A Montpellier, contre la Covid, le test EasyCov, ça fonctionne ! (CR CHU)

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Ces mots ont déjà été entendus des milliers de fois, partout dans la presse locale, comme nationale. Ce matin, le Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier (CHU) conviait la presse pour une avancée scientifique de taille. Compte-rendu.

« Nous avons enfin les premiers résultats sur l’étude clinique du test EasyCov et ces premières données sont plutôt satisfaisantes ».

Ces mots, raisonnablement optimistes, sont de Franck Molina, éminent chercheur au CNRS à Montpellier. Dans les faits, ces « premières données » sont fournies sur les résultats de 220 personnes recrutées, testées de façon salivaire.

La salive constitue une nouvelle façon de tester. Pourquoi ? « La salive nous apparaît comme étant un lieu approprié pour détecter efficacement la Covid. Plusieurs recherches scientifiques ont démontré que la salive, sous la langue, pouvait être chargée en virus. Dès lors, nous nous sommes mobilisés pour trouver un moyen efficace afin de tester les Montpelliérains par ce moyen », détaille le chercheur héraultais, avant de conclure, plus léger, que ces « tests salivaires sont moins douloureux, moins pénibles que les tests nasopharyngés que ceux qui ont déjà été testés, ont pu connaître ».

Des tests salivaires, réellement efficaces alors ? Même si les premiers chiffres dévoilés ce matin ne sont que les résultats des 220 premiers testés, alors que le panel complet sera établi dès que 720 personnes différentes auront été testées via leur salive, les résultats sont positifs. C’est ce que Jacques Reynes Médecin au Chu de Montpellier et Franck Molina ont méthodiquement expliqué à la presse locale, ce lundi 5 octobre.

« Nous présentons aujourd’hui des résultats qui ne sont pas définitifs mais qui sont encourageants. Sur 220 personnes, 40 sont des cas positifs, 180 sont négatifs. C’est une première chose. Mais surtout, les résultats ont pu être obtenus après 60 minutes d’attente dans un premier temps. Désormais, les résultats sont disponibles après 40 minutes d’attente environ », précise Franck Molina avant d’ajouter que « le coût de chaque test est de 20 euros Hors Taxes donc moins chers que les autres types de test existants actuellement ».

Les 48 heures d’attente nécessaires généralement après un test en laboratoire comme c’est le cas actuellement, pourraient donc ne plus être qu’un lointain souvenir.

Un test plus rapide mais qui pour en bénéficier ? 

Le test reste pour le moment à l’étape d’étude clinique, sérieuse certes mais pas déployée à grande échelle, au niveau régional voir au niveau national. Cela ne saurait tarder. « On pourrait tôt ou tard voir ce test, mis en place à l’entrée de certaines entreprises de différentes tailles, en Occitanie ou ailleurs. On a déjà eu des demandes. Certaines sociétés commencent même à réfléchir concrètement à sa mise en place », développe le chercheur Franck Molina.

Si les entreprises peuvent en bénéficier, alors les collèges voir les lycées d’Occitanie aussi. Le chercheur ne refuse pas l’idée, bien au contraire. « Cela peut tout à fait être mis en place auprès des lycées. Mais ça ne se fera pas n’importe comment, n’importe où», explique-t-il. Cartésien, il ajoute que « ce soit mis en place, dans un cadre précis, avec l’accord de l’Agence Régionale de Santé, mais aussi la région Occitanie Pyrénées Méditerranée. Pour ça, des discussions sont en cours. Une réflexion est menée ». Affaire à suivre donc.

Les entreprises, les lycées, des discussions sont donc en cours dans le plus grand secret. Mais alors, quid des clubs sportifs majeurs sur Montpellier ? 

« Des contacts solides sont effectivement noués entre le CHU et certains des principaux clubs sur Montpellier. Des joueurs du Montpellier Handball ont déjà pu bénéficier de ces tests. Je ne peux pas vous en dire davantage, excepté que, comme pour les lycéens d’occitanie, il faut que la Haute Autorité de Santé à Paris fixe un cadre clair, précis. Une fois que ce sera fait, tous les clubs en faisant la demande officielle, devraient pouvoir bénéficier de ces tests, sans problème », affirme le chercheur du CNRS Montpellier.

Mais alors, pourquoi avoir attendu octobre pour découvrir que la salive est si efficace pour détecter la Covid ? « Mais on n’a pas attendu du tout », balaie d’un revers de main Jacques Reynes. Là où certains pourraient voir un retard, le Professeur de médecine lui parle de « décalage dans le temps » et assure que les chercheurs français ont mis à profit tout ça pour rendre le test salivaire plus efficace. Confiant, il conclut : « Le test progresse, son efficacité aussi. Les premiers résultats que nous avons à vous présenter ce matin sont plutôt bons, donc le décalage que je reconnais, a clairement été mis à profit. Donc, nous n’avons pas pris de retard. Il faut savoir par ailleurs que ces mêmes tests salivaires sont déjà utilisés dans d’autres pays d’Europe. C’est donc que c’est efficace dans les faits et pratique à réaliser. »

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