Durant ces dernières semaines, beaucoup de sujets sur les élections européennes ont été développés décryptés, disséqués dans tous les sens. Les droits de la femme s’ils sont abordés dans chaque liste, semblent avoir été relégués au profit de thèmes beaucoup plus clivants.

Sibylle Jannekein, candidate aux élections européennes

Rencontre avec Sibylle Jannekein, porte-parole d’EELV du Languedoc Roussillon, citoyenne militante au sein de nombreux collectifs et en soixante-sixième position sur la liste menée par Yannick Jadot.

Sibylle Jannekein, pourquoi aborder en particulier cette thématique ?

Il me semblait important de rappeler que la moitié des Européens sont des femmes et que si de nombreux thèmes ont été abordés, tout au long de la campagne et lors des débats, la femme a été le parent pauvre de cette période électorale.

Et pourtant, les chiffres sont éloquents et parlent d’eux-mêmes. Selon l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne publiée en 2015, 1 femme sur 3 a été confrontée à une violence physique ou sexuelle, 1 femme sur 5 a été confrontée à du harcèlement et 1 sur 20 a été violée. En 2018, l’écart de rémunération moyen entre les hommes et les femmes était de 16 % en Europe et en France.

Le taux d’emploi des femmes avec enfants diminue de 12 % par rapport à celui des hommes. Les femmes sont sous-représentées dans les institutions européennes.

Au rythme actuel de progression de l’égalité femmes hommes en Europe, il faudra 70 ans pour parvenir à un salaire égal, 40 ans jusqu’à ce que le travail domestique soit partagé équitablement et 20 ans pour parvenir à une représentation égale en politique. Il est inconcevable d’attendre aussi longtemps.

Il semble que toutes les parties prenantes aux élections européennes font du droit des femmes, un des éléments centraux de leur campagne ?

En France, peut-être et encore, mais ce n’est pas le cas partout ! Face aux États réactionnaires, je pense en particulier à la Hongrie, qui réprime les droits des femmes et une société qui reste de façon générale conservatrice sur la place qu’elle leur accorde, l’Union européenne peut et doit porter de nouvelles avancées en faveur de l’égalité pour tous.

Concrètement que proposez-vous pour garantir les droits des femmes européennes ?

Nous proposons dans le programme deux axes majeurs. Le premier concerne la fin de la discrimination au travail avec l’égalité salariale avec l’instauration de la transparence sur les inégalités de salaires au sein des entreprises et la mise en place de trajectoires contraignantes visant à résorber tous les écarts à l’horizon 2030.

Le deuxième concerne la petite enfance avec par exemple l’application du socle européen des droits sociaux, adoptés en 2017 dont la première étape est l’harmonisation par le haut des congés parentaux ou bien encore la garantie de l’accueil des jeunes enfants pour permettre aux femmes de conserver leur emploi.

Enfin l’adoption d’une directive rendant obligatoire le congé paternité et imposer un congé parental partagé entre les deux parents.

Vous parlez des droits de la femme sur le plan économique, qu’en est-il de ses droits intrinsèques ?

De manière générale, notre programme sur la thématique féminine consiste à défendre le droit à l’avortement et le respect des droits sexuels et reproductifs.

Pour cela, nous pensons nécessaire de protéger le droit à l’avortement en l’inscrivant dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

De même que la garantie à l’accès à la contraception et à l’avortement pour toutes. Par exemple, la « clause de conscience » en Italie compromet fortement cette liberté, 80 % des gynécologues refusent de pratiquer un avortement pour des questions religieuses.

Sur un sujet beaucoup moins connu et qui pourtant est facteur de souffrance pour les personnes concernées, nous demanderons l’interdiction d’opérations chirurgicales non nécessaires sur les enfants intersexes.

Et je terminerai par la PMA pour toutes qui même en France a du mal à s’imposer.

N’attendons plus pour garantir les droits des femmes !

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