Que connaissons-nous de la spiritualité ? Au mieux quelques mots ou bribes de phrases, quand les textes des seules religions d’Abraham s’étendent en plusieurs milliers de pages. Cette littérature sacrée, judaïsme, christianisme et islam, délivre un message unique, crypté en allégories et codes symboliques. Pourtant, exégètes et religieux feignent d’ignorer cette unité, affirmant ô combien ces voies de l’esprit diffèrent.
L’expression « machiavélienne » « diviser pour mieux régner » sous-tend le fonctionnement de nos sociétés. Occupé à détester l’autre pour ce qu’il est, le « citoyen lambda » offre une paix royale aux classes dirigeantes. Haïr son prochain s’avère plus aisé que réfléchir avec objectivité. Et quel meilleur outil de division que le divin ? Quoi de plus efficace que parler au nom de Dieu, qui Lui, n’a jamais rien dit ?!
Régulièrement dans les médias dominants s’élève la voix de « spécialistes », assurant qu’une religion en particulier – généralement l’islam – incite ses fidèles à la haine et la violence. Même notre philosophe d’État Michel Onfray affirme avoir lu dans le Coran de telles ordonnances. Quelle amnésie atteint alors ces « grands esprits », qui oublient la présence d’injonctions similaires dans les livres juifs et chrétiens ?
Au sein des textes sacrés de toutes origines, la guerre représente la méditation. Il n’est (évidemment) pas question d’éliminer son prochain, mais d’anéantir les pensées illégitimes. Souvent, les écrits saints insistent : « Tuez les bien tous, sans oublier les femmes et les enfants ! ». Symboliquement, l’enfant représente la croyance ; la femme incarne l’action, l’énergie qui nous fait agir à partir de cette croyance. Les mêmes histoires nous sont contées dans l’hindouisme. Dieu (Krishna) demande la guerre, qui dans la sphère spirituelle devient combat contre les influences et idées reçues.
La violence primordiale réside dans l’appauvrissement des esprits. En quelques déclarations tonitruantes, l’information de masse a le pouvoir d’annihiler toute forme de discernement. Subitement, nos préoccupations ne sont plus le pouvoir d’achat ou l’injustice sociale, mais la femme voilée et le barbu. Voici précisément le type d’ennemi dont parlent les religions : le mensonge auquel adhère l’esprit conditionné. C’est à lui, et lui seul, qu’il s’agit de déclarer une guerre sans merci.