Les Verts sont entrés en campagne, ce mardi 5 juin 2018 avec leurs propositions et leur échéancier sur « 365 jours pour en sortir ».
Dioxyde d’azote (No2) très élevé et des particules (PM10) dans des proportions alarmantes : Montpellier, comme Marseille, Nice, Toulon, Lyon, Valence, vallée de l’Arve, Strasbourg, Reims, Saint-Étienne, Toulouse, la Martinique, Grenoble et l’Ile-de-France sont devenues des zones préoccupantes. Geste symbolique, mais essentiel pour tenter de marquer les esprits , deux membres EELV Coralie Mantion et Christian Dupraz équipent les Trois Grâces pour leur poser des masques antipollution. Afin d’éviter que les PM10, des particules dont le diamètre est inférieur ou égal à 10 micromètres, pénètrent l’appareil respiratoire de ces trois Montpelliéraines installées place de la Comédie.
EELV-Montpellier réagit suite à la sanction donnée par Bruxelles le 17 mai, en décidant de renvoyer la France devant la Cour de justice de l’Union européenne pour non-respect des normes de qualité de l’air. Manu Reynaud porte-parole EELV insiste notamment sur les feuilles de route d’objectifs et de moyens proposées par les préfets des zones concernées par les dépassements de ces normes européennes. Il déplore que ces feuilles de route, faites pour répondre à Bruxelles, certes pleines « de bonnes intentions » soient « sans ambition« . Entendre : sans réelle volonté de changer le comportement de la société, face à l’enjeu écologique. Il devient donc urgent pour EELV-Montpellier d’améliorer durablement la qualité de l’air. Les zones montpelliéraines où se trouve l’impact de la pollution sont les autoroutes A9 et A709, toutes les grandes artères et le centre-ville.
#Montpellier des taux de dioxyde d’azote trop élevés, les 3 grâces s’équipent @EELVMontpellier pic.twitter.com/766pUMYaxE
— le mouvement (@lemouvementinfo) June 5, 2018
Rien n’y fait, pas même « un dieselgate » pour commencer à penser à protéger la santé des citoyens. Alors, le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé rappelle que la pollution de l’air tue quelque 500 000 personnes en Europe chaque année, dont 48 000 en France.
48 000 morts par an en France #pollution de l’air Bruxelles poursuit la France en justice. #Montpellier est une zone très préoccupante : dioxyde d’azote élevé. @EELVMontpellier @coralie_mantion pic.twitter.com/wApaQ6vB2e
— le mouvement (@lemouvementinfo) June 5, 2018
Les mesurettes au service du discours politique
« Les mesurettes« , ce terme est utilisé par le Réseau action climat (RAC) pour identifier les actions insignifiantes des politiques et des collectivités. Les mesurettes donc, ne sont pas en capacité de relever le moindre défi sanitaire, elles seraient là pour servir d’éléments de langage et nourrir les discours des différentes échéances électorales à venir.
Et Manu Reynaud le sait, la pollution de l’air à Montpellier ne va pas s’arranger avec des mesurettes, dont la lecture de la compilation prête à sourire, ou à se perdre dans la réalité politique d’une course à l’abime. Les Mesurettes environnementales des intercommunalités communiquées par EELV (flotte publique) sont : Sète Agropole, 10 vélos électriques. Métropole de Montpellier : 14 véhicules propres ordures ménagères d’ici 2020, 11 bus au GNV (Gaz Naturel pour Véhicules qui ne produit ni oxyde de soufre, ni plomb, ni poussières et peu d’oxydes d’azote). Pays de l’or :24 véhicules propres. Pic Saint-Loup : 4 véhicules électriques. Département de l’Hérault : 6 véhicules propres, 23 vélos électriques, 30 vélos.
En #Europe l’air tue environ 500 000 personnes par an. #pollution #CleanAir #StopPollution #Montpellier aussi : compilations des mesurettes des intercommunalités VS solutions @EELVMontpellier pic.twitter.com/bFM1tcGjqX
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Pour le porte-parole EELV-Montpellier : « Les municipales, c’est toujours le moment pour avoir de grands débats sur les choix de société, sur les choix de vie dans sa ville…« . Le travail commence maintenant avec une salve de premières propositions des écologistes. À savoir, sur Montpellier Métropole la mise en place d’une zone « basses émissions », comprendre : restriction de la circulation des poids lourds et des véhicules utilitaires les plus polluants, une ligne 5 de tramway au plus vite, des bus à Haut Niveau de services partout et un vrai plan vélo. Sur Sète Agglopole concernant les industries, une surveillance accrue de leurs rejets ainsi qu’une étude épidémiologique. Sur le pays de l’Or, une sortie programmée de l’incinération des déchets, des mesures précises concernant les polluants chimiques agricoles et des actions pour une protection des riverains, des grands axes routiers.
Pour défendre le tout, avec Manu Reynaud qui souhaite « mettre fin aux mauvaises pratiques et trouver des alternatives« , un plateau intéressant réunissait : Olivier Laurent, 8e adjoint délégué à la prévention des risques, à la lutte contre les pollutions et aux économies d’énergies à Frontignan, Daniel Bourguet, conseiller municipal et communautaire de Mauguio Carnon, président de la Fabrique Citoyenne du Pays de l’Or, Pierre Hardy secrétaire régional EELV, Bruno Paternot cosecrétaire EELV, et Coralie Mantion cosecrétaire EELV.
Très attendue, mais pas encore en vue, la loi d’orientation sur les mobilités (LOM) qui devra entre autres, fixer les priorités d’investissements pour la décennie à venir et donner à Élisabeth Borne, la ministre des Transports l’occasion de s’exprimer sur toutes les mesures « antipollution » qu’elle devrait contenir.