POUR DES ASSISES DE L’EAU FACE AUX CONFLITS D’USAGE

Les écologistes défendent depuis des décennies le droit humain à l’eau et à l’assainissement pour tous et la gestion publique, écologique et démocratique de l’eau qu’il faut considérer comme bien commun.

J’ai été à l’origine en 2010 du lancement de la première initiative citoyenne européenne (ICE) lorsque j’ai invité au Parlement européen Vandana Shiva, Ricardo Petrella et Danielle Mitterrand pour la reconnaissance de l’eau commun bien commun universel et pour une gestion publique.

En tant qu’administratrice de la Fondation France Libertés je participe et soutient les actions menées contre les coupures d’eau à des ménages en grande précarité et pour l’application de la loi Brottes et du droit à l’eau.

Face au bouleversement climatique, on voit bien avec la multiplication d’épisodes extrêmes de sécheresse, d’inondations et de désertification le lien intrinsèque entre eau et climat.

Cela implique la protection de l’équilibre du cycle de l’eau pour la préservation de cette ressource essentielle à la vie.

Cela passe par une gestion équilibrée de l’eau entre ces divers usages (eau potable, industrie, agriculture). Dans la loi, la priorité est donnée à l’eau potable, puis vient la part d’eau nécessaire à la survie des milieux naturels, les usages économiques ne venant qu’en 3eme place. Or, on voit bien en France qu’en situation de sécheresse les dérogations sont accordées tout azimut, notamment pour les agriculteurs intensifs (maïs…). De même, la construction de retenues d’eau n’est pas une solution soutenable.

Un principe de base doit être rappelé : ce n’est pas à l’eau à s’adapter à l’homme est à ses besoins mais c’est bien à l’homme de s’adapter aux ressources que la Terre lui offre dans le respect d’un équilibre aujourd’hui très fragilisé.

STOP AUX FACTURES D’EAU QUI FINANCENT LA CHASSE !

Enfin, la crise des gilets jaunes a montré l’injustice fiscale et le mésusage de la fiscalité écologique. Dans le domaine de l’eau le gouvernement a fait très fort. Il a réduit le prix du permis de chasse de 400 à 200 euros et de l’autre côté il fait financer l’Office national de la chasse et de la faune sauvage sur le budget des agences de l’eau qui est alimenté à hauteur de 80% des factures d’eau des usagers domestiques. C’est ainsi que nous subventionnons la chasse via nos factures d’eau. Scandaleux !

Je propose de créer une parafiscalité à part pour le financement de ces agences de l’eau pour service rendu mutualisé confirmant la nature de patrimoine mondial de l’humanité et de Bien commun de l’eau. Cela permettrait aux institutions territoriales de l’eau de faire payer des redevances à ceux qui ne bénéficient qu’indirectement du service rendu par les efforts des autres via l’amélioration de l’écosystème aquatique. Voilà une piste pour une fiscalité écologique et solidaire.

POUR UNE FISCALITÉ ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE

Enfin, si on veut vraiment faire de l’eau un commun, il faut en démocratiser la gestion dans son ensemble. Il faut aussi généraliser les 50 litres quotidiens gratuits avec un système de tarification incitant à la sobriété plutôt que la dégressivité du prix de l’eau selon le volume souvent pratiquée.

Face à l’urgence climatique, il est temps de revoir notre politique de l’eau. J’appelle à des Assises de l’eau et m’impliquerai dans l’organisation du forum mondial alternatif de l’eau prévu en 2021 à Dakar.

Michèle RIVASI
Députée européenne EELV

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