Le chef de l’État a fait campagne pour LREM en vue des Européennes lors de ses prises de parole dans le cadre du Grand Débat, affirmait l’opposition.
Saisi par plusieurs membres de l’opposition, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a confirmé que les interventions d’Emmanuel Macron dans le cadre du Grand Débat national rentraient bien dans le décompte du temps de parole de l’exécutif, dans une décision à lire sur son site, publiée le 11 mars 2019, et faisant suite à l’assemblée plénière du 20 février 2019.
Le CSA précise avoir été saisi par Laurent Jacobelli, délégué national du Rassemblement national et Laurent Wauquiez, président des Républicains : « à propos des récentes interventions du président de la République devant les maires à l’occasion du grand débat national« . Ces saisines visaient à clarifier les modalités de la prise en compte des interventions du président. Plusieurs partis d’opposition l’accusant de faire campagne de manière déguisée pour les élections européennes. Au-delà des Républicains et du RN, La France Insoumise et le Parti Socialiste ont également saisi le CSA pour ce même sujet.
Seules les déclarations du président sur des sujets régaliens, exemple une allocution suite à un attentat, ne seront pas comptabilisées. Le CSA a confirmé dans sa décision que ces interventions présidentielles devaient être intégrées dans le temps de parole de l’exécutif, dès lors qu’elles relèvent « du débat public national ».
Les règles sur le temps de parole
Régulateur de la télévision et de la radio, le CSA précise que ses propos « seront donc décomptés au titre du temps total d’intervention imparti aux représentants du pouvoir exécutif« . Les règles sur le temps de parole, qui doivent être appliquées sous la surveillance du CSA, prévoient que l’exécutif » qui compte les membres du gouvernement, le président de la République et ses collaborateurs doit disposer d’un tiers du temps de parole total. Le reste doit être réparti par les chaînes entre l’ensemble des formations politiques, en fonction globalement de leur représentativité. Durant la campagne pour les Européennes, des règles spécifiques, plus strictes, s’appliqueront pendant les six semaines précédant le scrutin. Là aussi, selon le CSA, les propos du président seront décomptés, notamment s’il soutient un candidat ou une liste.