En 2005, j’avais décidé d’octroyer le titre purement honorifique de citoyen d’honneur de la Ville de Frontignan à l’auteur de romans policiers, plusieurs fois invité au FIRN, et ex-militant d’extrême gauche italien, Cesare Battisti.
Ce choix était celui d’un élu de la République qui s’opposait symboliquement mais avec fermeté à la décision unilatérale du président Jacques Chirac de bafouer la parole donnée par la France et le président François Mitterrand d’accueillir, dans une volonté d’apaisement, les activistes italiens qui avaient décidé de rompre avec la violence politique des « années de plomb ».
D’autres élus, comme François Bayrou, Bertrand Delanoë ou François Hollande, s’étaient élevés contre ce déni de la parole d’Etat. Or, la « doctrine Mitterrand » excluait ceux d’entre eux qui s’étaient rendus responsables de crimes de sang.
En avouant récemment une partie des faits qui lui étaient reprochés par la justice italienne et quelles que puissent être les conditions et les motivations de ces aveux, Cesare Battisti a perdu de facto son statut de citoyen d’honneur et doit désormais purger sa peine. Je viens d’ailleurs de lui écrire en ce sens.
Pierre Bouldoire,
Maire de Frontignan la Peyrade