Cher Monsieur Delafosse,
Vous avez été récemment interviewé par un média local comme candidat du PS à la municipalité de notre ville.
Notre mouvement étant apartisan, nous n’avons pas à donner de consigne de vote ou à soutenir un candidat. Cependant, nous nous laissons libres d’en critiquer certains, en particulier ceux qui ont servi le système autant qu’ils s’en sont servis pour manger et vivre très correctement, sous les projecteurs, quand d’autres n’ont pas cette possibilité, vivant de petits boulots, ou de quelques miettes, ou comme beaucoup de retraités, anonymes et silencieux. Aussi, l’un d’entre nous a relevé des propos assez surprenants contre notre mouvement. A peine l’interview avait-elle commencé, que vous avez cru bon de dire très solennellement : « Je m’inquiète, et je le dis de manière grave, de l’irruption de la violence qui semble se libérer dans notre société ». (C’est à 7 minutes environ de l’interview donnée à l’agglorieuse le 19 février). Dénoncer la violence, bien ; à quoi pouvions nous nous attendre ?
Un peu naïvement, quand on pense à la violence, nous pensons aux milliers de Gilets Jaunes mutilés qui ont perdu un œil, une main, qui ont eu des séquelles irréversibles de traumas crâniens… dont se sont émus de nombreux médecins : vous vous en seriez vous-mêmes émus si cela s’était passé en Turquie ou en Russie. On pense aussi aux lycéens qui ont passé les épreuves des E3C avec des CRS pour les encadrer (parfois les mêmes qui les tabassaient quelques jours avant!). Vous êtes enseignant : cela ne vous fait ni chaud ni froid ? Pour vous non, la violence n’est pas à chercher de ce côté-là.
Vous énoncez : « le samedi les commerçants sont victimes de violence »
On se frotte les yeux. Même Castaner, même Griveaux quand il le pouvait encore, n’osent plus énoncer de telles choses à l’heure des procès pour violence policière. Monsieur Delafosse : quel commerçant a perdu un œil, une main ? Quel commerçant est allé à l’hôpital ? Les gilets jaunes hospitalisés se comptent en milliers ! Qu’il y ait des pertes de chiffres d’affaires c’est indéniable. Mais la faute à qui ? A ceux qui sont en colère devant la misère dans notre pays, où à ceux qui ont envoyé les CRS comme unique réponse ? Cette volonté d’en rajouter une couche contre notre mouvement, comment la comprendre ? A moins que l’explication réside dans le fait que le député LREM de Montpellier vous ait donné son mandat lors des séances du conseil municipal de Montpellier ?
Bien entendu, au vu de l’audience de votre campagne, de l’enthousiasme assez faible que suscite maintenant, depuis le mouvement des Gilets Jaunes, un politicien de province, on peut dire que ces propos n’auront pas énormément de portée. On ne peut que s’en féliciter. Mais nous tenions à vous mettre en garde, vous et tous les autres : votre système est en train de s’écrouler, le peuple reprend ses affaires en main, et vous aurez beau faire de grands moulinets avec les bras, courir partout et inventer des plans géniaux pour les espaces verts : vous êtes cramés. Et les milieux d’affaires préfèreront toujours l’original à la copie : vous ne serez jamais vraiment à la table des grands de ce monde malgré vos efforts pour les servir…
Nous vous souhaitons une excellente campagne dans ces conditions !
Salutations des Gilets Jaunes !
Groupe Gilets Jaunes Convergence 34
Gilets Jaunes Rond Point des Près d’Arènes (RPPA)