidermique du 49.3 pour une partie des politiques montpelliérains
Pour le candidat socialiste de « La Gauche qui nous rassemble ! », Michaël Delafosse, « en utilisant le 49-3, la majorité LREM et ses soutiens assument d’abimer la solidarité entre les générations et de condamner les plus fragiles à une retraite indigne. » Même son de cloche du côté de la Fédération de l’Hérault du Parti Socialiste, « La Fédération de l’Hérault du Parti Socialiste avait dénoncé le recours au 49-3 sous le quinquennat précédent […] La Fédération de l’Hérault du Parti Socialiste dénonce une nouvelle fois ce recours à l’article 49-3 pour remettre en cause avec le plus grand des mépris le droit à la retraite ».
Du côté des soutiens à la candidate de « L’écologie en commun », Clothilde Ollier, Ensemble ! 34 confirme : « ceci démontre une nouvelle fois que ce gouvernement est capable de tout pour imposer sa régression sociale ». Même son de cloche, du côté de la candidate, « dans notre ville comme dans le pays, nous portons un chemin éminemment différent de celui d’Emmanuel Macron. Un chemin vers plus d’écologie, plus de justice sociale et plus de démocratie. Mobilisons-nous. »
Pour la tête de liste du collectif citoyen Nous Sommes, Alenka Doulain, « l’utilisation du 49.3 par le gouvernement démontre que notre démocratie est en morceaux. De Valls à Macron, en passant par leurs représentants locaux tels que Philippe Saurel, l’autoritarisme est devenu la règle. »
La mobilisation contre la réforme des retraites continue
Si les organisations syndicales appellent déjà à construire « une puissante journée de mobilisation et de grève le 31 mars », avec une manifestation montpelliéraine qui démarrera à 10h30 de l’Hôtel de Ville, la mobilisation continue à deux semaines du premier tour des élections municipales.
Du côté de la CGT ont « appelle avec l’intersyndicale à faire de la journée du mardi 3 mars, une grande journée de grève et de mobilisations contre ce déni de démocratie. »
Jeudi 5 mars, une manifestation aux flambeaux est organisée à Montpellier, au départ du Peyrou à 18h30, du côté de Béziers, un débat sera organisé sur « la retraite à points contre le droit des femmes ».
Dimanche 8 mars, un cortège syndical sera présent à Montpellier pour la journée internationale de lutte pour des droits des femmes, le départ de la manifestation est prévu à 14h00, place de l’Europe.