[Édito] En roue libre, la communauté digitale du maire de Montpellier tire à bout portant sur ce qu’ils appellent les “Piverts” en utilisant un article détonnant paru dans le Métropolitain.
Pic-verts ou Piverts, c’est ainsi que le “clan Saurel” nomme les représentants d’EELV à Montpellier, depuis une expression validée publiquement par leur patron, lors de la conférence de presse sur le nouveau stade Nicollin en juillet dernier. Lui-même s’étant pour l’occasion, baptisé : « Bibi ». « Et qui c’est qui a fait sa campagne sous le titre écologiste : Bibi » dira Philippe Saurel.
Un article, des twittos, et un buzz pour en cacher un autre
Tout commence sur une route. Une autre vidéo sur le vélo et un hashtag sur Twitter vont rencontrer un certain succès. Sur cette vidéo, un extrait d’un ITW de France 3 régions, Philippe Saurel est calme, et s’exprime avec certitude : « vous savez, faire une infrastructure pour qu’elle soit utilisée par deux personnes, ce n’est peut-être pas l’idéal. » Sa réflexion politique sur le vif à même le macadam, va faire naître le Hashtag : #jesuisundesdeux. Hashtag qui deviendra viral avec des photos et des remarques humoristiques ou cinglantes, des milliers de personnes répondent #JeSuisUnDesDeux.
Une cible, un outil et des twittos
Stratégie de COM’ normale. Trop de succès, il faut orchestrer une riposte avec pour principe : un buzz peut en cacher un autre. Mais Montpellier perd les pédales, pour sombrer dans la diffusion, et l’utilisation de documents privés en laissant lisibles les noms des personnes concernées.
Une cible : les Verts. Trop actifs, ils soulèvent la poussière sous le tapis avec leur capacité à communiquer et à mobiliser. Masquer les Trois Grâces sur la Comédie et donner l’alerte : à Montpellier l’air tue. Si l’on ajoute, une vidéo virale sur la gare fantôme de la Mogère, une ville devenue capitale de la pédale et un surf habile sur la vague #jesuisundesdeux, tout cela impose une priorité : dénaturer et dégrader la possible prise d’influence des représentants EELV.
Un outil : le Métropolitain qui va balancer, adresses email et conversations privées. Brut, sans précaution, sans protéger les auteurs de ce débat interne qui date du 24 septembre dernier. Polémiques et échanges classiques au sein d’un mouvement politique, où chacun partage son point de vue : poursuivre ou pas l’action sur la gare Sud de France. Un ovni à voir en cliquant ici : Hérault Zizanie chez les Verts : « Cette histoire de gare nous saoule »
Des twittos : en mode « I love Saurel ». Et ça part en castagne verbale. Normal, quand le boss est capable de dire : « Christophe Castaner, il me casse les c…. » Et une règle incontournable, tweeter pour son chef, c’est aussi le citer : @Saurel_P histoire de lui faire savoir que le job est fait.
Florilège de twittos pleins de verve :
Et toujours le décalage entre citoyens militants d’un parti & «cadres» avides de se positionner coûte que coûte pour prochaines élections quitte à s’assoir sur l’avis de la base! Pour nous c est toujours #citoyens #diversgauche #écologistes avec @Saurel_P https://t.co/ESfVcLjgpq
— stephanie jannin (@janninsteph) October 28, 2018
L'arroseur arrosé! Alors @manureynaud,c'est la zizanie chez les Verts.Vos militants semblent plus matures que vous et refusent ta démagogie & ton populisme.Les adhérents de base ont souvent raison face aux apparatchiks! Bravo pour leur courage! https://t.co/4nCgBh2RUE @Saurel_P
— Luc Albernhe (@lucalbernhe) October 28, 2018
La guerre des vérités
Bibi, Président de la métropole n’a rien à envier aux bagarres du village d’Abraracourcix. Et comme on dit chez nous, avec l’approche des élections municipales : « ils vont nous régaler. » Ceux qui parleront le plus longtemps, et en plus grand nombre auront le dernier mot et gagneront peut-être la sympathie des électeurs qui utilisent les réseaux sociaux, à défaut de gagner leur raison. Le temps de la guerre des vérités et contre-vérités est venu. Mais avec ces batailles de mots, les buzz que l’on souhaitait masquer ressurgissent. Le plus difficile reste de tempérer ses troupes.
82 km de réseau cyclable en 4 ans, et 13km de pistes cyclables réalisés entre 2014 et 2016 ? « Le réseau cyclable du territoire a augmenté de 50% depuis 2014, » affirme Mylène Chardès, adjointe au Maire de Montpellier et déléguée aux Déplacements et à la Circulation. De son côté, Christophe Dinis chargé de mission auprès du président de la métropole explique que, « de 2014 à 2016, 13km de pistes cyclables avaient été déjà réalisés. Et ce n’est pas fini ! #StopInstrumentalisation. » Réseau, piste, territoire, ville, métropole ? Vérité ou contre-vérité ? Affaire à suivre…