Rencontre avec la présidente de la communauté Emmaüs de Montpellier, Martine Marragou une femme d’engagement. L’engagement, c’est sa culture. Gravée dans son coeur, on trouve une volonté absolue d’amour, de fraternité et de partage.
“Je ne suis pas dans le pouvoir, je suis dans le devoir” aime à préciser Martine Marragou. Le directeur de la communauté de Montpellier Dominique Boisseau est très en phase, avec sa toute nouvelle présidente qui a pris ses fonctions en juin 2018. “Elle remplit toutes les conditions. Elle donne du sens et de l’équilibre à ses actions.” En effet Martine Marragou est volontaire et ne compte pas son temps. Et donner du temps, c’est donner de l’amour.
L’amour engendre la réussite
À Montpellier, Emmaüs c’est 75 compagnons, dont cinq femmes et deux familles avec enfants. Il n’y pas si longtemps, il y a eu une naissance. Un petit garçon, il a quatre ans aujourd’hui. Il y a comme cela, dans la communauté Emmaüs de belles histoires. Autre exemple, Syuzanna petite arménienne arrivée à l’âge de treize ans. Aujourd’hui, avec un Bac S en poche, elle se répare à être étudiante en faculté de médecine. L’amour engendre la réussite.
“La force d’Emmaüs c’est qu’on prend le temps” explique son directeur adjoint Hervé Diome. Et il connaît le sujet. C’est un ancien compagnon que la communauté Emmaüs a reconstruit. Il explique : “quand on vit dans la rue, on se projette au soir et au matin. On se dit, comment je vais dormir, et comment je vais manger. C’est tout, et c’est déjà beaucoup.” Souffrances, la rue fait mal. Méfiances, rejets, regards dédaigneux des actifs, ou faculté à rendre invisible l’homme échoué sur le macadam, tout cela laisse à ces êtres humains des plaies béantes, physiques et émotionnelles. Des femmes et des hommes qui souffrent déjà de “morsures à l’âme”, selon l’expression d’Hervé Diome. Alors, le plus important c’est l’accueil inconditionnel avec une première étape : installer la confiance.
Dominique Boisseau explique que : “ l’autre étape c’est le travail, et c’est notre outil pédagogique central, pour les rendre acteurs de la communauté.” Et puis selon les mots d’Henri Grouès, Député de Meurthe-et-Moselle, plus connu comme l’abbé Pierre, et fondateur du mouvement Emmaüs, une organisation laïque de lutte contre l’exclusion : “ l’amitié, c’est ce qui vient au coeur, quand on fait ensemble des choses belles et difficiles.”
Martine Marragou recommande trois choses pour être bénévole : “la volonté, l’humilité et du temps”. Pour le temps, ce n’est pas forcément beaucoup, une demi-journée par semaine peut suffire, en revanche ce qui compte c’est la régularité. Et elle ajoute une petite indication indispensable : “ la seule compétence qu’il faut, c’est le savoir-être.”
L’autre engagement qui fait de Martine Marragou une double présidente : c’est le Rotary club de La Grande Motte. Là, sa lutte est entre autres sur le terrain de la maladie, contre les pathologies neurologiques et le cancer des enfants. Le thème de l’année « rotarienne » qu’elle aura l’honneur et le plaisir de présider est : « soyons l’inspiration ». Normal pour une femme inspirée.
Interview de Martine Marragou, Présidente de la communauté Emmaüs de Montpellier et présidente du Rotary Club de La Grande-Motte depuis le 1er juillet 2018 :