Illustration Gilet Jaune à Montpellier (CR)

Dans une tribune, plusieurs associations, syndicats et médias appellent à dire : « Halte à la violence policière à Montpellier ! »

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Une fois de plus, la violence du maintien de l’ordre a frappé à Montpellier.

Ce samedi 16 mai 2020, lors de la manifestation des gilets jaunes, sur la place de la Comédie, une femme a été poussée à coup de tonfa par un policier de la Compagnie Départementale d’Intervention.

Celle-ci, en réaction, a répondu par un coup de parapluie sur l’agent en question, avant qu’un autre policier ne vienne lui asséner un violent coup de matraque sur la nuque. Après avoir lourdement chuté au sol, elle a été prise en charge par des streetmédics et évacuée par les pompiers. Commotionnée, trois points de suture, des contusions à la cuisse.

La polémique a enflé sur les réseaux sociaux, et notamment autour de ce fameux coup de parapluie, qui justifierait selon certains la réaction des policiers, occultant le fait que l’action démarre par un comportement inapproprié de l’un d’entre eux.

Le geste de réaction de cette manifestante peut prêter à débat, ce n’est pas à nous de trancher cette question, pas plus que celle du contexte particulier de cette manifestation interdite. Ce que nous souhaitons en revanche mettre en lumière est une question a priori déjà éludée par le droit : la proportionnalité des actes violents de la police à Montpellier, dans le cadre des manifestations.

Insultes, provocations et interpellations violentes générant des tensions, coups gratuits, tirs dangereux ou non réglementaires d’armes dites non-létales bien que mutilantes, tous ces actes ont très largement été documentés par les médias indépendants montpelliérains, parfois la presse quotidienne régionale, quelles que soient leurs couleurs politiques. Mais aussi par le travail et les rapports d’associations ou de collectifs comme la Ligue des droits de l’Homme ou Taramada, qui accompagne les personnes blessées et interpellées par les forces de l’ordre.

En décembre 2018, quatre gilets jaunes ont été touché·es en pleine tête par des tirs de LBD-40.

En avril 2019, un jeune de dix-huit ans a perdu la vision d’un œil suite à l’explosion d’une grenade de désencerclement. Lors de l’acte 30 en juin 2019, 30 blessé·s ont été recensé·s par le journaliste David Dufresne. En décembre de cette même année, un homme a été percuté en plein front par un tir tendu de grenade lacrymogène. Cette suite n’est malheureusement pas exhaustive.

Récemment, lors du dernier acte national des Gilets jaunes à Montpellier, des dizaines de personnes ont été blessées ou ont fait des malaises dus aux gaz abondamment utilisés.

Combien parmi les policiers, en comparaison ? Quel est leur nombre, pour quelle gravité des blessures, et peut-il accréditer l’usage d’une violence telle ?

Ce qui permet tous ces comportements policiers outrepassant le droit, qui définit l’usage proportionnel de la violence et de l’arsenal mis à disposition des agents de maintien de l’ordre, relève-t-il d’un sentiment d’impunité acquis semaine après semaine par ceux-ci sur le terrain ? Nous sommes nombreuses et nombreux à avoir constaté de nos yeux, comme sous ceux des caméras, ces récurrentes pratiques non réglementaires (violences disproportionnées, usage dangereux de l’armement, provocations et insultes, non-port systématique du RIO, interpellations abusives, obstruction à l’observation et à la liberté de la presse).

Le maintien de l’ordre se doit de respecter le cadre légal par lequel il est régi. De même, les instances policière ou préfectorale ne peuvent tenter d’accréditer des actes disproportionnés ou illégaux par le comportement des manifestant·es, ni par leurs convictions politiques. Elles se doivent en revanche d’assurer le maintien de l’ordre tel qu’il est défini par la Loi, car elles assument l’emploi légal de la force. La police se doit d’exécuter son métier correctement. Subir de la violence en fait hélas parfois partie, mais y répondre graduellement en est une des obligations d’exemplarité. Avoir subi une agression en amont ne peut excuser ni disculper aucune réaction disproportionnée, les forces de police n’ont pas à appliquer leur loi du Talion. Les jugements d’opinion ne peuvent surpasser la Loi.

Nous appelons le Préfet, M. Jacques Witkowski, à faire cesser la violence démesurée de ses troupes policières, qui dans un contexte pleinement pacifiste et bien peu dangereux, ont à nouveau démontré leur propension à générer tensions et violence au cœur des manifestations. L’épisode de ce samedi aurait pu être dramatique.

ASSOCIATIONS, COLLECTIFS, CITOYEN·NES, GILETS JAUNES, MILITANTS DES LUTTES SOCIALES, FÉMINISTES, POLITIQUES, ANTIRACISTES, ÉCOLOGIQUES, SYNDICALES, ACTEURS CULTURELS, MEDIAS,
Rejoignez l’appel !
Contactez nous : halte-montpellier@protonmail.com
Le site internet https://halte-montpellier.fr recense une galerie de clichés réalisés par des photographes à Montpellier et témoigne de la réalité de la violence policière en manifestations


Les premiers signataires :

  • Alternatiba Montpellier-Hérault
  • ANV-Cop21 Montpellier
  • Arrêt du Nucléaire 34
  • CNT Éducation-Social-Services 34
  • Collectif En traits libres!
  • Les désobéissant·es Antenne Sud
  • Les Gilets Jaunes de Gignac et alentours
  • Gilets Jaunes Les désobéissant·es 34
  • iBuycott Montpellier
  • La Ligue des droits de l’Homme Montpellier
  • La Mule du Pape
  • Le Mur Jaune
  • Le Nouveau Monde
  • Radio Gi.Ne
  • Stop-Armes-Mutilantes
  • Sud Santé Sociaux 34
  • Syndicat de Combat Universitaire – SCUM/CNT-SO
  • Taramada
  • Union Syndicale Solidaires 34

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