Présente du 26 septembre 2020 jusqu’au 3 janvier 2021, la nouvelle exposition « Possédé.e.s – Deviance, performance, résistance » du MO.CO de Montpellier invite à s’immerger dans le sombre d’un univers occulte, et des corps tabous.

Cette nouvelle décennie accueille 25 artistes internationaux exhibant leurs singulières créations au sein du MO.CO. Au total, 72 œuvres sont exposées, accompagnées de 12 productions et de 5 performances. Tous les corps de métier ont été mobilisés pour réaliser cette exposition : art des sculptures, du dessin, des peintures et des vidéos.

Si l’année dernière, l’exposition « Permafrost, les formes du désastre » dénonçait l’impact de l’Homme sur l’environnement, cette année la thématique aborde les corps genrés, racisés ou politisés réappropriés sous des identités féministes, queer ou dé-coloniale.

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Quand l’antre des enfers devient beau.

Des diables, des visages creusés à tête d’animaux, une pièce d’hôpital aux appareils semblables à des instruments de torture, des expressions horrifiées, des vieilles radios empilées les unes sur les autres, une cabane digne d’un conte de fée à la Tim Burton : on se croirait dans un film d’horreur ou fantastique.

Cette nouvelle exposition aux tons très sombres et inquiétants fait écho aux cultes religieux, vaudou, à la sorcellerie. Les passionnés de glauque et d’horreur trouveront leur bonheur. Chacune des pièces créées raconte une histoire qui s’élève au-delà des simples chimères.

Des traces de corps, des figures fantomatiques, des chaises de torture : les vestiges d’un sombre passé et des corps malmenés en quête d’émancipation. 

La rencontre avec Vincent Honoré, directeur des expositions du MO.CO a permis d’élucider tous les mystères planant autour de ces créations angoissantes : « Il s’agit de montrer des corps qui ont été exclus à cause de leur race, de leur genre, de leur orientation religieuse et sexuelle et qui se réapproprie leurs corps » explique-t-il.

Si elle fait écho aux sorcières, toute l’exposition ne se cantonne pas seulement à la sorcellerie. Elle tend à mettre en exergue l’esclavagisme, notamment avec les œuvres de Dominique White ou celles de Sédrick Chisom qui font référence à l’esclavagisme et au colonialisme par le biais de corps fantomatiques, hantant les côtes africaines.

Quant à l’artiste Raphaël Barontini, c’est l’hommage aux traditions vaudous qu’il souhaite faire transparaître à travers ses toiles, puisqu’elles étaient initialement la religion fondatrice de l’État haïtien, au-delà de sa composition insurrectionnelle. D’autres œuvres encore, témoignent d’un désir d’acceptation des femmes transgenres.

Infos pratiques : Exposition « Possédé.e.s – Déviance, performance, résistance » | du 26 septembre au 3 janvier 2021 | MO.CO PANACEE | Entrée Libre

Interview Vincent Honoré, directeur des expositions du MO.CO :

 

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