« Des hommes patrouillaient au-dessus de nos têtes et à nos pieds, et à une centaine de mètres de chaque côté se trouvaient des postes de guet avec des soldats prêts à tirer sur quiconque tenterait de franchir la frontière. » À travers son autobiographie, la jeune Nord-Coréenne Park Yeon Mi, nous raconte comment elle a vécu et s’est échappée de son pays natal, la Corée du Nord.
C’est en 2007, tout juste à treize ans, que Park Yeon Mi réussit à franchir la frontière séparant la Corée du Nord de la Chine avec sa mère. C’est ainsi qu’elles laissent derrière elles, la faim et l’oppression subies par un bon nombre de nord-coréens. Mais l’enfer ne se termine pas là. Se retrouver entre les mains de passeurs chinois leur a fait subir des situations plus qu’inhumaines. Comment Yeon Mi réussira-t-elle à survivre à cette longue marche douloureuse ?
« Je voulais juste vivre » est un récit de voyage bouleversant qui s’immisce dans un territoire dictatorial jusqu’alors méconnu. Entre cruauté humaine, oppression, espoir et tendresse, les pages de cette autobiographie font découvrir aux lecteurs curieux, les mœurs des habitants nord-coréens sous un régime totalitaire.
Grâce à ce livre, il est possible de se délester des problèmes quotidiens et comprendre ce que sont les véritables souffrances et difficultés.
Il est possible d’apprendre l’histoire et le fonctionnement d’un pays sans forcément passer par des manuels scolaires. Cet ouvrage démontre autant de faits enrichissants qu’un livre d’histoire officiel, car ce que vit un humain et ce qu’il ressent au plus profond de lui, peut-être autant représentatif d’un pays que l’exposition pas toujours objective des faits.
Le plus intéressant dans ce livre n’est pas forcément la dénonciation de la doctrine nord-coréenne. Ce qui est fascinant, c’est de comprendre la psychologie et les relations sociales des habitants démunis, enclins à fuir pour survivre. Des habitants qui considèrent les « Grands Dirigeants Kim » comme des dieux suprêmes, mais qui, paradoxalement, magouillent et parfois enfreignent les règles par des trafics commerciaux pour survivre.
« Je voulais juste vivre » illustre autant les conditions de vie dans les villages les plus pauvres, qu’à Pyongyang, la capitale de la Corée du Nord.
« Au Nord, il n’existe pas de mots pour des concepts comme les centres commerciaux, la liberté ou même l’amour » explique Park Yeon Mi « Le seul véritable amour que nous pouvons exprimer est celui pour les Kim. »
Et pourtant, paradoxalement, le parcours de vie de Yeon Mi illustre des preuves d’amour inconditionnelles des parents envers leurs enfants. Semblerait-il que le dévouement familial est quelque chose d’inné que nulle dictature ne pourrait détruire ?
Il n’y a pas que des horreurs dans ce livre. Il y a aussi des passages simples et touchants, comme Yeon Mi qui jardine avec son père ou sa mère qui, par un hiver glacial, ont fait chauffer des pierres et les ont placées dans des couvertures pour réchauffer leurs filles (Yeon Mi et sa sœur Eun Mi).
« Parfois, le seul moyen de survivre à nos propres souvenirs, c’est d’en façonner des histoires. »
Park Yeon Mi a aujourd’hui 27 ans. Elle vit aux États-Unis avec son mari et son fils et elle est devenue militante, journaliste et conférencière. Elle est membre de Liberty In North Korea, une association de protection des réfugiés nord-coréens.