L’heure des comptes est bientôt arrivée, alors que le confinement touche doucement à sa fin. Nous Sommes dresse un premier bilan de la gestion municipale de la crise sanitaire.
Le collectif citoyen n’en rate pas une. Il est vrai que depuis le début du confinement, il est impossible de rater les sorties médiatiques quotidiennes du Maire-Président de Montpellier. Une situation d’autant plus cocasse, que celui-ci a refusé tout débat contradictoire avec ses concurrents aux élections municipales, lors de sa très très courte campagne, qui s’est fini par l’un des pires scores au premier tour, pour un Maire sortant d’une grande Ville (19,11%).
Le constat de l’ancienne candidate aux municipales qui a manqué de peu le second tour (9,25%) est sans appel, « le maire sortant ne montre aucune volonté d’unité politique pour co-construire des solutions avec les habitants » Alenka Doulain continue, il n’y a « aucune organisation de la nécessaire résilience de nos territoires. Aucune valorisation de l’intelligence collective, qui mérite d’être soulignée quand des couturières improvisent la confection de masques ou que des réseaux de solidarité s’organisent dans les quartiers de la ville ».
Nous Sommes fustige une « glorification du Maire-Président ».
Pour le collectif citoyen, les Montpelliérains assistent « stupéfaits, à des mises en scène indécentes : ici M. Saurel en train de repeindre une piste cyclable, là distribuant des visières de protection aux commerçants et, dans tous les médias, surjouant jusqu’à l’absurde son opposition à LREM. Pourtant, personne n’a oublié qu’il a été l’un des premiers soutiens de M. Macron dès 2016, et pas le moins zélé. »
Une communication municipale, importante, comme celle à laquelle Maire de Montpellier a habitué les Montpelliérains, pose aujourd’hui, plus que jamais problème pour Nous Sommes, « il apparaît aujourd’hui clairement que le temps passé par M. Saurel à s’agiter est autant de temps perdu pour planifier et anticiper la sortie de crise ».
Trois exemples symptomatiques d’une gestion « médiatique » de la Ville, pour Nous Sommes
Tout d’abord sur les écoles, les militants municipalistes soulèvent que « M. Saurel s’est d’abord opposé à leur réouverture. Pourtant, la majorité des 126 écoles de Montpellier ouvrira bien la semaine prochaine. Mais trop occupé qu’il était à communiquer sur les chaînes d’info en continu, rien n’était fait pour préparer ces réouvertures avec les principaux concernés : les parents d’élèves, les enseignants, les directeurs d’école et les personnels municipaux. Et à quelques jours d’une rentrée bien particulière, ces « premiers de corvée » se retrouvent à devoir pallier l’amateurisme du maire sortant en plus des errements du gouvernement. »
Ensuite sur la question du vélo, les reproches sont encore plus lourds, « après 6 ans d’inaction et de mépris, M. Saurel inaugure désormais une nouvelle piste provisoire par semaine. Soit ! Espérons qu’elles durent, et que le plan Vélo ne reste pas un vœu pieux : sur les mobilités à Montpellier, tout reste à faire. Nous demandons aussi que le service Vélomagg, cher à M. Saurel pour les tours de roue devant les journalistes, soit remis en route le plus rapidement possible pour tous les habitant.e.s ! »
Enfin sur la question des masques, « après avoir critiqué leur manque (du fait notamment des politiques de restrictions budgétaires qu’il soutenait hier), M. Saurel a agi comme à l’accoutumée : en retard, et seul. Un million de masques alternatifs ont été commandés nous dit-on : mais comment les habitant.e.s pourront-ils en bénéficier ? N’eut-il pas été judicieux de coordonner les commandes, entre le Département et la Région, pour gagner du temps et minimiser les coûts ? Non, fâché avec toutes les autres collectivités, M. Saurel ne parle qu’à son clan et ne consulte personne. Pourquoi par exemple aucun Conseil Municipal ne s’est tenu, alors que cela s’est fait dans d’autres villes (Nantes, Toulouse…) ? »
Face à une sortie de crise, qu’il considère comme impréparée, Nous Sommes a décidé de mettre en place par ses propres moyens, une plateforme collaborative. « C’est en puisant dans l’expertise des Montpelliéraines et des Montpelliérains et non pas en s’en remettant à un homme providentiel que notre ville se relèvera de cette crise. »