[VIDEO & ITW] Montpellier, des insoumis toujours en dissidence, ils contestent la décision de la coordination nationale de LFI. Dissidents ou majoritaires, telle est la question ? Pour « un peu plus de 70 insoumis, » réunis à La Carmagnole, lors de leur dernière Assemblée Générale : ils seraient majoritaires à contester la décision du comité électoral de légitimer #NousSommes pour les Municipales 2020. « Et on parle uniquement  d’insoumis qui votent à Montpellier, et qui habitent à Montpellier, » selon les précisions de Boris Chenaud.

Pour le comité électoral de La France Insoumise, c’était chose faite, et affaire réglée : la marque LFI pour les Municipales 2020 à Montpellier est attribuée à #NousSommes. C’était oublier que l’ADN des insoumis, c’est l’insoumission. Quatre délégués : Laurence Boutinot, Boris Chenaud, Nelly Lacince, et Marc Le Tourneur portent clairement la volonté de ces insoumis, insoumis, de ne pas accepter cet état de fait, qui serait selon eux en contradiction avec la majorité des militants de Montpellier qui oeuvrent au sein des Groupes d’Action, et de La Carmagnole, pour « une liste de confluences. »

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Les #NousSommes et les #CestNous

« La France insoumise c’est nous, à Montpellier » affirme Boris Chenaud, et comme pour valider cette posture, tous décident de lancer, dès cette fin de semaine, une campagne de tracts et d’affichage : « oui, on peut gagner ! » Donc, à défaut de clore une séquence, les insoumis de Montpellier en ouvrent une nouvelle. S’il y avait #NousSommes, on peut comprendre que désormais, il va falloir compter avec #CestNous.

Une lettre pour dénoncer une grave erreur politique

Forts de cette appréciation, ces insoumis ont décidé de rédiger une lettre à l’attention de la coordination nationale de La France Insoumise pour dénoncer « une grave erreur politique » du comité électoral de LFI. La démarche de #NousSommes s’inscrit selon eux dans « l’isolement », alors que les orientations pour des fédérations populaires semblent claires, elles doivent « s’articuler avec les forces collectives et les forces individuelles. »

Pour Boris Chenaud : « une réponse négative serait la pire hypothèse pour la France insoumise, pas pour nous […] Ce serait complètement aberrant que la direction politique suive un comité ad hoc qui n’a pas de mandat politique, et qui a juste un mandat fonctionnel. » Le délégué des insoumis de Montpellier aime aussi citer les soutiens de  François Ruffin, Clémentine Autain, et Muriel Ressiguier.

Interview de Boris Chenaud, délégué des insoumis de Montpellier pour « une liste de confluences » :

Et l’exclusion possible de LFI dans tout ça ? Selon Marc Le Tourneur, délégué des insoumis de Montpellier au sein de la « démarche de confluences » : « la notion d’exclusion n’a pas de sens par rapport à tout ce que nous faisons, et par rapport à nos actions. » Pour lui, le soutien de LFI à #NousSommes reste une aventure solitaire. Et il précise : « nous savons tous que #NousSommes, même soutenu par La France Insoumise n’arrivera pas au-delà d’une liste de témoignage […] leur poids n’est pas suffisant pour se situer en tête au premier tour. »

Apparemment, dans la boîte à outils programmatique chère à LFI pour les élections municipales, les militants ne sont pas des clous sans tête, uniquement là pour tracter et balader des « holovans ». À Montpellier, ils avaient poussé le concept des Groupes d’Action pour leur donner une consistance politique, en créant une coordination, afin d’éviter de les réduire à un simple stockage de main d’oeuvre pour les diverses campagnes de La France Insoumise. Boris Chenaud tient à réaffirmer : « Nathalie Oziol, et Julien Colet ne représentent qu’eux mêmes dans les insoumis. Encore une fois les insoumis de Montpellier c’est nous. »

Question travail avec le « Rassemblement citoyen pour l’écologie », mené par Clothilde Ollier, des contacts et une première réunion ont eu lieu. Jeudi devrait en voir une nouvelle, « pour aborder des notions de fond », comprendre : pour parler programme.

 


Lettre d’insoumis de Montpellier à la coordination nationale de La France Insoumise

Montpellier, le 22 novembre 2019.

Cher.e.s insoumis.e.s de la Coordination Nationale de la France Insoumise,

Il y a un peu plus d’un mois, nous recevions ce courrier de la part du Comité électoral :

« Bonsoir, Le comité électoral a, lors de sa réunion des 12 et 13 octobre, réaffirmé son soutien à une démarche de large rassemblement citoyen dans l’esprit de la « Fédération Populaire ». Suite au lancement de la campagne d’EELV sur Montpellier, le comité électoral considère que les conditions d’un éventuel accord entre la France Insoumise et Europe Écologie Les Verts ne permettent pas de garantir l’orientation stratégique décidée par les Insoumis lors de l’Assemblée Représentative des 22 et 23 juin. Dans ces conditions, le comité électoral, réuni les 26 et 27 octobre, apporte son soutien à la dynamique citoyenne « Nous Sommes ». Il exprime aussi la nécessité d’une ouverture la plus large possible de ce mouvement aux associations, structures politiques et citoyennes, y compris celles regroupées dans « Confluence ».

Pour le comité électoral… »

Depuis les choses ont bougé, les deux arguments justifiant de votre part le refus du soutien de la FI à notre démarche sont aujourd’hui vides de sens, percutés par la réalité. Ces deux arguments censés être déterminants étaient : un accord avec EELV et la demande à Nous Sommes de s’ouvrir aux associations, structures politiques.

À Toulouse, région Occitanie comme nous, la désignation de la tête de liste d’Archipel annule le premier argument. Cela vaut aussi dans d’autres grandes villes ou moyennes. Dans la ville rose la tête de liste est finalement un cadre politique bien connu là-bas, leur jeune Jean-Louis Roumégas à eux si l’on peut dire. Cela ne renouvelle pas trop le personnel politique, mais au moins l’attelage tient et c’est l’essentiel dans cette séquence. Et évidemment nous nous félicitons que nos camarades insoumis.e.s continuent l’aventure à côté d’autres forces politiques, à côté de citoyen.ne.s nouvellement impliqué.e.s en politique.

Pour le comité électoral, à Toulouse, visiblement cela ne pose pas de problème que EELV ait la tête de liste. Cela ne pose pas de problème non plus sur Mulhouse. Nous en sommes ravis, mais du coup quel est donc le problème à Montpellier ?

« NousSommes » vient de faire connaître sa liste, ne s’ouvre en rien aux associations et structures politiques. « NousSommes » ne fait aucune offre, sinon de rentrer individuellement dans leur mouvement, au collectif Confluence, démarche majoritaire chez les Insoumis. L’isolement choisi ne peut rassembler.

Cette continuité solitaire ne répond pas à la demande du comité électoral à leur égard, la stratégie et la démarche restent identiques sans un iota de changement. Pourquoi aucune réaction de la part du comité électoral alors que ses recommandations ne sont absolument pas suivies comme on peut le voir d’article de presse en article de presse ?

Nous pensons que le comité électoral a fait une grave erreur politique en ne validant pas la démarche des municipales ayant recueilli l’adhésion d’une forte majorité des insoumis.e.s de Montpellier.

Ce choix est si peu évident que même Jean-Luc Mélenchon, lorsqu’il est interrogé sur le cas Montpellier, est ennuyé pour justifier votre non-validation de notre démarche « Confluence ». D’autant plus ennuyé que notre démarche, suite à l’incompréhension suscitée par votre décision, est de plus en plus soutenue. Aujourd’hui 80% des militants insoumis locaux issus de la quasi-totalité des GA de Montpellier ont rejoint la démarche confluence.

Ce genre de décision surplombante, ne prenant pas en compte la situation locale, les rapports de force locaux entre les différentes orientations…, risque fort de mettre à mal notre mouvement que nous construisons avec patience et un relatif succès depuis 2016 sur notre territoire.

Si la très grosse majorité des insoumis.e.s de Montpellier est rejetée, qui sera là pour faire le lien avec les luttes et notre mouvement dans la séquence qui s’annonce ? Qui fera les prochaines campagnes, celles des départementales, celles des régionales ? Quel est l’intérêt politique ?

Il est encore temps de sortir de cette impasse. Nous vous le redemandons de nouveau. À la lueur de ce qu’il se passe à Toulouse, de ce qu’il a été décidé pour Grenoble, Mulhouse et dans d’autres villes, revoyez votre décision sur Montpellier. À Béziers, deuxième ville du département, ville très regardée vu que son maire est d’extrême droite, la FI, avec la validation du comité électoral, est en alliance avec EELV et propose un candidat issu de ce parti comme tête de liste. Comment comprendre que ce qui vaut à Béziers est un chiffon rouge à Montpellier ?

Que la coordination nationale valide le choix fait par la grosse majorité des insoumis.e.s de Montpellier de soutenir la démarche pour une liste de Confluence, une liste dans l’esprit de la Fédération Populaire. Une démarche qui est en capacité de co-construire, de façon équilibrée, une liste avec une cheffe de file militante de EELV, mais élue par le rassemblement des écologistes (1400 inscrits, 800 votants), une jeune femme, infirmière, syndicaliste à la CGT et qui porte une orientation écologique et populaire. Une liste où, comme nous l’avons toujours dit, le mouvement politique « NousSommes » a, bien évidemment, sa place comme l’une des composantes du rassemblement à co-construire.

Le pire n’est jamais certain. Il est encore temps de revoir cette décision, 80% des Insoumis-e de Montpellier, sa députée FI n’en attendent pas moins.

Insoumisement votre,
L’équipe d’animation des Insoumis.es de la démarche « Confluence ».

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