« What a trip ! » à Montpellier (© EG)

À l’occasion du What A Trip ! Heyme Festival, la soirée du jeudi 24 septembre s’est ouverte sur la projection d’un film dépeignant les aventures d’un amoureux du monde extérieur.

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Vincent Munier, « l’éternel émerveillé », a humblement emporté son public dans tout ce que l’Homme ne voit plus aujourd’hui : la nature et les animaux en symbiose. « Le monde ne mourra jamais par manque de merveilles, mais uniquement par manque d’émerveillement. » Cette citation de Gilbert Keith Chesterton fait écho à l’état d’esprit de cet aventurier sans prétention et introverti.

Sa passion pour les secrets de la nature et des animaux ? Vincent Munier la doit à son père. Et la projection de ce film documentaire réalisé par Benoît Aymon et Pierre-Antoine Hiroz démontre quelques traces de ses voyages atypiques, non pas en Thaïlande ou dans d’autres pays à la mode, mais dans les confins de la Norvège ou de la Toundra, en passant par les Vosges, ses racines. Une escale de découverte solitaire qu’on pourrait lui envier, compte tenu de la période anxiogène dans laquelle nous vivons.

Comme un souffle bouleversant de vérité et de pureté…

Si ce film était amené à remporter l’un des 5 prix du festival, il le devrait probablement à la sincérité et la modestie des photos de Vincent Munier ainsi qu’aux images et musiques calmes et limpides.  « La nature est art »  comme il le dit si bien. Nul besoin de fioritures pour montrer la beauté du vrai.

Par ailleurs, sa rencontre émouvante et incongrue avec une horde de 9 loups blancs du Canada a ému bien des spectateurs. La qualité de ses clichés montre la beauté  poignante et mystique du regard d’un loup, maître de ses terres, dans celui d’un homme vulnérable étranger. Assis côte à côte sur les sièges de l’Espace Rabelais, certains n’ont pu se retenir d’étouffer des petits : « Oh..! » d’exclamation. Qui oserait mentir en affirmant ne pas avoir eu la larme à l’œil ?

Les animaux ont une âme et ce sont ces âmes diverses et variées qu’essaie de montrer Vincent Munier. La rencontre 2.0 du photographe avec Vincent a permis d’en apprendre davantage sur ses convictions. 

La magie d’Internet ne peut qu’être appréciable en temps de crises. Si une rencontre en face à face aurait été la bienvenue, la visioconférence a tout de même permis à Vincent Munier d’interagir avec le public.

« Je suis habité par cette envie d’être dehors » affirme-t-il. « C’est là où je me sens le plus vivant et le plus sincère. » Par ailleurs, il  « sature des expositions et des festivals », de quoi mettre en exergue sa modestie et son côté solitaire. Ce photographe non friand des paillettes et du business autour de la photographie, affirme « ne pas faire partie de la même espèce ».

Un photographe engagé dans la préservation des espèces par le simple regard des animaux. 

Outre le contexte initial de ce festival enclin à mettre en compétition plusieurs films de voyages, la particularité de ce film documentaire est de montrer une bonne partie du travail de ce professionnel de l’image sauvage et de montrer le vrai métier de photographe animalier : patience, courage et persévérance obligent.

En captant subtilement les iris ambrés ou sombres des autres animaux, il nous ramène à la réalité. Ils existent eux aussi, même si on les oublie, et si certains sont prédateurs, l’homme en revanche, est passé de prédateur à destructeur.

Au cours de cette rencontre via écran, Vincent nous a fait part de ses projets actuels. « Je suis plein de rêves. Nous sommes dans une passion sans limites et c’est ça qui est dur. Dans notre tout petit morceau de vie, on ne pourra pas aller au bout de nos rêves, mais ce n’est pas grave. »

« Évidemment que je rêve encore de revoir ce que j’ai vu, mais en ce moment, je suis dans une phase ou j’ai envie d’être plus utile. Mes grandes aventures sont pour le moment en stand-by. Je continue mes photos dans les Vosges, car j’ai des retours directs sur l’effet de la préservation de certaines espèces. »

« Je ne suis pas un artiste, car je n’ai pas l’impression de créer. Je pose juste un regard personnel et singulier. Je suis un doux rêveur. » Et peut-être bien un anti-humain !

Parmi le public, une personne a demandé s’il serait potentiellement intéressé à l’idée de photographier les êtres humains. Ce à quoi il a répondu : « j’ai eu de la chance de vivre avec des nomades. ça m’a montré à quel point il est possible de vivre en harmonie avec tous les êtres vivants, ce qu’on est plus en train de faire dans notre société moderne»

Déçu de l’espèce humaine il souhaite fuir le fait d’être homme parmi les hommes. « Je suis généralement bien là ou il y a très peu d’humains. La vie en société est assez violente et tout va très vite. Parfois, des pauses sont indispensables. J’espère que mes photos inviteront à ces pauses. »

Rappelons que le What A Trip ! Heyme Festival est le festival du cinéma de voyage. Cette année, ce dernier a lieu du 23 au 27 septembre malgré les complications liées à la crise du Covid-19. Cette petite escale sans prétention dans le monde tel qu’il est et qu’il était sans Homme, redonne de l’espoir autant qu’il permet de se poser les bons questionnements.

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