Communiqué du groupe communiste et républicain suite à la présentation en conseil municipal du livre blanc pour le CHU de Montpellier
Montpellier, ville universitaire avec un des CHU les plus importants de France, se doit d’être à la hauteur des enjeux de santé et de répondre aux besoins de la population. Pour effectuer sa mission de service public il est urgent d’y investir massivement.
Nous soutenons la volonté politique de rénover une grande partie des infrastructures du parc hospitalier et nous souhaitons que toutes les collectivités y prennent pleinement leurs responsabilités et soient à la hauteur du financement nécessaire.
Associons également dans le projet de rénovation les travailleurs hospitaliers et les associations de patients, leurs points de vue comptent autant que celui des directions administratives et des élus.
Depuis le début de la crise sanitaire liée au COVID, le gouvernement s’est rendu compte de l’importance des services publics et de la fragilité dans laquelle se trouve le système de santé dans sa globalité. A grand renfort d’annonces au cœur de la crise, il promet un Ségur de la santé, une grande réflexion sur le monde d’après … où nous attendons encore une application concrète qui réponde au malaise que ressentent les professionnels de santé.
Les parlementaires communistes ont effectué en 2018 un tour de France des Hôpitaux. Ils avaient notamment rencontré les syndicats et la direction du CHU de Montpellier durant cette initiative.
De ce tour de France en situation pré-COVID se dévoilait déjà un constat alarmant sur la situation de l’Hôpital Public. En 2019, 230 services d’urgences étaient en grève pour dénoncer les choix politiques qui ont impacté leurs conditions de travail : fermetures de lits dans les services en aval créant des situations d’engorgement aux urgences, manque de personnel pour assurer un service de qualité, gel des salaires…
Soyons vigilants : nous avons l’habitude, ce que l’état nous donne d’une main, il le reprend de l’autre.
La rénovation du CHU de Montpellier est indispensable et doit avoir lieu. Mais nous communistes serons vigilants à ce que ce projet ne se fasse pas au détriment des autres territoires du département et qu’il ne serve pas de prétexte pour une énième réorganisation de l’hôpital dans une logique purement comptable.
La réponse à la détresse que subit la profession hospitalière ne peut pas se faire uniquement sur les infrastructures. L’Hôpital Public a besoin que le personnel soignant ait les effectifs nécessaires pour assurer sa mission et qu’il soit rémunéré à la hauteur du service qu’il fournit à la société. L’hôpital public se doit de pouvoir accueillir dignement les patients dans ses murs, cela demande d’avoir une capacité d’accueil convenable et donc d’avoir les moyens de sa gestion : le montant des exonérations de cotisations sociales et des abattements fiscaux accordés aux grandes entreprises du CAC40 permettrait de financer durablement l’hôpital public.
A ce propos nous rappelons l’adage sur lequel s’est fondé notre système de santé mis en place au lendemain de la 2nde guerre mondiale par Ambroise CROIZAT ministre communiste « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins », c’est bien par des politiques de solidarité que nous répondrons aujourd’hui à la crise que traverse la société.