Stéphane Hernandez est un homme actif dans le conseil citoyen du quartier Gély, où il milite avec d’autres habitants pour faire remonter auprès des autorités les besoins et les problèmes de ce quartier populaire en pleine restructuration.
Fier et heureux de sa communauté gitane, il lutte contre le racisme et les stéréotypes et oeuvre à la promotion de l’intégration et du vivre ensemble. Il s’engage pour la qualité de vie dans le quartier Gély à Montpellier.
Stéphane Hernandez a été candidat lors d’élections, mais sa volonté politique est d’abord celle légitime d’un citoyen sans étiquette qui milite au quotidien pour l’intérêt général. Toujours dans le réel et dans le suivi de ses actions, il n’a rien à voir avec les clans des « politiciens » professionnels qui se mobilisent exclusivement lors des échéances électorales.
Son quartier souffre d’un manque d’investissement des pouvoirs publics, qu’ils soient municipaux ou d’État. Quand on lui fait la remarque que le quartier est sale, il nous explique que : « si la place de la Comédie était aussi peu nettoyée que le quartier Gély, elle serait certainement aussi sale ! »
Les régies de quartier : la solution ?
Ici, les services sont désorganisés par une gestion privatisée séparant les activités de nettoyage entre trois entreprises. L’une nettoie les tags, l’autre entretient les parcs et la dernière nettoie les rues. Stéphane Hernandez pense qu’instaurer des « régies de quartier » en embauchant des habitants du quartier et en les formant permettrait une meilleure gestion de l’entretien au quotidien, tout en créant des emplois locaux. Ce modèle existe déjà dans d’autres communes et d’autres pays. Il est facilement réalisable dans ce quartier Gély.
Comment pense-t-il mobiliser les plus jeunes à s’engager comme lui au quotidien ? Pour Stéphane Hernandez, il s’agit de montrer que c’est possible. On doit réussir ses études et s’investir dans son boulot, pour mieux vivre et faire vivre son quartier. Montrer que si les habitants se mobilisent, ils peuvent entrevoir des améliorations concrètes : le bâtiment l’arche a été démoli, des espaces verts, une salle de boxe ont été créés. Pendant l’été les femmes du quartier organisent un festival de musique gitane, depuis de nombreuses années. Il nous confiera que : « donner du rythme à sa vie est essentiel, cela permet de voir l’avenir de façon positive et optimiste. »