Dans le contexte exceptionnel, d’une crise sanitaire à l’échelle de la planète, les élections municipales ont été maintenues pour leur premier tour sur l’ensemble du territoire français.
Avec une campagne riche en rebondissements, le scrutin est resté incertain, jusqu’au dernier moment : celui de l’isoloir.
15 mars 2020. Avec comme données :
- Inscrits : 153 403
- Abstentions : 100 304
- Votants : 53 099
- Exprimés : 51 836
Après le dépouillement des 135 bureaux de vote, le résultat est le suivant :
MONTPELLIER : RÉSULTATS MUNICIPALES 2020 - 1er TOUR
Réactions des candidats
« je décide d’arrêter ma courte carrière politique » – Alex Larue
Du côté du candidat de la Droite et du Centre, Alex Larue, c’est la déception, « à la minute, où on se parle, on est autour de 4%, je ne peux qu’en prendre acte », « je suis le principal et exclusif fautif », « je décide d’arrêter ma courte carrière politique ».
Interview d’Alex Larue
« le résultat qui est le mien, m’honore et m’engage » – Michaël Delafosse
Du côté du candidat de « La gauche qui nous rassemble », « le résultat qui est le mien, m’honore et m’engage, à rassembler », « les discussions vont commencer dès ce soir », « d’abord avec les hommes et femmes de gauche, mais aussi au-delà avec les hommes de bonne volonté », « Alenka Doulain, la liste Europe Écologie – Les Verts » « de Coralie Mantion, de Clothilde Ollier ».
Interview de Michaël Delafosse
« il faut rassembler largement les écologistes et la Gauche pour gagner cette Ville » – Clothilde Ollier
L’appel a été entendu, du côté de Clothilde Ollier, « il faut allier les écologistes et la Gauche pour gagner la Ville de Montpellier », « quand on est divisé, on perd ».
Interview de Clothilde Ollier
« presque 8% des voix » – Coralie Mantion
Du côté de Coralie Mantion, celle-ci explique, dans un communiqué de presse : « la liste Choisir l’écologie pour Montpellier recueille presque 8% des voix. C’est loin de notre ambition pour Montpellier.Cela s’explique en partie par le manque de clarté entretenu depuis des mois par certain-es qui ont joué de la confusion sur leurs soutiens et sur leur ligne politique. »
« les conditions ne sont pas réunies pour qu’il puisse y avoir un débat démocratique sain » – Alenka Doulain
Du côté de la candidate du collectif citoyen Nous Sommes, « c’est pas une soirée électorale, ce soir, on est en situation de crise dans le pays, on ne sait pas s’il va y avoir un second tour », « les conditions ne sont pas réunies pour qu’il puisse y avoir un débat démocratique sain, sur un échelon qui est pourtant prioritaire, qui est celui de l’échelon local ».
Interview Alenka Doulain
Vers un report du second tour ?
C’est une option qui est moins farfelue qu’il n’y paraît, depuis le passage au stade 3 et un premier tour sous la menace du coronavirus Covid-19. La question se pose, le second tour peut-il être reporté ?
VOIR AUSSI : Municipales : Carole Delga demande le report
Dès hier soir, l’hypothèse était « juridiquement » envisagée par Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille, au regard du droit, « un tel report annulerait le premier tour ». « Il n’est pas possible de déconnecter les deux tours d’un même scrutin sans altérer sa sincérité ».
Du point de vue strict du droit, l’article L-56 du code électoral prévoit qu’en « cas de deuxième tour de scrutin, il y est procédé le dimanche suivant le premier tour » et le décret n° 2019-928 du 4 septembre 2019, prévoit déjà, de son côté, la date du 22 mars 2020, pour le second tour. De son côté, l’article L-227 du code électoral prévoit que les conseillers municipaux sont élus pour 6 ans et « renouvelés intégralement au mois de mars ».
En pratique, seule une loi de dernière minute pourrait encore permettre de déplacer cette date, à moins que le Président de la République ne prenne un décret en Conseil des ministres, en raison des « circonstances exceptionnelles ». Un report qui n’invaliderait pas forcément pour autant, le premier tour, dans les communes ou l’un des candidats a obtenu 50% des suffrages plus une voix au premier tour.
En réalité et comme souvent, le problème est plus politique que juridique. Ce sera donc au Président de trancher cette épineuse question dans les prochains jours.
À ce jour, la pandémie de coronavirus a fait plus de 6000 morts. Confinements de populations et fermetures de frontières se généralisent à travers le monde. L’Europe est l’épicentre, selon l’OMS, avec 1907 décès. Pour le Préfet de l’Hérault Jacques Witkowski, « il faut faire preuve d’un civisme collectif renforcé dès les prochains jours », en clair, le pire est à venir.