L’Espagne est divisée en 17 communautés autonomes, qui bénéficient d’un régime d’indépendance plus ou moins important par rapport à l’État central.
Ces derniers jours, l’une d’entre elles, la Catalogne, est entrée en résistance. Son président Carles Puigdemont a prononcé, mardi 10 octobre, à Barcelone, un discours très attendu après le référendum « illégal » sur l’indépendance organisé le dimanche 1er octobre. Avec une participation de 43%, cette consultation a été marquée par la victoire du « oui » à 90%. Succès pour ce référendum d’autodétermination annoncé depuis juin 2017.
Trois points clés du discours de Carles Puigdemont :
- « Le oui a gagné sous une pluie de matraques. Il y a un avant et un après 1er octobre ».
- « La Catalogne sera un État indépendant sous la forme d’une République. »
- « Le gouvernement catalan et moi-même proposons que le Parlement suspende les effets d’une déclaration d’indépendance afin de pouvoir entreprendre dans les prochains jours un dialogue avec le gouvernement espagnol »
Au-delà d’une volonté de dialogue, l’urgence n’est-elle pas de contenir l’exode économique déjà amorcé et des investisseurs dans l’incertitude et l’affolement ? Des investisseurs conscients que l’article 155 de la Constitution, arme jamais utilisée, imposera une mise sous tutelle des autorités catalanes et un climat peu propice aux affaires. Pour l’heure, Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol réunit son gouvernement, avant de décider d’emprunter cette voie inédite.
Le temps semble suspendre son vol, comme dans le poème de Lamartine (Méditations poétiques, 1820). Hélas, pas pour les mêmes raisons.
O temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,
Suspendez votre cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !