[VIDÉO] Le rendez-vous était donné à Beaucaire, pour la première conférence de presse du candidat du Rassemblement National pour les élections régionales en Occitanie.
Si on les avait dit fâchés, il n’en a rien été dans la commune gardoise. Accueilli par le porte-parole du parti à la flamme, le député européen Jean-Paul Garraud était tout sourire, ce jeudi après-midi.
Julien Sanchez, issu du Front national « canal historique », à la la tête du groupe des élus du Rassemblement National au conseil régional d’Occitanie depuis 2017 et réélu au premier tour, à la tête de sa ville en 2021, avait été, un temps, pressenti pour prendre la tête de cette courte campagne électorale. Dans un beau geste de rassemblement, l’édile a accueilli pour un point presse de « présentation » celui qu’il qualifie déjà de « président du Conseil régional ».
Ex-cadre de l’UMP, le député européen Jean-Paul Garraud a la lourde tâche d’incarner la droite au-delà du Rassemblement national.
C’est le long du quai du canal du Rhône à Sète, que la conférence a, peu après 15h30, débuté. Présentant, volontiers, sa liste comme la « seule alternative à Carole Delga », c’est le maire de Beaucaire qui a ouvert le bal, évoquant l’absence marquée de la Présidente dans sa ville, « elle n’en a jamais trouvé le chemin », ironise-t-il même.
Au-delà, de l’amertume dissimulée du conseiller d’opposition, c’est surtout leur ambition de rassemblement que voulait afficher l’élu, « une candidature capable de rassembler au-delà du parti ».
Une tête de liste qui détonne pour porter les couleurs du Rassemblement national
Co-fondateur du courant de « La Droite populaire » au sein du défunt UMP, l’ancien magistrat penche plus du côté « droite radicale » qu’extrême droite. Une candidature, sans doute, plus raccord avec la nouvelle ligne du parti et celle de l’homme fort du Languedoc, le maire de Béziers, Robert Ménard.
Comme il l’explique lui-même, et alors que le temps du programme ne semble pas encore venu : pour le moment, il faut rassembler et il n’est pas là, pour faire de la figuration. « Les idées que j’ai aujourd’hui, ce sont les mêmes, qu’il y a 20 ans, je n’ai pas changé », confesse tout sourire, l’ancien soutien de François Fillon, comme pour rassurer les électeurs de droite que la flamme affole tout en dissuadant les ralliements de la onzième heure, « il n’y aura pas de politique politicienne dans l’entre-deux tours ».
Pour l’ancien magistrat, s’il« faut refuser le terme d’extrême-droite », il faut tout de même profiter de la porosité de ses idées,« le cordon sanitaire a été franchi, et il ne faut pas s’interdire, ce que les autres font à gauche« . En somme et c’est déjà le slogan de campagne qui est trouvé, il faut « Rassembler l’Occitanie » sous les idées de la flamme, à défaut d’élire l’ensemble de ses représentants.
Lors des dernières élections régionales, le parti à la flamme avait réalisé un excellent score, arrivant deuxième, avec 38,84% des voix au second tour pour Louis Aliot, devenu entre-temps, maire de Perpignan.
Fixées les 13 et 20 juin prochain, les élections régionales restent incertaines, alors que nul ne sait vraiment l’impact que pourrait avoir la crise sanitaire et économique sur le scrutin.