Moratoire : du latin moratorium, “qui retarde.” Retarder les mesures fiscales du gouvernement pour ouvrir le débat, c’est la volonté du Premier ministre : « fixer le cap et le tenir est une nécessité pour gouverner la France, mais aucune taxe ne mérite de mettre en danger l’unité de la nation. »

6 mois de suspension

Édouard Philippe en introduction a dit “ne pas être sourd à la colère pour annoncer le « gel » de trois mesures fiscales, dont la hausse sur le carburant prévue dès le 1er janvier. C’est ainsi une suspension pendant six mois de la hausse de la taxe carbone, de la convergence diesel essence, et de la hausse de la fiscalité sur le gazole entrepreneur non routier.

Idem, pour une durée de six mois, le gouvernement renonce à l’augmentation des conditions du contrôle technique sur les automobiles qui était prévue pour l’an prochain. Édouard Philippe s’engage aussi à ce qu’il n’y ait pas de hausse du tarif de l’électricité d’ici le mois de mai 2019.

Large débat à venir

Agenda : 15 janvier au 1er mars, l’annonce est faite de l’ouverture d’un « large débat sur les impôts, et les dépenses publiques » qui aura lieu au niveau territorial et national. L’idée, « ce débat devra déboucher sur des solutions concrètes« , a affirmé le Premier ministre.

« Arrêtons de parler de pédagogie, des actes. »

Patrick Vignal, député LaREM, de la 9e circonscription de l’Hérault parlait déjà d’une nécessité urgente de trêve le samedi 1er décembre, en commençant à recevoir les Gilets Jaunes qui le souhaitaient. Mais il insistait sur des actes : « arrêtons de parler de pédagogie, des actes. » Aujourd’hui Édouard Philippe se contente de retarder les échéances pour ouvrir le débat.

« Les Français ne sont pas des moineaux »

Certes ces suspensions semestrielles couteraient 2 milliards d’euros à l’état. Benjamin Cauchy, l’un des porte-parole des “Gilets Jaunes” ne se laisse pas endormir. Il veut des actes forts, des états généraux de la fiscalité et non un moratoire. “Les Français ne sont pas des moineaux, ils n’attendent pas des miettes, ils veulent une baguette,” exprime Benjamin Cauchy.

Sur le terrain, la déception est palpable, “suspendre, pour dialoguer…?” Une posture irritante qui ne prend toujours pas en compte la réalité de l’urgence sociale, et du quotidien difficile de nombreux Français.

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