L’art du décalage est fin. Une communication du gouvernement qui se fait sur France 2 dans l’émission « Les 4 Vérités » avec le ministre de la transition écologique et solidaire. Nicolas Hulot appelle les Français à participer au débat, sur la transition énergétique qui débute ce lundi, et cela jusqu’au 30 juin.
Cette consultation publique a lieu dans le cadre de l’élaboration de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE période 2019-2023). Mais Hulot était-il en vacances ? Ou plus probable serait-ce de la condescendance, après ses échanges musclés avec Mathilde Panot à l’Assemblée Nationale ? Certainement, pour ne pas avoir dit un mot sur l’action menée par La France insoumise sur le nucléaire. Idem, pour Caroline Roux qui a complètement zappé l’info de la votation citoyenne sur le nucléaire.
Il apparait donc intéressant de voir cet entretien avec un autre type de décalage, celui du rembobinage et du remix :
Ce n’est pas EDF qui décide
Effet d’annonce : « Tout le monde est d’accord pour réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 %« , a-t-il insisté. Mais tout est question de timing pour atteindre cet objectif, et ce serait grâce à cette consultation que l’on devrait en connaitre la date. Le ministre l’explique ainsi : « Ne me demandez pas à quel moment, parce que c’est justement notamment, l’un des objets de cette consultation, qui fait partie d’un tout, et la date de 50%, elle sortira comme une évidence à la fin de cette consultation et de ce travail qui va prendre plusieurs mois. »
Les Français deviendraient importants dans ce processus de décision, pour preuve sur la fermeture des réacteurs nucléaires, Nicolas Hulot affirme : « ce n’est pas EDF qui décide… » et il enchaine « …c’est le gouvernement après consultation des Français. »
L’apocalypse dans la moitié d’un pays
« Une catastrophe nucléaire peut créer l’apocalypse dans la moitié d’un pays » précisait Naoto Kan, l’ancien Premier ministre japonais qui avait géré la catastrophe de Fukushima en 2011. C’est devant la réalité de cette urgence que La France insoumise a mené sa campagne sur la sortie du nucléaire et la promotion des énergies renouvelables. On a presque le sentiment cette fois, que c’est le gouvernement qui suit l’agenda politique de la formation de Jean-Luc Mélenchon.
314 530 votant·e·s à la #VotationNucléaire. 93,13 % pour la sortie ! C'est la plus grande votation citoyenne (pétitions comprises) sur la question du #nucléaire ! Merci à tou·te·s celles et ceux qui ont participé et à tous les acteurs de la lutte #antinucléaire #ResultatsVotation
— Mathilde Panot (@MathildePanot) March 18, 2018
Initiative parlementaire
#VotationNucléaire, Mathile Panot en a annoncé les résultats hier soir en direct. Des échanges et des résultats qui permettront, avec l’Atelier des lois de La France insoumise, de voir naitre une proposition de loi « un contre-plan sur le nucléaire ». Comme l’explique la députée : « …nous insisterons bien pour dire que cette proposition de loi est soutenue par 300 000 citoyens et citoyennes, ce qui est assez rare dans le cadre des propositions de loi et qui de plus aura était directement construite par les citoyens. »