Après une « Première Assemblée Citoyenne » en septembre dernier, à l’occasion du passage du Tour Alternatiba, le mouvement citoyen « #NousSommes » a organisé sa première agora ce dimanche 25 novembre, à la Maison pour tous Léo Lagrange à Montpellier.

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Ce nouveau mouvement citoyen, cherche à travers une « large mobilisation citoyenne », à construire et défendre « des propositions concrètes, pour et avec les habitant.e.s de Montpellier et sa métropole en vue des prochaines élections locales afin de garantir pour tous.tes aujourd’hui et demain l’accès à des droits fondamentaux en danger : se loger, se nourrir, se déplacer, se chauffer, se soigner, subvenir à ses besoins. »

Ils étaient près de 150 à être réunis à la Maison pour tous Léo Lagrange à Montpellier.

L’agora a commencé par une « mise en marche » au sens propre. La petite foule a ainsi pu tournoyer pour se décomposer en trois phases successives par quartier, par mode de transport (avec, étonnamment beaucoup de cyclistes) et enfin par lieu de sortie. Un moyen pour les organisateurs pour que tous et toutes se rencontrent et « se reconnaissent ».

Une fois cette « découverte » effectuée, les organisateurs de l’Agora ont invité chacun des participants à prendre un tabouret (fabriqué en amont, avec des déchets de bois) pour que puisse enfin commencer l’agora. Applaudissements et mise en branle étaient de rigueur pour cette assemblée joyeuse et studieuse.

Les deux animateurs, Sébastien et Marie-Cerise, font démarrer l’Agora avec une volonté forte : « ici, pas d’experts ».

« Qui nous sommes ? », voilà la première question que se posent les animateurs devant la foule venue nombreuse : « pour le moment, essentiellement, des militants, associatifs et assez fortement impliqués dans leurs territoires. » Mais surtout, pour les animateurs, la révolution écologiste ne pourra pas se faire contre le peuple, il n’est pas possible de « déconnecter la question sociale et environnementale ».

« Qu’est-ce qu’on souhaite être ? Voilà la vraie question… » continue Sébastien, « on est dimanche après-midi dans un quartier populaire de Montpellier. Là où sont les gens », « c’est ce que nous voulons être, tout en nous appuyant sur des colères vécues et en valorisant l’expertise citoyenne ».

Un moment d’échanges entre citoyens de la métropole de Montpellier, égrené de témoignages militants

Un premier témoignage vient de Marie-Carmen, habitante de la résidence Mercure qui « habite La Paillade depuis 1971 », et qui propose un exercice concret d’auto-organisation pour enfin « pouvoir être reconnue en tant que personne comme vous tous ».

Un second témoignage vient de Walter, venu donner un coup de main dans l’Aude et engagé avec les « gilets jaunes ». Pour ce citoyen engagé, la catastrophe audoise a « mis en évidence l’impréparation de nos dirigeants sur ce genre de catastrophe », et la « nécessité de maîtriser les techniques d’auto-organisation ».
Il résume « c’est énorme ce qui s’est produit » avant de continuer, rempli d’émotion, « il faut se bouger et réellement changer de paradigme ».
Sur les « gilets jaunes », il explique « le mot qui synthétise le mieux les gilets jaunes c’est l’injustice », surtout que sur place « les gens les plus présents sont les abstentionnistes », « des gens pour qui le mot politique est un gros mot ».

« Pourquoi ici, pourquoi maintenant ? », pour Sébastien, l’un des animateurs, « Montpellier va être impacté par les effets du changement climatique », il poursuit « le changement climatique a un impact chez nous », « mais nous sommes un terrain fertile à Montpellier avec des porteurs d’initiatives innovantes ».
Le mouvement a surtout pour ambition selon l’animateur « d’être fédérateur », mais « pas l’intention d’être consensuel », « le changement nécessaire sur le territoire n’est pas consensuel », « il faut avoir une forme de radicalité ».

Marie-Cerise complète en traitant la question du « pourquoi maintenant ? », en pratique « tout le monde se conscientise », citant « la vélorution à Montpellier » et « les deux marches pour le climat », « on sent bien qu’il y a une colère partout ».

« Pourquoi sommes nous légitimes ? » Sébastien poursuit « on s’est rendu compte que nos élues n’étaient pas élues au sein d’une caste » et « à priori tout le monde peut être élu », « nous aussi on peut porter des choses ». Il tire un bilan acerbe, « les élus qui dirigent aujourd’hui notre ville portent des politiques qui sont obsolètes, car leurs visions de la ville sont obsolètes », « comme pour la nouvelle gare de Montpellier ». Surtout pour l’animateur ils ont « oublié, le léger problème de la crise environnementale », ainsi « faire un quartier sur les dernières terres agricoles n’est pas une excellente idée », en pratique « il nous faut un territoire qui s’adapte pour porter ce message-là ».
Sébastien conclut, « il va nous falloir être fort et là interviennent questions d’auto-organisation et d’éducation populaire, le fait d’aller sur la place publique et d’aller vers les gens ».

« Comment s’y prendre ? » Marie-Cerise se questionne « quelles sont nos solutions », en pratique le mouvement souhaiter profiter des Européennes qui arrivent « c’est un beau tunnel pour s’occuper de cela » et « on se posera ensuite la question de ce que nous ferons de nos propositions ».

Le mouvement a reçu un soutien de poids, en la personne de David Balbas Alonso, membre de la majorité municipale de Barcelone et du mouvement Barcelona en Comù.

Pour David Balbas Alonso, « il y a quatre ans un groupe de gens bien divers a mis en place une plateforme similaire à celle-ci » et « ils se sont présentés aux élections et ils ont gagné ».
« Au début plein de gens ne nous prenaient pas au sérieux » et « on a vu qu’en s’organisant on pouvait travailler ensemble et avoir plus de pouvoir », « on s’est reconnu dans les autres et on s’est entendu quand on a parlé » pour « construire quelque chose pour Barcelone », « on a commencé à avoir confiance et à chanter « oui on peut » ». « À Barcelone, on a appris qu’il fallait être ensemble et de plus en plus nombreux, c’est pourquoi je suis content d’être ici à Montpellier ». « Vous n’êtes pas seuls et tous ensemble, on peut encore plus »

Après une demi-heure d’échanges avec David, et Rhany formateur en auto-organisation, la plénière recommence.

Margot et Alenka prennent le relais de l’animation de ce nouveau mouvement citoyen. Margot commence, « on a vu que c’était urgent de se mobiliser et on a vu que c’était possible, alors comment on s’y prend ? ». Alenka continue « on propose de se mettre d’accord sur deux, trois trucs » dans l’objectif de « peser sur le débat municipal ».

Le mouvement propose aujourd’hui plusieurs niveaux d’implication, pour le moment deux : « un premier, devenir ambassadeur du mouvement, pour ceux qui n’ont pas trop le temps » avec pour objectif de faire mieux connaître le mouvement, un deuxième « en participant activement aux différents comités thématiques ».

S’ensuit un moment de travail collaboratif entre les membres de #NousSommes et les nombreux curieux venus à cette première agora avant une première photographie dynamique de ce nouveau groupe « politique ».

En fin de journée, Ben et Bernard fixent l’objectif : « on va la prendre cette mairie ».
Les citoyens réunis l’ont déjà acté, le mouvement sera « dans la rue », il se réunira « tous les deux mois en agora » et a prévu de « tenir la longueur jusqu’en mars 2020 ». Et Ben de conclure : « Nous sommes le Peuple, nous sommes le Climat, nous sommes Montpellier ».

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