1979. Bientôt 40 ans, que le Secours populaire français a décidé d’organiser dans toute la France les « Journées des oubliés des vacances ». 2018, cette action est toujours d’actualité. Hélas, elle est encore indispensable.

La mission que s’est donnée le Secours populaire français, c’est de répondre aux besoins vitaux. La joie et le bonheur font partie de ces besoins, ils aident largement à trouver un équilibre. Les vacances sont un droit, et elles font grandir comme l’école, et le travail. Les souvenirs construisent un individu, se raconter c’est exister. Le jour de la rentrée, tous ces enfants pourront se souvenir et s’inscrire eux aussi au coeur d’une société qui aurait tendance à les oublier.

Ce mercredi 22 août 2018, c’était la sixième année consécutive que la fédération du Secours populaire du Rhône organisait avec la ville de Frontignan une journée sur la plage des Aresquiers pour presque 850 enfants et leurs familles. Les cars sont partis très tôt, pour arriver sur ce littoral enchanteur. Il y a ici une réelle volonté d’accueillir ces oubliés, et de se rendre capable de recevoir autant de monde sur une journée. Pour Pierre Bouldoire, maire de la ville, ces valeurs de partage et de solidarité sont en phase avec une politique qui entre autres, a pour lui deux objectifs importants : « le premier c’est de vivre en paix, et le second c’est de corriger autant que possible les hasards de la naissance. » Et il ajoute : « si la politique ne fait pas ça, elle ne sert à rien. »

À Frontignan, il n’y a pas de parkings payants pour accéder aux plages. Logique, lorsque l’on entend le maire affirmer : « le soleil ne nous appartient pas, la plage non plus. » En clair, ici la plage c’est gratuit. Et, il est né avec cette 6e édition, l’idée d’une nouvelle action de solidarité, pour accueillir sur un temps plus long des familles et des enfants qui n’ont jamais de vacances. Les « Journées des oubliés des vacances » ont le mérite d’exister. Elles doivent aussi permettre d’imaginer d’autres initiatives, et offrir à chacun « une occasion de changement heureux et positif. » Une quête de justice sociale.

ITW Pierre Bouldoire, Maire de Frontignan la Peyrade. 1er vice-président du Conseil départemental de l’Hérault, Vice-président de Sète agglo.

En France, un enfant sur trois ne part pas en vacances

La mer, c’est l’idéal. Elle est gratuite, et elle n’encourage pas à la consommation. C’est une activité qui se suffit à elle-même, et qui reste toujours magique pour des enfants qui la voient pour la première fois, ou aussi rarement. En chiffres, ce sont 90 bénévoles, 20 surveillants de baignade, une infirmerie, 2 lignes d’eau, 7 barnums, un espace goûter, et des stocks de crème solaire, de casquettes et de parasols. Le coût d’une telle organisation est d’environ 25€ par personne, et la participation demandée varie entre 5€ et 1€. Un temps de vacances pour des enfants, des familles et des personnes isolées qui tentent de vivre quelques instants privilégiés, en partageant quelques moments de bonheur. Pour Sébastien Thollot, secrétaire général de la fédération du Rhône, cette journée permet aussi : « de pouvoir faire des passerelles, ne pas être que du côté de celui qui reçoit, et à un moment donné se dire, je peux moi aussi faire quelque chose. » Une belle journée de bénévolat qui permet de transmettre une passion : agir contre la pauvreté et l’exclusion et faire vivre la solidarité.

ITW Sébastien Thollot secrétaire général de la fédération du Rhône du Secours populaire français.

C’est sur ce morceau de « long ruban dentelé qui ployant sa courbe sous l’effort de la vague […] la plage », pour citer Achille Munier 1874, que des visages et des regards ont retrouvé le sens de l’émerveillement.

 

Partager l'article :