Pour des raisons économiques et non écologiques, Air France a décidé d’arrêter ses vols Montpellier/Orly. Mais sa filiale Transavia et Easyjet, low cost, prennent le relais. Cette situation a déclenché une réaction virulente et médiatique de certains de nos élus avec en tête P. Vignal(1) C. Delga (2) K. Mesquida (3) JP Grand (4), soutenus par André Deljarry (5) ou Jérôme Despey (6) etc (Midi Libre – mardi 19 octobre 2021).
Ces élus viennent d’envoyer une lettre au directeur général d’Air France KLM. Est-ce pour évoquer la perspective de licenciements chez Air France ou de « casse sociale » chez les opérateurs low cost ? Que nenni ! Au nom de l’attractivité de la région, ils dénoncent la baisse du nombre de vols et l’augmentation du temps de trajet, sans compter… la perte d’un privilège, celui du coupe-file et de l’accès au Salon Air France.
Quelques mois après le dernier rapport très alarmant du GIEC, NOS ELUS LOCAUX refusent de voir que la lutte contre le dérèglement climatique implique des mesures fortes dans TOUS les secteurs d’activités. Quelques jours après la condamnation de l’Etat pour inaction climatique, NOS ELUS LOCAUX choisissent néanmoins de se battre contre la diminution du trafic aérien entre Montpellier et Paris, alors que nous avons un TGV qui relie les deux centres ville en moins de 4h, tout en émettant 50 fois moins de gaz à effet de serre.
Si l’objectif unanime est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, CHAQUE SECTEUR DOIT FAIRE SA PART, l’aerien comme l’agriculture, le logemenet etc.
La transition écologique nous demande à tous un effort pour remettre en question nos habitudes. Nous n’avons plus le choix. Nous attendons donc de nos élus qu’ils nous ouvrent la voie sur cette perspective, au lieu de « pleurnicher » sur les quelques minutes perdues en abandonnant l’avion au profit du train.
Ils pourraient par exemple travailler sur la reconversion inévitable pour les personnels de l’aéronautique et des secteurs économiques qui en dépendent.
Quant au Professeur Samir Hamamah, interviewé à ce sujet sur France Bleu, il semble oublier qu’il y a encore des vols Roissy/Montpellier (3 par jour) et surtout des TGV directs aéroport de Roissy – Montpellier. Avec P. Vignal sur la même antenne, ils oublient aussi que le monde de la recherche, dont la médecine, et celui des entreprises ont découvert que les réunions en visio étaient efficaces et synonymes d’économie de temps et d’énergie !
Les 100 chercheurs de Montpellier qui se sont engagés à ne plus prendre la navette Paris-Montpellier ne disent pas autre chose (c). Plutôt que d’agiter l’épouvantail de la concurrence des aéroports de Toulouse et Marseille, il faut au contraire que Montpellier devienne l’exemple régional à suivre, en accueillant des grands événements plus vertueux sur le plan climatique.
De nos élus locaux, nous attendons moins d’aveuglement sur la réalité et plus de courage et d’audace pour améliorer durablement l’avenir des citoyens qu’ils sont censés représentés.
Greenpeace Montpellier
Alternatiba Montpellier
(1) député de l’Herault
(2) présidente de la région Occitanie
(3) président du conseil départemental de l’Hérault
(4) sénateur de l’Hérault
(5) président de la CCI, actionnaire de l’aéroport
(6) président de la Chambre d’agriculture de l’Hérault et secrétaire général de la FNSEA