Première Université d’été du Mouvement Radical qui est dans les starting-blocks pour les Européennes, avec sa « start-up mai 2019 » pour « une Europe forte, avec des territoires forts ». Elle a eu lieu à Montpellier, les 22 et 23 septembre 2018, le dernier jour d’été et le premier jour de l’automne.
Entre deux saisons, avec deux présidents, Sylvia Pinel et Laurent Hénart, Le Mouvement Radical, Social et Libéral, né il y a un an de la fusion des Valoisiens et du PRG fait sa rentrée sur le territoire de Sylvia Pinel en Occitanie. Une rentrée en mode start-up, avec des ateliers de réflexion, d’échanges et de formations. Un mariage qui semble réussi entre ces deux partis. Une unité qui devrait offrir au MRSL, l’opportunité de s’exprimer sur des sujets majeurs. La dynamique est lancée, et le temps de l’accélération du mouvement est venu.
« Avec @SylviaPinel nous vous proposons un choix d’accélération du mouvement » @LaurentHenart #Montpellier Université d’été du Mouvement Radical @MvtRadical pic.twitter.com/ITJp0kFvIF
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En phase, synchro, souriant, le couple politique du Mouvement Radical Social et Libéral donne le ton : « l’œuvre d’union est engagée et chacun y a sa place… » rassure Sylvia Pinel.
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Les radicaux disent ne pas s’inscrire dans une opposition systématique au gouvernement, et sa co-présidente apportera une précision : « pas de discipline majoritaire… le radicalisme n’est soluble dans aucun parti politique… » Tout en annonçant : « nous sommes pro-européens […] et nous n’avons jamais caché nos points de convergences avec LREM. » Pas de rejet, et plutôt Macron-compatible, cette jeune formation politique née en décembre 2017 veut afficher sa force et son indépendance. Pour la sénatrice de la Gironde, Nathalie Delattre qui est la déléguée nationale à la Coordination : « nous avons une grande confiance dans nos adhérents et nos militants […] nous serons en ordre de marche avec toutes les fédérations, à la fin de l’automne. » Parés pour la campagne, avec des éléments programmatiques en place, qui iront dans le sens d’une société humaniste et solidaire, « le trait des radicaux, c’est qu’ils sont capables de rassembler et de porter l’harmonisation sociale de l’Europe » confirme Jean-Bernard Bros, délégué national aux Organismes associés.
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Alors quelle stratégie pour les Européennes ?
Les Radicaux sont libres
Pro-européen oui, avec Emmanuel Macron ou avec une autre liste ? La question se pose encore… Pas vraiment, la réponse est dans le discours du co-président Laurent Hénart, ce dimanche 23 septembre 2018 : « je pense qu’il faut que l’on se prépare. Seuls ou accompagnés, il faut qu’il y ait une liste radicale, ça me parait indispensable (applaudissement) […] Donc on va travailler ensemble dans ce sens, on ne va pas se laisser faire aussi, parce que vous voyez bien le procès qu’on va nous faire. Vous avez vu le niveau de l’extrême droite, il faudrait peut-être tous se mettre dans le même pot. Certes pourquoi pas, avoir des partenaires, mais dans la clarté. Qu’est-ce qui tue l’Europe ? La confusion, le mensonge. La clarté c’est quoi : c’est deux choses. Un, ce sont des élections européennes pour bâtir une majorité au parlement européen. Il faut choisir une ligne de force pour la commission […] nous sommes dans un parti européen : ADLE. Nous souhaitons que cette force, aujourd’hui la troisième au parlement, soit demain la première. On a l’idée d’une majorité pour l’Europe, d’une ligne pour la commission, ce n’est pas le cas de tout le monde, de tous les partis, à commencer par le parti présidentiel. Et le deuxième sujet de clarté, c’est que : ce n’est pas pour ou contre le gouvernement. Alors, il y a ceux qui appellent au référendum, mais il y a ceux qui appellent aussi à l’alignement, et les radicaux, ils sont libres, ils seront non alignés, ils seront indépendants. (applaudissement). »
Migration, Laurent Hénart propose une véritable générosité
Concernant un sujet sensible, au coeur de la prochaine campagne européenne, la migration vers l’Europe, Laurent Hénart propose une véritable générosité : « Vous vous dites les Français ont peur des étrangers, le chômage est là, y a de la pauvreté, tout cela est vrai. Et si l’on en prend (des étrangers), on va encore donner raison aux extrêmes, et j’ai longtemps pensé ça. Et donc ça m’a longtemps amené à avoir un discours de balancement circonspect, comme on dit dans les grandes écoles. Un peu le : en même temps, comme on dit au sommet de l’état. On dit : eh bien oui, il faut être généreux, mais en même temps il faut être ferme. Vous comprenez que ce lexique on l’a tous. Moi, je serais tenté de dire, il faut être généreux et il faut être généreux… (applaudissement) parce que c’est une bataille idéologique […] et sur ce sujet migratoire, ça passe par le devoir de vérité, oui il va falloir être généreux. »
Le parti des territoires
À son tour, Sylvia Pinel confirmera l’indépendance du Mouvement Radical qui est là pour porter des combats légitimes, et qui est là pour les mener avec efficacité. « Le mouvement radical est bien le parti des territoires, je veux vous soumettre un projet capable de mobiliser dans les mois qui viennent […] vous l’avez comme moi constaté, sous l’effet de la re-centralisation rampante, des replis nationaux, du blocage des décisions […] à l’échelle de la planète, l’idéal de solidarité mondial recule devant les égoïsmes nationaux […] un nouvel élan pour la France, pour l’Europe et pour le monde, ne peut provenir, je le crois profondément, que de l’initiative des territoires […] le mouvement radical peut et doit se porter en tête de la reconquête des solidarités humaines, renforcer l’unité nationale, redonner vie au rêve européen, et à l’espoir universaliste, en faisant appel aux territoires… » Ainsi la co-présidente lance le projet d’une charte des territoires solidaires qui reposera sur l’appel de 100 maires radicaux. Une méthode pour capitaliser l’énergie, et la dynamique de la campagne des Européennes, et ensuite les porter sur celle des municipales. Une charte avec des engagements communs sur : l’environnement, le logement, la santé, la culture, la lutte contre pauvreté, la lutte contre les discriminations, la laïcité et l’accueil des réfugiés. Une charte pour mettre en place « une politique d’aménagement du territoire humaniste ». En ligne de mire les élections locales et dans un premier temps : les municipales de 2020. Pour Sylvia Pinel, ce sont des élections décisives pour l’avenir du radicalisme qui permettront de révéler les talents du parti, et qui verront naitre une nouvelle génération d’élus.
« L’idéal d’une construction continentale humaniste »
Avec les fédérations départementales qui seront en place avant la fin de l’année 2018 et en regardant du côté de la droite modérée avec Michel Barnier, et des sociaux-démocrates avec Pierre Moscovici : Le MRSL serait-il ce parti structuré et implanté sur les territoires qui regarde à droite comme à gauche pour avancer durablement vers « l’idéal d’une construction continentale humaniste », comme l’exprime Laurent Hénard ? Il écrivait : « Oui, l’Europe peut mourir au printemps » dans sa tribune du 22 septembre, dans le journal Le Monde. Question : le Mouvement Radical saura-t-il sauver l’Europe ? Le parti a adhéré à l’Alliance des libéraux et des démocrates européens ADLE. Il souhaite faire campagne pour l’Europe au sein d’une famille politique, et compte bien porter jusqu’au bout son concept : « d’une Europe forte, avec des territoires forts ».
Avec sa « start-up mai 2019 » cette « nouvelle formation politique » confirmera-t-elle son potentiel électoral ? Réponse à venir, avec les élections européennes, municipales et au-delà.