Chers amis, chers camarades,
Si vous êtes présents ici aujourd’hui, c’est que vous êtes en grève pour refuser le sort que monsieur Macron et son gouvernement servile ont programmé pour ce qu’il reste en France de services publics républicains, et par voie de conséquences, pour les agents publics qui les servent.
Nous sommes face à trois projets de lois dès ce printemps, et ensuite un autre sur les retraites à la fin de l’été.
Autant dire que d’ici la fin de l’année, si nous n’y mettons pas un terme immédiatement, 5 millions et demi de salariés de la fonction publique seront ramenés 75 ans en arrière du point de vue de leurs droits sociaux, de leurs salaires, de leurs conditions de travail et de leur gestion quotidienne. Il s’agit là d’une attaque inouïe dont même nous syndicalistes avertis ne pouvons mesurer encore toutes les conséquences.
Toutefois, l’actualité du jour nous redonne à voir ce qu’entraîne un processus de démantèlement – privatisation d’un service public pour les personnels et les usagers. C’est ce qu’il s’est passé dans les PTT, devenus France Télécom et La Poste.
Sont allés de pair un management littéralement mortifère pour les fonctionnaires avec une désertification des services, à la fois sur le plan géographique et celui des contacts et services rendus pour les usagers, alliés à des dizaines de milliers de suppressions d’emplois. Bref, une catastrophe pour le service public et un nouveau coffre-fort bien rempli pour les multinationales.
Chers amis, chers camarades,
C’est cela le but de la loi de « transformation de la Fonction Publique » et ses deux lois de déclinaison qu’en sont la Loi Buzyn de démantèlement des structures de santé et la loi Blanquer de préparation à la privatisation de l’Education.
Quant à la réforme des retraites, elle est là pour détruire le régime particulier des fonctionnaires afin d’alléger pour les futurs actionnaires le poids des pensions de retraite de ces personnels afin de rendre encore plus rentables les privatisations qui vont suivre ces trois lois dans les trois fonctions publiques.
Il s’agit là d’un plan unifié et cohérent. C’est une véritable déclaration de guerre, non seulement aux fonctionnaires, mais par extension à toute la population travailleuse.
Mes camarades,
Face à cela toutes nos organisations syndicales ont un choix à faire.
Ce choix est le suivant :
- Soit s’en tenir à une ligne de protestation, donc à une litanie de journées d’actions, un jour grève, un autre jour manifestation, puis encore un autre jour grève, jusqu’à ce que les salariés soient lassés face à un gouvernement qui s’adapte et attend le dénouement écrit d’avance comme lors de la Loi Travail
- Soit se mettre sur la ligne de la grève reconduite chaque jour dans les assemblées générales qui décident de comment bloquer l’ensemble de l’économie en bloquant tous les services publics jusqu’à satisfaction, comme nous l’avons fait en 1968 ou en 1995. Et là, tranquillement, pacifiquement, par la seule absence de notre travail quotidien, casser le piédestal sur lequel trônent nos gouvernants, réduits à l’impuissance.
Pour les fédérations nationales de fonctionnaires de FORCE OUVRIERE, vous comprenez que le choix est déjà fait. Il n’y a qu’une option : la construction de la victoire, c’est-à-dire du retrait de ces trois projets de lois. Donc, nous proposons une campagne unitaire pour la grève générale de la fonction publique jusqu’à satisfaction et ce, dès aujourd’hui.
Dans leur masse, les fonctionnaires n’attendent que la détermination des responsables des syndicats pour lever les blocages et les doutes qu’ils entretiennent.
En avant pour les assemblées générales dans chaque service, chaque hôpital, chaque établissement avec à l’ordre du jour présenté par nos syndicats la reconduction et l’élargissement de la grève !
Bloquons l’économie en bloquant tous les services publics, en en appelant à la population laborieuse pour qu’avec nous elle sauve ce qui lui reste des conquêtes sociales de 1936 et 1945, et Macron-Castaner-Buzyn-Blanquer ne tiendront pas une semaine sans ouvrir de véritables négociations sur NOS revendications !
Grève générale de la fonction publique !
Discours de « FO Fonctions Publiques » à la manifestation du 9 mai 2019