Selon Édouard Philippe l’hôpital français « n’a pas été débordé, il a été soumis à une tension extrême. » Jour 29, d’une situation inédite d’urgence, face à un fléau qui frappe toute la planète : Covid-19, apparu au mois de décembre 2019 en Chine.
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Beaucoup de travail en perspective pour le Premier ministre français l’annonce du déconfinement est une chose, son application en est une autre. Pour preuve cette déclaration d’Édouard Philippe : « le plan complet de sortie du confinement évoqué hier par le président de la République doit être travaillé en consultation avec beaucoup d’acteurs pour être véritablement à la hauteur des enjeux.«
Le plan complet de sortie du confinement évoqué hier par le président de la République doit être travaillé en consultation avec beaucoup d’acteurs pour être véritablement à la hauteur des enjeux. J’aurai l’occasion de le présenter, quand il sera prêt, largement avant le 11 mai.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) April 14, 2020
L’hôpital français « n’a pas été débordé, il a été soumis à une tension extrême.«
À l’Assemblée Nationale, interrogé quant à la situation des hôpitaux français, le Premier ministre a souligné que très vite au début de la crise sanitaire du coronavirus, le gouvernement a protégé les établissements de santé. Édouard Philippe l’a ainsi expliqué : « la décision qui a été prise, et assumée, de procéder au confinement, l’a été pour garantir que les malades présentant des cas sévères ne soient pas nombreux au point de saturer totalement la capacité des établissements hospitaliers. » Une introduction pour ensuite affirmer que l’hôpital « n’a pas été débordé. Il a été soumis à une tension extrême, il a tenu grâce à l’incroyable engagement de ceux qui le font vivre, grâce à des trésors d’imagination de ceux qui ont su augmenter les capacités d’accueil dans l’ensemble du système hospitalier.«
Et pour revenir au déconfinement : « nous pensons que, vers le 11 mai, nous aurons su diminuer le nombre de malades en réanimation et permettre à l’hôpital de retrouver ses capacités, face au stress inouï dû à l’intensité de la première vague à laquelle il a dû faire face.«
Rentrée des classes : pourquoi faire courir des risques aux enseignants, au personnel des écoles et aux enfants ? demande Alexis Corbière
Un travail qui commence très vite pour le gouvernement avec une volée de questions posée par le député LFI Alexis Corbière : « quels outils utiliserez-vous pour éviter la propagation massive d’une deuxième vague de l’épidémie, dont les risques seraient importants ? Pourquoi n’envisagez-vous pas de généraliser les tests sérologiques, en les proposant en premier lieu à ceux qui sont invités à reprendre leur activité professionnelle ? Pourquoi limiter les tests à ceux qui présentent des symptômes, alors que l’on peut, nous le savons tous, être porteur du virus de façon asymptomatique ? » Et sur la reprise des classes le 11 mai, le député de La France insoumise est direct : « pourquoi faire courir des risques aux enseignants, au personnel des écoles et aux enfants ? Vous êtes incapable de dire dans quelles conditions sanitaires l’accueil scolaire pourra avoir lieu. Sans tests ni masques, qui enverra ses enfants à l’école, si ce n’est ceux qui y sont contraints par des raisons professionnelles ?«
Une injonction du MEDEF ?
Alexis Corbière viendra jusqu’à supposer une injonction du MEDEF, remettre les enfants à l’école, libère les travailleurs : « actuellement, 30 % d’entre eux continuent à se rendre sur leur lieu de travail, et les employeurs ne sont pas capables de leur assurer à tous une protection satisfaisante […] Bref, on a le sentiment que vous répondez à une injonction du Mouvement des entreprises de France, le MEDEF qui nous dit « business d’abord », alors que les Français aspirent à la santé d’abord. » Le député de la 7e circonscription de la Seine-Saint-Denis conclura : « vous avez commis beaucoup d’erreurs depuis le début de cette crise. Nombre de déclarations gouvernementales ont été erronées ou contredites par les faits. Pouvez-vous nous en dire plus sur la date du 11 mai ?«
Le 11 mai : pas une certitude, mais un objectif, selon Christophe Castaner.
Il semble régner le sentiment d’une grande méfiance au lendemain de l’allocution d’Emmanuel Macron à la télévision, durant lequel il a défini la date du 11 mai comme le possible début du déconfinement. Une date incertaine selon Christophe Castaner : « cette date du 11 mai est une date d’objectif qui a été retenue. Mais ce qu’a annoncé le président de la République hier, ce n’est pas le déconfinement le 11 mai, c’est le confinement jusqu’au 11 mai. » Précis et fuyant le ministre de l’Intérieur au micro de France Inter, pour installer toute une incertitude : « ne négligeons jamais que tout l’enjeu c’est de réussir le confinement […] il y a des conditions pour que nous puissions déconfiner le 11 mai qui n’est pas une certitude, mais qui est un objectif. »