Haute sécurité prévue, pour le jeudi 22 août, dans les Pyrénées-Atlantiques où chefs d’État et de gouvernement, c’est à dire Justin Trudeau, Emmanuel Macron, Donald Trump, Angela Merkel, Shinzo Abe, Giuseppe Conte, et un Boris Johnson très attendu par les Européens, car celui-ci promet de mettre en place pour Halloween : le Brexit, dès le 31 octobre.
« La lutte contre les inégalités » c’est normalement la baseline officielle des grandes puissances du G7, qui se réuniront cette fois du 24 au 26 août à Biarritz.
Au menu des échanges : crise italienne, Brexit, guerre commerciale, tensions américano-iraniennes et taxation des géants du numérique. Bref géopolitique, et économie seront des éléments prioritaires.
Le gros dossier : l’évasion fiscale
La lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscales : une urgence, car selon l’OCDE, les pertes liées aux montages fiscaux des grandes entreprises représentent entre 4 % et 10 % des recettes mondiales de l’impôt sur les bénéfices, soit en euros : 240 milliards par an. Les sept ministres des Finances envisagent la nécessité de créer un impôt minimum mondial sur les bénéfices, pour réduire ces pertes.
Le G7 de Biarritz devrait normalement valider un accord de principe déjà conclu à Chantilly sur la nécessité de taxer les activités numériques et d’instaurer un impôt minimum commun. Mais l’ambiance délicate de certaines relations personnelles fera-t-elle obstacle à de telles nécessités ?
Macron Trump, tensions à propos des géants
Les échanges seront à l’évidence tendus entre Emmanuel Macron et Donald Trump. Trump qui lui reproche d’avoir instauré une taxe sur les géants du numérique. Le boss de la maison blanche considère que c’est pénalisant pour les GAFA américains (Google, Apple, Facebook, Amazon). Une taxe adoptée le 11 juillet, qui portera sur 3 % du chiffre d’affaires français des entreprises réalisant des ventes de plus de 750 millions d’euros dans le monde et de 25 millions d’euros en France.
Les États-Unis solides négociateurs ont lancé une enquête sur la taxe française, la définissant comme discriminatoire. Le 26 juillet, Donald Trump avait dénoncé sur Twitter la « stupidité », « foolishness » d’Emmanuel Macron quant à son projet de taxer les GAFA, et menacé de prendre des mesures de rétorsion contre le vin français. « Si quelqu’un doit les taxer, ce doit être leur pays d’origine », a déclaré le président américain.
France just put a digital tax on our great American technology companies. If anybody taxes them, it should be their home Country, the USA. We will announce a substantial reciprocal action on Macron’s foolishness shortly. I’ve always said American wine is better than French wine!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 26, 2019
Contre-attaque
Amazon annonce vouloir taxer les quelque 10 000 PME françaises qui vendent leurs produits grâce à leurs services. Facebook estime que cette taxe : « nuirait à la croissance et l’innovation numérique », La France a rappelé et précisé que la taxe ne s’appliquera pas uniquement aux entreprises américaines. Question : les sept chefs d’État et de gouvernement seront-ils capables de trouver un accord ou des accords à Biarritz ?
L’autre G7
Même endroit ou presque, même période environ 80 associations tiendront un contre-sommet : l’autre G7 à quelques kilomètres celui de Hendaye et Irún. Associations écologistes et altermondialistes comme Oxfam ou Attac débattront sur le réchauffement climatique, et la lutte contre les inégalités. Une façon de montrer qu’elles remettent en question les compétences du G7 à pouvoir avancer concrètement sur ces sujets, compétences bridées par des intérêts multiples.