[VIDÉO] Un entretien sans filtre avec Nathalie Poupon, Présidente de l’association des « Gardiens de Montcalm »
« La désinformation totale sur le devenir du parc »
L’association « Les Gardiens de Montcalm » qui se présente volontiers comme « le porte-voix des Montpelliérains qui ne se sentent pas consultés et écoutés, sur les espaces verts en général, et sur le parc Montcalm en particulier », est farouchement opposée, à ce que ses adhérents appellent « la désinformation totale sur le devenir du parc ».
Pour l’association, « une partie du parc Montcalm actuel se trouve toujours dans le périmètre des constructions de la ZAC EAI et le permis d’aménager est toujours d’actualité (bassins, abattage des arbres) ».

Après une pétition restée lettre morte, les « Gardiens » ont effectué un recours contre le permis d’aménager le 21 juin 2018, devant le Tribunal administratif de Montpellier, le 19 septembre 2018, pour demander l’annulation du « permis d’aménager délivré le 21 juin 2018 par le maire de Montpellier à la société SA3M portant sur le réaménagement du parc Montcalm ». Le 19 septembre 2019, le jugement était rendu en défaveur de l’association, plus précisément de son trésorier, M. Jean-Michel Justamon, et le condamnait à payer 750 € à la commune et 750 € à la SA3M.
Paragraphe 11
Dans ce jugement, alors que l’association a déjà annoncé faire appel, un passage du paragraphe 11 pose pourtant question : « En raison de la saturation fréquente du collecteur unitaire existant rue Lepic ayant pour conséquence, de fait, de diriger les eaux de ruissellement de cette zone vers le bassin versant du Lantissargues, la notice hydraulique propose de rediriger les eaux pluviales de la partie « caserne » vers ce même cours d’eau après transit dans les bassins d’écrêtement créés dans le parc Montcalm. » Celui-ci, difficilement compréhensible, est pourtant la justification principale du rejet du recours, un moyen qui n’avait pourtant pas été soulevé par la défense…
Sept Bassins de rétention d’une capacité de 27 400 m3, en plein cœur du parc
Or pour l’association, cette « saturation » ne préjugeait pas pour autant, de la nécessité d’installer des bassins au sein du parc, et donc d’en changer durablement la physionomie.
En pratique, l’emprise des bassins, et des talus devrait, tout de même, à terme, représenter 30% de la superficie du futur parc (20 ha), 5,2 ha dans le parc et 0,9 ha à l’entrée, et près de 40% des 15 ha actuellement ouverts au public.
De la même manière, la volumétrie des bassins (130 000 m3 de déblais) peut apparaitre quelque peu disproportionnée, vis-à-vis du volume de rétention de 27 400 m3, les hauteurs de rétention d’eau indiquées aux plans étant de l’ordre de 60 cm à 70 cm dans des bassins de 2 à de 3 m de profondeur, bien que la configuration topographique du parc Montcalm puisse l’expliquer.
Concernant les infrastructures paysagères, les propositions relatives au parc sont séduisantes, mais présentent le risque de ne pas être directement utilisables et/ou persistantes en toutes saisons. Ainsi, à titre d’exemple, la suppression prévue des arbres devrait bien être compensée, mais… quand les arbres plantés auront grandi (soit, après 10 à 15 ans).
Appel aux candidats aux municipales
Face à une décision défavorable et dans l’attente d’un jugement d’appel qui peut prendre plusieurs années, sans pour autant empêcher les travaux, « Les Gardiens » ont décidé d’en appeler aux candidats aux municipales, « pour faire entendre la voix des Montpelliérains qui souhaitent que l’écologie urbaine devienne incontournable, et pour faire en sorte que la préservation du parc Montcalm devienne un enjeu fort pour les Municipales de 2020. »
Le Rendez-Vous avec Nathalie Poupon : « les espaces verts en ville, sont des Zones à Défendre (ZAD) »
Au programme de ce numéro, l’aménagement du « nouveau » parc Montcalm, le recours devant le Tribunal administratif, « Les Gardiens de Montcalm » et le parc Montcalm à l’assaut des municipales.