Tribune de Patrick Vignal, député de la 9ème circonscription de l’Hérault, « appelant l’ensemble de [s]es collègues parlementaires et de nos concitoyens à se faire vacciner. »
Chers collègues parlementaires,
Sonner la charge contre la Covid-19, c’est autant diffuser la bonne parole, qu’agir. Agir en se faisant vacciner.
Alors que la peur et la méfiance dominent chez une partie des Français, confrontés à la crise et à l’inconnu, nous ne pouvons pas le leur reprocher. Leur réaction est naturelle.
Par contre, nous nous devons de réagir. Nos concitoyens ne veulent plus obéir, mais adhérer. Alors à nous d’aller les convaincre, pour co-construire notre victoire contre l’épidémie.
Nous sommes du fait de notre fonction, en première ligne. Celle de l’exemplarité devant les Français, celle de l’image, alors que l’opinion est traversée pas les forces du complotisme et de la déstabilisation politique. Cela nous oblige. Et cela nous engage, dans cette crise à monter au front parmi les premiers contre le virus.
Bien sûr, certains d’entre nous, du fait de complications de santé, ne pourront pas se faire vacciner. Mais dans notre immense majorité, et quel que soit notre âge, c’est à nous de sonner la charge. Pour ma part, je fais entièrement confiance au monde scientifique.
Ce n’est qu’en nous faisant vacciner le plus nombreux possible, que nous permettrons à notre pays d’atteindre le taux d’immunité collective qui permettra d’abattre pour de bon la Covid-19. A nous de montrer la voie pour que les bars, les restaurants, les lieux de culture et de sport puissent enfin rouvrir. La survie de notre économie passe par un engagement purement humain. Si la classe politique veut retrouver légitimité, crédibilité et autorité, elle doit se montrer exemplaire de cette manière.
Nous ne prendrons pas de vaccins à d’autres. Nous entraînerons les autres par milliers vers la vaccination. Nous ne nous protégerons pas par peur, nous montrerons aux Français qu’il ne faut pas avoir peur.
Nous sonnons la charge. Nous montrons la voie au pays.
Pour cela, il faut accélérer le processus de vaccination ! Je me félicite d’ailleurs que le Président de la République Emmanuel Macron ait tapé du poing sur la table pour faire bouger les choses.
Nos concitoyens ont du mal à faire confiance à un système politico-administratif qui leur semble parfois davantage se protéger lui-même que défendre les individus. Ils ont raison, ce système se doit d’être à leur service. Nous devons vacciner au plus vite le plus grand nombre pour servir les Français.
Et pour cela, la vitalité des territoires, l’émergence des forces citoyennes et le bon sens des élus locaux sont en capacité de restimuler le débat et l’action publique. Faisons donc appel aux maires, aux couples préfet-maires, aux Services départementaux d’incendie et de secours, aux structures locales, aux cabinets médicaux et infirmiers, pour déployer une multitude de lieux de vaccination. En nous mobilisant tous, nous pouvons aller très vite.
Qu’une administration reste bloquée dans des mécanismes inadaptés à la situation d’urgence que nous connaissons, est absolument inacceptable. A nous, politiques, de la forcer à avancer au rythme de la crise. D’autant que notre pays est l’un des spécialistes au niveau mondial de l’intervention dans des situations de crise. Nous avons les structures comme les moyens humains d’intervenir dans le monde entier et nous ne pourrions pas le faire chez nous ? Ce n’est pas concevable. Nous devons remettre les choses dans le bon sens.
Aujourd’hui, notre gouvernement fait le job en matière de mesures économiques. Aucun pays en Europe et à travers le monde n’a décidé de soutenir à ce niveau ses entreprises et ses travailleuses et travailleurs.Mais l’engagement doit aller au-delà et il ne dépend pas que de l’Etat. C’est à notre tour, en tant que citoyens, de faire le nôtre, pour abattre l’épidémie. Et notre arme, c’est le vaccin. Il faut en convaincre tous ceux qui en doutent encore.
Janvier pour convaincre 70 % des Français
40 % des Français veulent se faire vacciner et demandent à le faire le plus tôt possible. Aidons les ! 30 % des Français doutent. Ce sont eux que nous devons convaincre. Nous avons le mois de janvier pour faire adhérer ces indécis. Nous n’y arriverons pas avec les anti-vaccins. Mais en convainquant 70 % de la population, nous aurons déjà réussi notre mission et notre pays pourra se relever de cette crise. Et nous pourrons tous être fiers, individuellement, d’une victoire purement collective.
Je vous demande à tous de relayer ce message. C’est un travail d’ensemblier. Lequel ne souffre pas de querelles et de calculs bassement politiciens. Il n’est pas question de droite de gauche ou de partis. Il est question de la France. Et du projet commun humaniste qui fonde notre République.
Savoir, si après la crise de la Covid-19, la classe politique française sera capable de changer de logiciel et de cesser de taper sur la majorité juste parce qu’elle est dans l’opposition, est une vaste question…
Mais ce qui compte pour l’heure, c’est de tous nous relever de cette crise. Avec la Covid-19, il faut que tous comprennent qu’il n’est pas question de gagner un électeur en misant sur une stratégie politicienne et populiste, quitte à perdre un citoyen, ni de se muer en produit marketing pour laisser les électeurs consommer la République, non, il est aujourd’hui question de vie et de mort, de survie.
Chers collègues, il est l’heure de sonner tous ensemble la charge contre la Covid-19 en faisant de la vaccination notre glaive.