Art contemporain, réflexion, émotion, spéculation ? Cet art comprend toutes les œuvres produites depuis la moitié du XXe siècle à nos jours. Au MO.CO, Hôtel des collections : Patrizia Sandretto Re Rebaudengo propose avec l’exposition « L’épreuve des corps », une cinquantaine d’œuvres créées entre 1977 et 2020.
Désacraliser l’art, c’était l’ambition de départ. Pop art, Fluxus, art conceptuel et art vidéo, nouveaux comportements artistiques, à Montpellier, jusqu’au 13 février 2022, avec « L’épreuve des corps » Numa Hambursin ouvre une nouvelle fenêtre sur l’art contemporain. « C’est une exposition dans laquelle on peut voir de vrais chefs-d’œuvre » affirme le Directeur des lieux, en précisant : « ce n’est pas toujours le cas dans l’art contemporain. »
Certains pourront regretter l’art moderne (1850-1945) initié par les impressionnistes, tant l’art contemporain a cette faculté de révolter, d’hypnotiser le public, de le séduire ou de le laisser coi. Il joue pleinement son rôle, d’art provocateur d’émotions, à la recherche d’un moment d’éternité, enfin capturé par l’artiste.
Les collectionneurs d’art contemporain sont-ils les moteurs de la création contemporaine, voire les patrons ? Acheteurs ou producteurs, ils dynamisent ou dynamitent ce milieu. L’explosion, genèse de la création, big bang culturel, espace-temps où il est parfois bon d’aller se perdre, pour y trouver un reset émotionnel. Émotions réinitialisées, l’art contemporain ou pas est aussi une rencontre avec soi-même.
« La Poésie est le miroir brouillé de notre société » soutenait Louis Aragon. L’exposition « L’épreuve des corps » est-elle un miroir déformant de notre société ? À vous de voir, au MO.CO. Hôtel des collections, au 13 rue de La République à Montpellier, ouvert du mardi au dimanche de 11h00 à 18h00.
Questions à Numa Hambursin, Directeur général du MO.CO. : comment l’art contemporain peut-il être un atout stratégique dans le développement d’une ville ? Que peut-on dire, pour faire venir le plus de monde possible voir cette exposition, à part le fait qu’on y retrouve Zidane ou une publicité en boucle de Siemens Mobile ? Est-ce qu’il y a l’équivalent d’un Courbet avec « l’Origine du Monde, » dans cette exposition « L’épreuve des corps » ?
[VIDEO] Interview avec Numa Hambursin, Directeur général du MO.CO. :
Patrizia Sandretto Re Rebaudengo, la collectionneuse de Turin
L’art contemporain désigne un œuvre qui repose sur une réflexion dit-on. Dans une collection, il y parfois une façon de se dévoiler et de faire son portrait. Incontournable, Patrizia Sandretto Re Rebaudengo a créé sa fondation à Turin. Une fondation qui a déjà passé le quart de siècle d’existence. Pétillante et passionnée, elle reçoit en 2019 le « Leo Award, » une récompense en référence au marchand d’art Leo Castelli, homme qui a révolutionné le monde du commerce de l’art. Elle obtient cette récompense pour son action sur l’accessibilité à l’art contemporain. À Montpellier l’exposition se compose entre autres, avec des vidéos (Lina Bertucci, Elena Kovylina, Wael Shawky) et des installations vidéo (Ed Atkins, GORDON_PARRENO), des peintures (Sanya Kantarovsky, Enrico David, Lynette Yiadom-Boakye), des sculptures (Maurizio Cattelan, Sarah Lucas, Michele Rizzo, Josh Kline, Berlinde de Bruyckere, Michael Dean), et des photographies (Zoe Leonard, Cindy Sherman, Trisha Donnelly, Catherine Opie).
« La scénographie de l’exposition est pensée comme un corps » Vincent Honoré
« On a fait le choix de 58 oeuvres et 28 artistes » explique Vincent Honoré directeur de la programmation et des expositions. « On a fait cette exposition autour des corps, des corps souvent contraints, c’est une exposition assez âpre […] il s’agit d’une collection qui s’engage avec des thématiques contemporaines […] autour du corps féminin et des contraintes faites au corps féminin, » note aussi Vincent Honoré. « La scénographie de l’exposition est pensée comme un corps, » et la visite se revendique comme une « immersion dans ce corps, » avec en fin de parcours « un combat qui est le portrait de Zidane. »
#Montpellier Art Contemporain MOCO une cinquantaine d’œuvres créées entre 1977 et 2020 s’emparent du corps. Exposition : « L’épreuve des corps » du 13 novembre 2021 au 13 février 2022 pic.twitter.com/IY2F9VAY2K
— Le Mouvement (@lemouvementinfo) November 12, 2021