Mis à jour, le 11 juillet 2019 – 08:00
Qui s’étonne encore lorsque se retrouve dévoilé un nouveau scandale pédophile impliquant l’Église chrétienne ?
Les viols et abus sexuels commis par les prêtres sont connus. Admis. Communément impunis. Lorsqu’un phénomène se répète au fil du temps sans qu’aucune mesure ne soit prise pour l’enrayer, devons-nous comprendre que ce phénomène n’est en réalité pas accidentel, mais souhaité ? Pour raisonner à partir d’une vision d’ensemble, considérons primordialement l’imposé célibat des prêtres.
Excision, circoncision, conduite affective… il n’est un pays en ce monde où l’union sacrée gouvernement/religion n’ait édicté les règles encadrant le couple et la sexualité. Condition et considération de la femme, modèle matrimonial, éducation des enfants… rien n’est laissé au hasard ni à l’autonomie.
Le célibat des prêtres fait partie de ces décisions prises à dessein. Nul besoin d’étudier la théologie durant vingt ans pour comprendre qu’il n’existe aucun rapport entre l’amour de Dieu et la sexualité. Nos hommes d’Église sont intentionnellement frustrés.
Que croyez-vous qu’il puisse arriver lorsqu’on laisse des hommes prétendument chastes seuls avec des enfants ? Nos dirigeants politiques et spirituels manquent-ils d’intelligence au point d’ignorer cette évidence ? À ces questions, l’âme bien-pensante rétorquera qu’il est insensé d’imaginer que ces crimes sexuels soient “commandités“. L’Histoire sait pourtant. Brimades et traumatismes contribuent à la manipulation des esprits. L’impunité dont bénéficient les prêtres violeurs et pédophiles amplifie la résonance des actes odieux, atteignant autant les victimes que tous les spectateurs impuissants.
En Asie, des dizaines de milliers d’enfants sont actuellement enfermés dans des monastères bouddhistes, avec des hommes “chastes“. Régulièrement, les hautes instances du bouddhisme doivent étouffer les affaires dérangeantes, avant d’inviter les fidèles à retourner méditer les yeux fermés. A chaque nouveau scandale pédophile, l’Eglise fait elle aussi diversion, répondant de façon totalement inappropriée, effaçant un scandale par un autre, en attendant l’oubli.
Une prise de conscience n’est pas une connaissance nouvelle, mais l’acceptation d’une réalité. Tant que nous n’assisterons pas à cette reconnaissance de la part des instances politiques et religieuses ; tant que ne sera pas aboli l’absurde célibat des prêtres, pédophilie et autres abus sexuels continueront à faire partie des prérogatives de l’Église chrétienne.