Conseil municipal de Sète de juin 2021 (©JPV)
Conseil municipal de Sète de juin 2021 (©JPV)

41 points étaient à l’ordre du jour du conseil municipal de la ville de Sète, réuni en présentiel, le lundi 7 juin 2021. Que faut-il en retenir ? Budget principal et impact COVID, vote du budget supplémentaire 2021, ravalement de façades et un programme « Cité éducative » en vue.

Crise sanitaire « en vedette » lors de ce conseil, en notant que 1,49M€ de dépenses supplémentaires ont été directement liés à la crise Covid, et côté pertes de recettes il faut compter -3,25M€. Soit un coût financier de la crise de 4,7M€. Pour la Ville, 2020 montre une année de baisse de la pression fiscale compréhensible avec une nouvelle baisse de la taxe sur le foncier bâti de -5%. Côté investissement, le niveau se situe à 371 euros par habitant, soit 18,8M€.

Budget supplémentaire 2021

Objectifs de ce point n°7 : intégration des résultats 2020, et ajustement des crédits en cours de l’exercice. À noter que les indicateurs financiers restent corrects, c’est-à-dire 6,9 années pour la capacité de désendettement de la ville. Les ajustements de crédits s’expliquent avec les remises gracieuses accordées aux commerçants sétois : 980k€ pour 2020, et 300k€ pour 2021. Il faut compter aussi avec la réorganisation des services avec le transfert d’agents à Sète agglopôle méditerranée, le centenaire de l’année Brassens, l’ajustement des crédits d’investissement dont 2M€ sup en voirie. La dynamique de désendettement est maintenue, elle est de -1,7M€ par rapport à 2020.

Séquences de joutes politiques

Mais en amont de ces deux points essentiels, et en milieu de séance : entre la motion de Sébastien Pacull, et le fait que le canton de Sète soit « la bande de Gaza » du département de l’Hérault selon l’expression de Vincent Sabatier adjoint de François Commeinhes, ces différents éléments ont donné lieu à quelques séquences de joutes politiques.

« Je dois dire que ta démarche pour nous proposer cette motion, elle est pitoyable, elle est indigne. » Hervé Merz

La première séquence en tout début de séance concerne la motion de Sébastien Pacull. Une motion adressée au Maire de la ville, le 26 mai dernier, pour être ajoutée à l’ordre du jour du conseil municipal. Motion qui n’a pas été ajoutée, avec les explications données par Hervé Merz, adjoint de François Commeinhes en charge du Pôle ville solide. Précision du sujet de cette motion : « la ville de Sète doit réaffirmer son engagement contre l’antisémitisme par un plan d’action concret ».

En introduction, Hervé Merz précise : « je dois dire que ta démarche pour nous proposer cette motion, elle est pitoyable, elle est indigne […] Je ne vais pas la lire ta motion, elle ne mérite pas d’être lue aujourd’hui. » 

« Pitoyable, parce qu’elle est proposée au moment où tu te présentes aux élections départementales, à quinze jours du vote. Personne n’est dupe, ni le conseil municipal, ni la communauté juive […] Tu crains à ce point un nouvel échec électoral, que tu essaies de grappiller quelques voix avec cette motion, le piège est vraiment grossier. » Hervé Merz dénoncera pour lui une motion écrite par l’état-major national du Rassemblement National qui « parle de l’Holocauste, de la déportation, des actes antisémites » et « des valeurs que nous devons évidemment porter pour le bien vivre ensemble. » Il précisera : « nous n’avons pas attendu cette motion pour défendre ces valeurs. »  Et pour faire comprendre la démarche déplacée de M. Pacull, l’adjoint lira la position d’Haïm Korsia, grand Rabbin de France à ce propos : « je travaille déjà sur un tel projet en concertation étroite avec l’inspection d’académie, la préfecture et tous les partenaires dans un plan beaucoup plus large que ce que vous proposez, et j’espère que pour une fois vous voterez avec la majorité ce projet lorsqu’il sera à l’ordre du jour de votre conseil municipal. » Les élus d’Ensemble pour Sète refuseront aussi l’ajout de la motion proposée par M. Pacull et son groupe.

Sébastien Pacull, conseiller municipal déclare alors : « je ne répondrai pas aux attaques de M. Merz, sur son ton condescendant […] nous ne sommes pas là pour faire un débat électoral, mais nous sommes là pour servir le quotidien des gens. Si on repropose la même délibération en septembre peut-être, nous direz-vous, que ce sont les élections présidentielles. » Quant au texte proposé, son explication est la suivante : « la délibération a été inspirée de la ville de Strasbourg, on ne peut pas dire que la ville de Strasbourg soit une ville d’extrême droite, ou d’extrême quelque chose. Moi, tout ce je souhaite là-dedans, c’est que l’on travaille autour de cette question. J’ai proposé un modus operandi, j’y souscrirai. » En conclusion Sébastien Pacull note : « laissez les oppositions proposer, plutôt que systématiquement trouver un terrain sur lequel vous nous attaquez, alors que franchement, ça n’en vaut pas le débat. »

« Si vous pouviez nous bombarder, vous le feriez. » Vincent Sabatier

Autre séquence de joute politique. « Si vous pouviez nous bombarder, vous le feriez » adresse Vincent Sabatier, adjoint de François Commeinhes en charge du Pôle ville apaisée à l’encontre de Véronique Calueba conseillère municipale d’opposition, et conseillère départementale sortante, faisant partie de la majorité de Kleber Mesquida. Aucun doute le temps de la période électorale s’accélère. Mais, ces mots étaient pour souligner « l’abandon » de l’enveloppe budgétaire du département à l’encontre du chantier de « l’accessibilité de la gare et de tous les quais de la gare. » Alors que « Mesquida rétablit l’aide pour la ville de Béziers et sa gare, » selon Vincent Sabatier, celui-ci reproche à Mme Calueba de ne pas avoir défendu son territoire : « Mais vous n’êtes pas avec moi tout le temps » lâchera la conseillère, avant dans un sourire d’insister sur une notion de « retrait momentané du plan de financement » qui serait dû à « la période Covid, » et qui sera « retravaillé l’année prochaine. »

Certain de son fait, Vincent Sabatier reprendra Kleber Mesquida qui s’est exprimé dans la presse locale pour selon lui « expliquer aux Sétois de quoi se passer. » Un président du Département qui insinue, et l’adjoint cite « je vais répondre au maire de Sète qui mélange tout, deux fois deux voies, pôle d’échange multimodal, départementale 2, il [François Commeinhes,ndlr] veut faire la gare routière, des aménagements paysagés, mais c’est aux communes de financer leurs propres équipements. Donc, c’est une fin de non-recevoir, et c’est une fin de non-recevoir pour les 6 prochaines années. » 

« C’est pas vrai, » lui lance la conseillère départementale de Mesquida. Réponse de l’adjoint en charge du Pôle ville apaisée : « mais bien sûr que si, vous le savez, et vous n’êtes pas intervenue une seule fois […] enfin le canton de Sète, on se demande juste, s’il est dans le département, et surtout on se demande, si ce n’est pas la bande de Gaza, quoi ! […] Si vous pouviez nous bombarder, vous le feriez. » Véronique Calueba appréciera les propos de Vincent Sabatier qui en dernière touche ajoutera : « et vous nous donnez des leçons sur le CCAS, où la part du département diminue. » Pour rappel le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) à Sète, c’est plus de 400 agents pour une ville de 45.000 habitants, avec plus de 12M€ budget. Pour enfoncer le clou, l’adjoint déclarera aussi : « contrairement à vous, je n’ai pas de jugement biaisé, puisque je ne suis candidat à rien. Mon seul intérêt, c’est de défendre les Sétois, et pas de les punir. »

Sète, ravalement de façades

Ravalement de façades, c’était le point numéro 30 qui se veut une action valorisante pour le patrimoine de la Ville. Depuis 2014, Sète assure une aide financière aux propriétaires pour le ravalement des façades.

Par diverses délibérations depuis 2014, le Conseil Municipal a approuvé l’attribution d’aides directes pour le ravalement des façades aux propriétaires des immeubles situés : Grand rue Mario Roustan, rue Honoré Euzet, rue Garenne, Grande Rue Haute, rue Jeanne d’Arc, rue Blaise Pascal, rue Jean Jaurès, rue de Strasbourg, rue des Halles, rue de Metz, rue Caraussane, rue Paul Valéry, rue Gambetta, rue Frédéric Mistral, rue des 3 Journées, rue Louis Blanc, rue Pierre Brossolette, rue Gaston Escarguel, quai de la Résistance, quai Léopold Suquet, quai Charles Lemaresquier, quai Louis Pasteur et Rhin et Danube, quai Général Durand, rue Général de Gaulle, rue Alsace Lorraine, rue Frédéric Mistral, rue André Portes, rue du Palais, rue Révolution et rue Bir-Hakeim.

Le principe d’utilisation est le suivant : il y a un délai d’un an pour l’exécution du ravalement, et 40% de montant hors taxe des travaux est pris en charge, avec toutefois un plafond de 12.000€ par façade. À ce jour, 94.121€ ont déjà été engagés pour cette année sur une subvention globale de 100.000€.

Ambition et concertation pour une politique éducative à Sète

Fin janvier dernier, la ville a été aux côtés de 46 autres communes pour un programme « Cité éducative. » Ce label est aussi une reconnaissance de l’État, et il a pour objectif de mieux coordonner et d’optimiser les dispositifs existants. Puis d’intensifier les prises en charge éducatives de la petite enfance, jusqu’à l’insertion professionnelle des jeunes adultes.

Financement : le programme « Cité éducative » sera financé à hauteur de 20 % des budgets affectés par l’État. La Ville a recruté en janvier dernier, un chef de projet pour accompagner la mise en œuvre de cette politique éducative.

Des actions concrètes à venir, dont l’implantation d’une nouvelle classe passerelle, les Assises de la jeunesse qui vont favoriser l’implication citoyenne des jeunes Sétois, l’Agora des sports qui a pour ambition de ramener la quasi-totalité de la jeunesse à la pratique du sport, la création d’un pôle ressource pour les 16-25 ans.

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