Détruite ce matin, la MÉR n'aura vécue que quelques jours (CR CDS)

[VIDÉO] Menée dans le plus grand secret peu avant 8 heures du matin, la destruction totale de la Maison de l’Ecologie et des Résistances a eu lieu ce jeudi 22 octobre sous une pluie fine.

VOIR AUSSI : [VIDEO] Squat politique : MÉR est née pour résister au chantier du L.I.E.N

Les autorités pensaient sûrement que les associations locales et les occupants à l’origine du site le laisseraient se faire détruire. Mais les forces de l’ordre ont été obligées d’interpeller plusieurs militants ! Reportage exclusif !

Ils voulaient en faire un haut lieu de lutte avec pour but principal de résister au chantier du L.I.E.N. Quelques jours après son ouverture et moins de trois semaines après que les premières personnes s’y aient été installées, la Préfecture de l’Hérault a décidé s destruction.

Peu après 7h15 du matin, les agents en charge de la démolition sont arrivés aux abords du site, accompagnés d’un escadron de gendarmerie. De nombreuses arrestations ont immédiatement eu lieu. Sur quels motifs ? À l’heure actuelle, personne ne le sait. Un rassemblement spontané de citoyens choqués par une telle opération de gendarmerie et du PSIG de Castelnau-le-Lez a par ailleurs eu lieu vers 14 heures aux abords de la gendarmerie de St Gély du Fesc.

Sur le terrain, près de Grabels, quelques heures plus tôt, devant les actions de l’entreprise de démolition, la consternation était unanime parmi les rares membres d’associations locales, cachés à quelques dizaines de mètres de ce site qu’ils appellent « la maison ». « Pourquoi ils font ça ? On agit pour le bien des gens et on nous en empêche », déplorait pour sa part, Mélanie, les larmes aux yeux, militante notamment pour Extinction Rébellion Montpellier.

Vers 10h45, l’accès routier au site pour le grand public et la presse était fermement bloqué par les gendarmes mobiles, présents sur place depuis les premières heures de la matinée. « Si vous n’avez ni accord écrit de la Préfecture ni papier signé venant du Procureur de la République de Montpellier lui-même pour aller plus près du site, je vais vous demander de quitter assez rapidement les lieux », a posément répondu un des gendarmes aux badauds et journalistes présents.

Contactée par Le Mouvement, la Préfecture s’est refusée à tout commentaire, se contentant basiquement de signaler que « ce matin, le directeur de cabinet de M. Le Préfet est pris dans une longue réunion d’une extrême importance. On se doit de ne pas le déranger donc il est impossible de fournir une telle autorisation à la presse sur ce dossier-là  aujourd’hui ». Dommage, quand on sait que la destruction, elle, se poursuivait à bon rythme.

Passant par les champs et un chemin bien plus marécageux que le chemin principal menant à la MÉR, certains militants ont réussi à accéder au plus près de ce qu’il restait de la dite Maison. Sur place, le constat est sans appel. L’opération de démolition touche à sa fin. Peu ou prou, il ne reste absolument rien de la Maison de l’Écologie et des Résistances #MÉR.

Contacté peu après 12 heures, René Revol s’est refusé à tout commentaire avant de faire diffuser par la ville de Grabels dont il est maire, un communiqué de presse laconique dans lequel il dit « regretter l’usage de la force publique, aux dépens d’un dialogue constructif avec les associations concernées ».

Sollicitée en début d’après-midi par téléphone, l’avocate chargée de ce dossier s’insurge. « Mais de quel droit on décide un beau matin de détruire un tel site ? Comment ça se fait ? Sur quelle décision de justice on se base ? », s’interroge ainsi la juriste héraultaise

« On se demande où on vit, à notre époque. C’est-à-dire que maintenant ladite démolition ne se base sur rien, juridiquement, sauf si je n’ai pas tous les éléments ce midi en ma possession, mais j’en doute. On voit qu’il n’y a quasiment plus de séparation entre le pouvoir exécutif et les autres. Cela m’inquiète ! », ajoute l’avocate montpelliéraine, concluant, consciencieuse qu’elle s’appuie sur « notre bible à nous, qu’est la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen et notamment son article 16 qui dit que toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a pas de Constitution ».

L’avocate conclut « la situation que nous vivons, sur ce dossier-là comme sur d’autres, est grave. Il est temps de s’en rendre compte ! ». La destruction du site ce matin n’a, dans tous les cas, clairement rien de rassurant pour la liberté d’expression et de réunion dans l’Hérault au 21e siècle.

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