Oksana Chatchko, Marie Laguerre et Marie Trintignant au coeur de l’été sont trois symboles forts des violences faites aux femmes.
Avec le regard de Monique Dental, présidente et fondatrice du Réseau Féministe « Ruptures » une question se pose : « pour quelles raisons les femmes sont victimes de violences ? » Concernant le dysfonctionnement des couples et les violences conjugales, elle nous donne des chiffres récents et toujours aussi inquiétants : « nous sommes le 31 juillet 2018, à cette date, il y a 1000 femmes qui sont mortes sous les coups de leur compagnon… et il y a 15 000 femmes qui ont été blessées… et ça représente un ménage sur dix… » Au-delà, la rue, le travail, la vie et le harcèlement permanent pour de nombreuses femmes, Monique Dental l’explique ainsi et dénonce : « parce qu’on est une femme, on n’existe pas comme personne humaine à part entière, on existe comme objet sexuel en permanence. » L’homo sapiens mâle serait-il malade de sa sexualité ? Oksana, Marie et Marie trois femmes, trois symboles forts des violences faites aux femmes.
Les femen : défendre les droits des femmes
23 juillet 2018, Oksana Chatchko a été retrouvée pendue dans son appartement à Montrouge. Elle se serait suicidée. Elle avait 31 ans. Oksana Chatchko avait fondé, avec trois autres militantes, le mouvement féministe, qui s’est fait connaître pour ses actions seins nus en avril 2008 à Kiev. Réfugiée en France depuis 2013, Oksana avait quitté l’organisation Femen et travaillait comme artiste peintre.
Début d’une lutte contre le harcèlement de rue
24 juillet 2018, une étudiante de 22 ans rentre chez elle dans le 19e arrondissement de Paris. Dans son dos, des « bruits à connotation sexuelle » et des commentaires déplacés de la part d’un homme. Lasse, elle réagit et balance un « ta gueule« . Le harceleur revient vers elle et la frappe au visage. En postant la vidéo de son agression, Marie Laguerre est devenue le symbole de la lutte contre le harcèlement de rue. Mise en ligne le 25 juillet, la séquence a été partagée plus d’un million de fois et a reçu plus de 1 500 commentaires. Maintenant, pour témoigner un site « noustoutesharcelement » , une page Facebook et un hashtag pour les réseaux sociaux #tagueule.
Depuis 15 ans, une comédienne est devenue malgré elle le symbole des violences conjugales.
1er août 2003, Marie Trintignant est morte d’un oedème cérébral, elle était âgée de 41 ans. Une mort qui survient, à la suite, des coups portés par Bertrand Cantat, son compagnon. Aujourd’hui un homme qui veut de l’amour, lui qui a su si mal en donner, et si bien cogner. Un concert de rock, c’est festif. Difficile de faire la fête avec un meurtrier. Certes, il a le droit de « vivre sa vie« , comme l’affirme Françoise Nyssen ministre de la Culture. Sans doute, sa vie le fait souffrir, il reste indécent qu’il demande l’adhésion du public pour soulager son âme noire. Qu’il retrouve le désir, c’est déjà beaucoup, qu’il souhaite le partager : c’est abject. Condamné à huit ans de prison, libéré au bout de quatre, réduire son acte à une « connerie » reviendrait à banaliser les violences faites aux femmes. Chaque été des organisations féministes rendent hommage à Marie Trintignant.
Oskana, Marie et Marie avec le regard de Monique Dental :