À l’encontre de ce que Monsieur Blanquer, Ministre de l’Éducation Nationale, ne cesse de marteler dans les médias, la majorité de la communauté enseignante, demande l’abrogation de la réforme des lycées. Les votations organisées dans de très nombreux établissements au niveau national  confirment que près de 90% des enseignants se sont positionnés pour le retrait de la réforme.

Les arguments que nous formulons sont les suivants :

  • Absence de concertation avec les enseignants : Organisée à la hâte et sans aucune réelle concertation de la communauté éducative, cette réforme masque une suppression sans précédent des postes d’enseignants et la réduction drastique à plus ou moins long terme, de l’enseignement de certaines matières au niveau national.
  • Mise en concurrence des matières : Il n’est pas déontologique  pour les enseignants de devoir convaincre les élèves en classe de seconde de choisir telle matière plutôt qu’une autre, car elle transforme ainsi la fonction de professeur en commercial de l’Éducation Nationale. Il va sans dire que cette situation acte aussi la concurrence entre les enseignements.
  • Le choix de trois spécialités en première et de deux spécialités en terminale  traduit à lui seul, l’appauvrissement du bagage culturel de l’élève qui ne peut qu’être contraint de préférer des matières qui présentent un large spectre pour les études supérieures.
  • L’instauration d’un baccalauréat local avec un contrôle continu valant  40% du diplôme, renforce la mise en concurrence des établissements au niveau académique et national.
  • Transformation de l’Éducation Nationale en self-service : Peut-on demander à un lycéen d’à peine 15 ans de composer un menu de cours et ainsi d’être réduit à un « acheteur » d’aptitudes ? Par ce biais, n’assiste-t-on pas à l’instauration d’une vision consumériste du savoir laissant à penser que toute connaissance impliquant un plaisir désintéressé est inutile ?
  • La multiplication des évaluations induites par le contrôle continu ne permet pas à l’élève un temps d’assimilation nécessaire à l’intégration des connaissances.

Cet argumentaire, loin d’être exhaustif, pointe néanmoins les risques majeurs encourus par cette réforme. À ce titre nous vous demandons de faire entendre la demande de son abrogation au niveau national.

Les enseignants du Gard contre la réforme

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